jeudi 11 septembre 2008

Les latino-américains décident d’une armée haïtienne, sans les Haïtiens.

Par Cyrus SIBERT

Cap-Haïtien, le 11 septembre 2008 ; (Ré.Cit.).-

Selon une dépêche de l’Agence argentine DyN, les pays latino-américains engagés militairement en Haïti et l’Organisation des Etats-Américains ont annoncé le jeudi 4 septembre au Canada leur intention de travailler à la création d’une ‘‘Nouvelle Police en Haïti’’. Cette déclaration fut faite dans le cadre de la VIIIe conférence des ministres de la défense des Amériques organisée dans la ville de Banff, en Alberta. Ils étaient (8) huit ministres à participer à cette réunion représentant des pays comme Argentine, Brésil, Chili, Uruguay, Pérou, Bolivie, Equateur et Guatemala. Avec le numéro un de l’OEA, José Miguel Insulza, ils avaient discuté de la nécessité de mettre en place une nouvelle force de sécurité en Haïti. Les vrais contours de ce nouveau projet latino-américain concernant la sécurité publique en Haïti n’ont pas encore été précisés. Fin de texte.

Tel est l’essentiel de la dépêche. Il existe un projet « latino-américain » pour Haïti. Il s’agit de doter notre pays d’une nouvelle force publique. La réunion s’est tenue au Canada.

Encore le Canada !

On se rappelle de l’Initiative d’Ottawa (projet du Groupe INITIATIVE D’OTTAWA) orchestré par Denis Paradis Ministre Canadien de la Coopération Externe et rapportée en 2003 par le journaliste Michel Vastel de la presse canadienne. Un projet qui visait à mettre Haïti sous tutelle internationale. De fait, aujourd’hui, la réunion qui s’est tenue en 2003 sous le nom d’Initiative d’Ottawa a produit ses effets. Les américains avaient fini par comprendre la nécessité de lâcher Aristide, de ne plus suivre les lobbyistes, de ne plus attendre la fin de son mandat : ils ont contribué activement à son départ. Une réunion secrète qui s’était révélée au public, grâce à une fuite dans la presse canadienne afin de tester les réactions, l’onde de choc qu’un tel projet provoquerait en Haïti.


Sur le dossier d’une nouvelle force armée haïtienne nous revivons le même scénario : une réunion au Canada, un projet international pour doter Haïti d’une force publique additionnelle. L’information distillée dans la presse avec précaution : ‘‘Une nouvelle police en Haïti’’.


En décryptant le titre de la dépêche : ‘‘Des pays Latino-Américains et l’OEA prônent la création d’une nouvelle police en Haïti’’, nous nous sommes posés les questions suivantes : Qu’est ce qui ne va pas avec la Police Nationale d’Haïti ? Alors que la communauté internationale, à travers la MINUSTAH, investit dans la PNH et fait de sa professionnalisation son principal objectif, pourquoi parler ‘‘d’une nouvelle police en Haïti ?’’


Une lecture en profondeur et l’analyse des circonstances nous porte à mieux comprendre la situation.


Connaissant les limites de nos dirigeants et l’incapacité de la société civile à traiter objectivement le dossier de l’armée nationale - une entité incontournable de la force publique, l’étranger utilise le vocable police, pour ne pas attirer la fureur de nos schizophrènes. Les experts ont assez suivi nos futiles débats pour comprendre que le simple mot ‘‘ARMEE’’ est capable de provoquer le délire chez nos intellectuels. Comme les cobayes de Pavlov, on n’a qu’à dire Forces Armées pour les observer sécrétant leur bave de haine et d’aigreur, sans un recul objectif pour analyser la situation. Ils sont capables d’hallucination, de réactions pathologiques….Pour preuves, ces injures qu’on lance dans les forums ou sur les ondes en réaction au fait de soulever le principe : il faut une armée nationale pour Haïti ; la police (PNH) est une composante limitée de la force publique, il y a une fonction de défense nationale assurée pour le moment par la MINUSTAH. Nous devons préparer la relève. Les événements (émeutes de la faim) du mois d’avril 2004 et les catastrophes naturelles actuelles démontrent la nécessité d’une armée nationale. Ils mettent à nue le vide laissé par la démobilisation des FADH.


On se souvient du texte de Gérard Bissainthe : La Stratiaphobie1 (une maladie caractérisée par la peur de l'armée. Curieusement les stratiaphobes n'ont pas peur de la chose que tout le monde appelle "armée", mais seulement du mot) et on se dit que les étrangers ne nous prennent pas au sérieux. Constatant notre incapacité, en tant que nation, à assurer la transition institutionnelle vers un Etat démocratique, les latino-américains, qui avaient modernisé avec succès leur armée, projettent de créer une en Haïti. Une façon de dire : considérant que diriger c’est prévoir en se dépassant, en transcendant les ressentiments, il n’y a pas d’homme doué de raison en Haïti, pas de société civile, pas de dirigeants.


C’est la raison pour laquelle aucun dirigeant haïtien n’était présent au moment où l’on parlait de ce projet de nouvelle force en Haïti. Les multiples déclarations du Président René Préval contre les Forces Armées d’Haïti, traitant nos soldats de criminels sanguinaires, tout en implorant le service des soldats de Pinochet et d’autres dictateurs latino-américains, ont aidé les gouvernements latino-américains à juger sa capacité de diriger. Les irresponsables d’Haïti ne sont pas invités à ces genres de Conférence qui exigent des hommes responsables.


L’expression ''linge sale se lave en famille'' a ici toute son importance. En méprisant ses compatriotes de l’armée, depuis un pays étranger, les dirigeants haïtiens se sont montrés irresponsables donc incapables d’assurer les changements nécessaires.


Pis est, l’étranger nous berne, en remplaçant Force Armée par ‘‘Police’’.


C’était la VIIIe Conférence des Ministères de la Défense des Amériques, dans la matinée de la rencontre, Madame Garré, la Ministre Canadienne de la Défense avait eu une réunion bilatérale avec le titulaire du Pentagone Richard Gates sur la sécurité en Amérique latine et dans la caraïbe, on comprend mal qu’un projet de ‘‘nouvelle police’’ soit l’œuvre de ministres de la défense. Nous savons tous que ce ministère s’occupe des forces armées. De plus, il y a une police en Haïti. Pourquoi ne pas se contenter d’appeler au renforcement de la PNH ? Une police qui d’après nos intellectuels-limités peut assurer la défense d’Haïti. On ne saurait oublier ces arguments sans fondement et indignes de l’homo sapiens et l’une des raisons pour laquelle on traite les dirigeants comme des enfants sur le plan international : on n’a pas besoin d’une armée en Haïti. La police peut faire le travail seule.


Bref, les Latino-Américains ne veulent pas créer de problème sur ce sujet ; l’Agence argentine publie l’information avec sous-entendu: Les ministres de la défense latino-américains en lieu et en place d’une armée sanguinaire et criminelle projettent de créer une nouvelle force publique. Ne vous en faites pas, ce sera une POLICE DE DEFENSE NATIONALE !


Dans une note disponible sur le site de l’OEA relative à la réunion du 4 septembre 2008, nous lisons :

Addressing the Eighth Conference of Defense Ministers of the Americas , in Banff , in the Canadian province of Alberta , Secretary General Insulza said he knows that this kind of cooperation involving defense agencies and public security institutions creates an undesirable situation, since “we are all aware of the specifics and differences between defense activities and public security activities.” He said, however, that such collaboration “is already taking place in many of our countries.”

The Secretary General told the Defense Ministers about multidimensional threats to security. He cited what he called three “components of insecurity,” namely, threats to state security, such as the possibility of external aggression; natural disasters, pandemic outbreaks and accidents of potentially catastrophic proportions; and transnational crime, ranging from human trafficking to illegal drug trafficking, money laundering and terrorism.

“Multidimensional threats to security call for a joint, coordinated response from institutions such as Defense Ministries, Foreign Affairs Ministries, Ministries of Security and Local Government Ministries. In addition, Insulza remarked, the involvement of civil society has become increasingly vital as support and complement to institutional effort.”

Faut-il souligner qu’au cours d’une conférence de presse tenue après la cérémonie de passation de commandement, le jeudi 11 janvier 2007, le Général Brésilien Elito Carvalho Siqueira s’était prononcé en faveur de la création d’une autre force de sécurité publique en Haïti.2

Avec la réunion du 4 septembre 2008, nous venons de rater une occasion d’exercer notre souveraineté, en traitant objectivement les grands dossiers de la nation. Nous risquons de subir le même traitement, sur le dossier de l’amendement de la constitution de 1987 en vigueur.

Toutefois, on ne peut s’empêcher de poser la question suivante: les militaires haïtiens qui avaient investi, le 28 juillet 2008, le local de l'ancienne prison civile du Cap-Haïtien, suivant les conseils de Haut-Gradés de la MINUSTAH - dixit les déclarations du Maire de la ville du Cap-Haitien Michel Saint-Croix et les témoignages de soldats emprisonnés pour complot contre la sureté de l’ « Etat Préval » - ont ils été manipulés, afin de justifier le projet NOUVELLE FORCE PUBLIQUE EN HAITI, au seuil de cette VIIIe conférence des Ministres de la Défense des Amériques?

Notes :

1.http://reseaucitadelle.blogspot.com/2008/09/la-stratiaphobie.html

2.http://reseaucitadelle.blogspot.com/2008/09/lex-commandant-de-la-minustah-souhaite.html

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 11 septembre 2008, 17 heures 00.

L’ex commandant de la Minustah souhaite la création d’une nouvelle force publique

jeudi 11 janvier 2007

La cérémonie de passation de commandement de la composante militaire de la MINUSTAH a eu lieu hier jeudi 11 janvier au Camp Brésilien. Le commandant sortant de la MINUSTAH , général Elito Carvalho Siqueira, affirme que le problème de violence en Haïti est politique et non militaire.

Le général brésilien est satisfait de sa mission précisant que la situation sécuritaire s’est améliorée ces deux dernières années.
Il affirme que la violence n’est pas au même niveau qu’il y a un an et notant que son plus grand défi a été la sécurisation du pays durant la période électorale. " Je suis arrivé en Haïti 15 jours avant les élections et nous avons eu des résultats positifs dans les jours qui ont suivi notre arrivé" a précisé le général Elito.

Au cours d’une conférence de presse tenue après la cérémonie de passation de commandement le général Elito Carvalho Siqueira s’est prononcé en faveur de la création d’une autre force de sécurité publique en Haïti. Le commandant sortant de la mission de l’ONU déclare que l’appellation importe peu précisant qu’une force publique doit assurer la protection des frontières et de la souveraineté du pays. " Il n’y a pas une force de police qui soit en mesure d’assurer la sécurité de la communauté dans le pays, c’est pourquoi il faut une force chargée de veiller a la protection du territoire", estime le général Elito.

Interrogé sur le temps nécessaire à la création de cette force , le général Elito répond que ceci dépend du temps que le gouvernement mettra pour créer cette institution, assurant que la Minustah sera présente pour assurer la sécurité du pays.

Dans son intervention lors de la cérémonie de passation de commandement le chef de la Minustah , Edmond Mulet, a vanté les qualités de stratège du général Siqueira " Comme vous venez d’un pays renommé pour ses étoiles du football, vous avez montré que vous-même êtes un leader capable d’improviser, comme les grands du football. En faisant bonne usage des stratégies de défense, vous avez montré l’habilité de lancer des offensives décisives et contre-attaques nécessaires pour vaincre nos adversaires".

La cérémonie s’est tenue en présence du Représentant spécial du Secrétaire général, Edmond Mulet, du Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, Luiz da Costa, du Ministre de la Justice René Magloire, du Ministre des affaires sociales, Gérald Germain, du Secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Luc Eucher, du directeur général de la Police Nationale d’Haïti, Mario Andrésol, ainsi que de représentants du corps diplomatique, dont l’Ambassadeur américain, Janet A Sanderson, et l’ambassadeur du Brésil, Paulo Cordeiro.

La Stratiaphobie

La Stratiaphobie

par Gérard Bissainthe

Mes recherches m’ont amené à découvrir récemment une fable totalement inédite et dont le fabuliste Jean de la Fontaine a pu très bien s’inspirer

Les Haïtiens malades de la Stratiaphobie

Un mal qui répand la terreur,
Mal que la Communauté Internationale en sa fureur
Inventa pour punir les crimes d’Haïti,
La Stratiaphobie (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour la Minustah,
Faisait aux Haïtiens la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés:
On n'en voyait point d'occupés
A chercher les moyens de protéger leur vie
Même pas un fistibal n'excitait leur envie;
Pas un seul déchouqueur n'épiait
Les chimères ou les zinglindos.
Les Lavalassiens se fuyaient:
Plus d'amour, partant plus de joie.

Poursuivant mes recherches voici ce que j’ai découvert:

Le vocable “Stratiaphobie” vient des mots grecs: “stratia” qui veut dire “armée” et “phobos” qui veut dire “peur”. Ce mot “phobos” n’a rien à voir évidemment avec le mot créole “phobo”.

La “Stratiaphobie” est une maladie caractérisée par la peur de l’armée. Curieusement les stratiaphobes n’ont pas peur de la chose que tout le monde appelle “armée”, mais seulement du mot.

C’est que le mot, pour des raisons que les experts n’ont pas réussi jusqu’ici à comprendre, provoque chez eux des réactions diverses et des plus imprévisibles; chez certains ce mot provoque de l’urticaire, chez d’autres une maladie haïtienne qui s’appelle la tchoulouloute. Quelques uns même entrent en transes rien qu’à entendre le mot “armée”. Il en est même que le mot a pu mettre au bord de la crise d’apoplexie.

Une explication serait que l’armée est trop souvent du genre « crazé zo ». On répond que ce n’est pas parce qu’une armée s’appelle armée, qu’elle craze les os; que même si on l’appelle Police, elle crazera les os aussi bien ou même mieux, si on y tolère des crazeurs de zo; et qu’on était trop content d’avoir avant 1804 une armée qui crazaient les os des colons.

La communauté internationale dont on connait la sollicitude pour la cause des Haïtiens s’est penchée sur ce problème et a trouvé une solution à la “Stratiaphobie” haïtienne. Elle a inventé un phénomène qu’on désigne sous le nom de “Minustah”. Cette Minustah n’est rien d’autre qu’une armée dans toute l’acception du terme et qui avec ses tanks est capable de crazer les os de tous les Haïtiens de la république, quels qu’ils soient. Mais elle a un premier avantage qui consiste en ce que rien dans sa consonance n’évoque le mot redouté “armée”. En plus elle est toute entière étrangère, les stratiaphobes haïtiens ayant une prédilection marquée pour tout ce qui est “pèpè”, c'est-à-dire chimiquement pur de toute haïtianité. Par exemple pour être un soldat de Minustah, un Nègre doit venir directement d’Afrique, comme les anciens esclaves. S’il vient de Fonds des Nègres, par exemple, en Haïti, il n’est pas qualifié. Pour les Blancs, c’est pareil: la Minustah n’a aucun soldat blanc haïtien, pourtant elle aurait pu en recruter à Fonds des Blancs.

Les responsables de la Minustah avancent que si elle a dû aller chercher, par exemple dans la Pampa brésilienne et dans les coins les plus reculés de la planète des soldats pour la Minustah, (jusque, parait-il, chez les Esquimaux afin d’avoir des soldats habitués au froid pour les régions froides d’Haïti comme Furcy et la Forêt des Pins), c’est parce que Préval et Alexis n’ont jamais fait la promotion du cheptel haïtien. Ils n’ont jamais fait valoir qu’après tout Haïti a des sujets qui sont de l’acier trempé, font face tous les jours à tous les dangers avec un courage surhumain, seraient capables, mieux que Rambo, de survivre un mois dans une jungle avec cinquante gourdes; ils le font tout le temps.

Cependant certains pensent que la stratiaphobie est une fausse maladie. Pour eux elle est de l’ordre de cette déviation psychologique qui faisait dire à Tartuffe:

Oh ! Prenez ce mouchoir
Et cachez-moi ce sein que je ne saurais voir
.


Le stratiaphobe haïtien dit de même

Oh ! Prenez cette Minustah
Et cachez-moi cette Armée que je ne saurais voir.


Gérard Bissainthe
11 février 2008

mardi 9 septembre 2008

Note de la DGPNH

Lisez mieux le contenu de la présente Note de Presse de la PNH au bas de la page du Blog.

Les flots qui rallument la flamme révolutionnaire pour une indépendance réelle.


La cité de l’indépendance inondée, une femme, même enceinte, fait face courageusement aux conséquences des irresponsables haïtiens. ( Photos Haiti Connexion)

Par Cyrus SIBERT

Cap-Haïtien, le 09 septembre 2008 ; (Ré.Cit.) -.

Cap-Haitien, il est 21 heures 30, nous sommes le 6 septembre 2008, il pleut. C’est le passage du Cyclone Ike, le bulletin météo l’avait averti, on rentre chez soi. Même à 800 kilomètres des cotes d’Haïti, Ike se fait sentir dans le Nord d’Haïti. Dans les familles c’est la peur et l’angoisse. Même quand personnellement on ne risque rien, on se fait du souci pour les autres : ces compatriotes qui habitent juste en face dans des cités mal construites, sous des abris de fortune, ces taudis qu’on appelle maisons. Soudain, on a pris peur. Car si on est inquiet pour les voisins d’en face, on tremble pour les compatriotes des Gonaïves. On aimerait que cela ne dépasse pas le département du Nord.

En 2004, on était membre d’une délégation de capois qui avait collecté quelques biens pour secourir nos frères de l’Artibonite. C’était écœurant d’observer la vie des gens, toutes couches sociales confondues, en lutte avec l’eau, la boue et surtout les cadavres d’animaux et d’êtres humains emportés par les flots.

Il n’y a pire que l’impuissance !

Venant du Cap-Haitien, avec un convoi transportant des sachets d’eau, des couvertures et quelques sacs de nourriture, les sinistrés nous remerciaient. Ils avaient compris l’essence de notre modeste contribution. Toutefois, le gros de leur problème était les cadavres, la boue et l’insécurité. Il n’y avait pas de force publique pour neutraliser les gangs qui se livraient au pillage de camion. La nuit, les maisons dévastées n’offraient aucune sûreté. On nous rapportait des actes de viol, de meurtre et surtout de vol. L’odeur des cadavres envahissait la ville. Depuis Passe-reine, on avait rencontré un père de famille qui, revenu de son jardin, ne pouvait plus localiser l’emplacement de sa maison. On se souvient encore de cet agriculteur, assis sous un manguier, ne sachant quoi faire, après avoir perdu sa femme et ses six filles, toutes emportées par les eaux avec la maison familiale qui les abritait. Il y avait cette femme mère de cinq enfants qui, face à l’eau, ne pouvant sauver tous ses petits, avait opté pour le plus âgé. Elle était obligée d’ignorer les autres qui criaient « ô secours maman » et de s’accrocher à une branche d’arbre avec l’enfant chanceux dans l’autre main.

En 2004, on ne pouvait pas aider nos frères et sœurs des Gonaïves à nettoyer la ville. Avec un cadavre à chaque coin de rue, la ville était infecte. On n’avait pas les équipements indispensables pour agir. Nous étions obligés de retourner chez nous ; nous contentant de la petite distribution de nourriture. C’était gênant de jouer les touristes ; il fallait mieux rentrer chez nous. Ce jour là nous sommes retournés au Cap-Haitien avec l’idée que cela ne se reproduirait plus. Comme en 1986, on rêvait d’un autre pays ; on souhaitait que les gouvernants comprendraient l’Etat de la situation, l’urgence de repenser la ville des Gonaïves en tenant compte de cette nouvelle situation environnementale.

Encore une fois nous sommes déçus. Les dirigeants ne sont pas à la hauteur de cette tache. Derrière les slogans et avec la complicité de la communauté internationale, ils sont là, se contentant de compter les cadavres et d’en profiter pour attirer la manne humanitaire.

Nous comprenons mal le cynisme de ces dirigeants. Car le jeudi 04 septembre 2008, nous n’avions pas le courage nécessaire pour aller observer les dégâts dans la cité de l’indépendance, une deuxième fois. Frappez par un sentiment d’échec, pour n’avoir pas tenu cette promesse de ne plus revivre les catastrophes d’après le passage le cyclone Jeanne, nous nous sentons coupables. Même quand nous ne disposons pas des ressources du pouvoir public, nous avons franchement honte. Et quand de retour un ami nous dit que Jeanne n’était rien, face aux dégâts causés par Hanna, nous sommes traversés par ce sentiment de révolte contre l’Etat, la classe politique, les ONGs, la communauté internationale qui nous avait imposé René Préval et le tolère dans ses manœuvres politiciennes primaires. Nous nous sentons consumer par la flamme révolutionnaire, celle qui poussa nos ancêtres à mettre fin au système esclavagiste de Saint-Domingue.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 09 septembre 2008, 14 heures 22.

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Pénurie de carburant dans le Nord effet des cyclones Hanna et Ike

Par Ernest SAINTILUS

Cap-Haïtien, le 09 septembre 2008 ; (Ré.Cit.) -.

La pénurie du carburant dans le Nord occasionnée par les effets des cyclones Hanna et Ike entraine de graves conséquences sur le transport en commun dans la zone.

Les prix des produits pétroliers sont en nette augmentation dans ce département. Comme conséquence les chauffeurs assurant différents trajets sont obligés d’augmenter les tarifs pour pouvoir couvrir le montant dépensé pour l’acquisition de ce produit.

Cette situation a déjà créé pas mal d’altercations entre camionneurs et passagers qui refusent de se conformer à cette disposition. « A plusieurs reprises nous sommes obligés d’accepter les cinq gourdes pour éviter des bagarres » a déclaré un d’entre-eux qui assure le trajet Rue 10 A / Petite-Anse.

Ces conducteurs de Tap-tap qui disent reconnaître l’impossibilité pour les autorités haïtiennes de transporter ces produits par voie terrestre en raison du mauvais état de nos principaux circuits, conseillent aux concernés d’acheminer l’essence par mer. « Pourquoi faut-il recevoir l’essence de Port-au-Prince tandis que nous avons un port au Cap-Haitien ? » s’est interrogé l’un des chauffeurs.

Rappelons que le député de la circonscription Quartier-Morin/ Limonade, Hugues Célestin avait fait cette même proposition dans une station de radio locale.

Notons que plusieurs vendeurs se livrent au commerce de détails des produits pétroliers dans les rues de la ville du Cap. Ils s’approvisionnent à la frontière haïtiano-dominicaine, ce qui fait augmenter le prix de revente sur le marché clandestin dans la région du Nord ces derniers jours.

Faut-il signaler que des unités de la Police Nationale d’Haïti dans le Nord ont procédé à la saisie de plusieurs récipients remplis d’essence. Elles entendent combattre ce commerce informel dont le stockage incorrect représente des risques d’incendie.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 09 septembre 2008, 13 heures 15.

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lundi 8 septembre 2008

Pénurie dans le Nord, Hanna avilit le Roi Préval et sa politique douanière dans les villes de province.


La Police Nationale d'Haiti tente de combattre le marché noir de l'essence au Cap-Haitien
Photos: Paul-André St-Julien (C.R.)

Par Cyrus SIBERT

Cap-Haïtien, le 08 septembre 2008 ; (Ré.Cit.) -.

Depuis plus d’une semaine soit à partir du passage du cyclone Hanna, la situation économique s’est empirée dans le Nord d’Haïti. La destruction de la route nationale # 1 à partir de Passe-Reine, l’endommagement des ponts d’Ennery et de Montrouis, l’envahissement des chaussées de ce qui reste comme kilomètres de route dans l’Artibonite par des rivières en crue et la boue, rendent impraticable le transport Cap-Haitien –Port-au-Prince. Les camions sont obligés de rester à la gare routière. Le Grand Nord est coupé du reste du pays. Les tentatives d’utilisation de la route nationale # 3 ont échoué. La rivière de Saint-Raphaël Bouyaha est continuellement en crue et offre de sérieuse résistance au passage des camions. Le circuit Saint-Raphaël - Hinche est boueux. Cette route est impraticable.


La dernière possibilité qui serait de bifurquer par Ranquitte est nulle. On doit traverser plusieurs rivières en crue : entre Grande-Rivière et Bahon, entre Bahon et Ranquitte ; L’utilisation de Morne Foudoque est très risquée. Il offre une pente sauvage et glissante.


Le pire, le dimanche 07 septembre 2008, on a appris que la situation à Mirebalais s’est aggravée. Du coté de la localité de Passe-Canot le pont s’est effondré. La route nationale #3 est impraticable, il n’y a plus de moyen d’approvisionner les grandes villes de la cote Nord, les départements du Nord-ouest, du Nord, du Nord-est et du Centre.


Il n’y a plus d’essence dans les stations, plus d’électricité, plus de céréales ; bref, pas de possibilité d’approvisionnement en produits alimentaires, en produits pétroliers et en produits pharmaceutiques. Le marché noir règne sur les stocks restants. Les prix augmentent. Associé aux mouvements de populations de l’Artibonite vers les villes du Nord spécialement Cap-Haitien et ses conséquences sur le rapport offre/demande, on peut déjà imaginer le péril qui nous guette.


Une situation qui ne restera pas sans conséquences politiques. Un désastre qui met à nu l’absence de vision du gouvernement Préval/Alexis dans leur politique de centralisation extrême du pays.


En deux ans, sous prétexte de lutte contre la corruption, le gouvernement en place flanqué de directeurs de Douanes et d’imports incapables de conseiller leur Chef objectivement, sans flatterie ni bassesse, a détruit systématiquement les ports de la cote Nord. Il est devenu tellement difficile de dédouaner des biens à partir du Nord, que les commerçants s’approvisionnent directement à Port-au-Prince, pour ne pas avoir à souffrir dans le Nord. Les ports de Saint-Marc et de Port-au-Prince ont été promus aux dépens de ceux du Nord spécialement celui de la ville du Cap-Haitien, le second port international. Plaques d’immatriculation pour véhicules, dédouanement de marchandises sont des opérations impossibles dans le Nord. Si au Cap-Haitien on vous demande 45,000 gourdes pour avoir une plaque d’immatriculation, à Port-au-Prince 10,000 gourdes suffisent pour le même service. Elles sont nombreuses les voitures de résidents capois qui circulent avec des plaques de l’Ouest. Les propriétaires ont été à Port-au-Prince, pour éviter les ennuis de l’administration capoise.


Les bateaux ne fréquentent plus la ville - historiquement et économiquement - portuaire du Cap-Haïtien. Les agents maritimes connaissent des retards dans le Nord. Les hommes de la Brigade anti-corruption rendent difficile la procédure de dédouanement afin de décourager les importateurs. Les navires loués pour une période bien déterminée restent dans le port pour de longue durée causant des couts inutiles : dédommagement en milliers de dollars US par jour supplémentaire, salaire supplémentaire pour les marins, nourriture, camions d’eau, essence et gaz pour les marins. Fréquenter le Port-international de la ville du Cap-Haitien est déconseillé. Vaut mieux se rendre à Port-au-Prince ou tout simplement éviter Haïti.


C’est la raison pour laquelle la population capoise et les importateurs en particulier considèrent les Brigadiers de la Douane comme des mercenaires qui travaillent au profit de la mafia de l’Ouest. En détruisant le commerce dans le Nord, sous prétexte de lutte contre la corruption, ils renforcent les gros importateurs de la capitale, ils confortent les monopoles traditionnels.


Dans un pays dirigé par des hommes sans vision, rien n’est prévu. On dirige à vue, comme des animaux de la jungle. Aujourd’hui les conséquences de cette politique sont mises à nu. Les voies d’accès pour l’approvisionnement du Nord sont l’air, la mer et la frontière dominicaine. Pas moyens de faire venir des camions de la République de Port-au-Prince. Les infrastructures comme l’Aéroport du Cap-Haitien, le Port-international du Cap-Haitien - l’unique port international de la région - et le poste frontalière haïtiano-dominicaine sont incontournables. Même quand nos incompétents dirigeants, dans leur esprit mesquin cherchent à détruire le commerce dans le Nord au profit des monopoles proches du Palais National, même quand ils refusent de construire l’Aéroport du Cap-Haitien, de peur que leurs amis-limités-et-sans-esprit-créatif de l’Aéroport de Port-au-Prince ne tombent en faillite, malgré les brutalités des Brigadiers de la Douane sur la frontière pour décourager les petits commerçants, la réalité est que le Nord est devenu un autre pôle économique. Naturellement, la nature dément les petits chefs sans vision de la capitale. Elle les met en défit d’ignorer la réalité ; et le silence complice des momies qu’on appelle Parlementaires-du-Nord n’est pas une garantie.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 08 septembre 2008, 14 heures 41.

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Arrivée à Port-au-Prince d’un navire de la Marine américaine «USS Kearsage ».

Cap-Haïtien, le 08 septembre 2008 ; (Ré.Cit.) -.

Par : Bureau des Affaires Publiques Ambassade des Etats-Unis d’Amérique.

La contribution totale de l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) en termes d’assistance de secours aux désastres s’élève maintenant à 10 millions de dollars

Le gouvernement américain continue de travailler en étroite collaboration avec le gouvernement haïtien et la communauté internationale pour fournir une importante aide humanitaire aux communautés tragiquement affectées par les ouragans Gustav, Hanna et Ike. L’assistance du gouvernement américain inclut la fourniture des matériels de secours, le transport et la logistique permettant la livraison de ces articles et la poursuite de l’évaluation des dégâts. La plus grande priorité du gouvernement américain pour l’instant en Haiti est d'aider à acheminer des matériels de secours d’urgence nécessaires aux communautés qui sont inaccessibles par voie terrestre y compris Gonaïves.

Le navire de la Marine américaine « USS Kearsarge » arrivera dans la matinée de ce lundi 8 septembre, suite à des retards enregistrés en raison du mauvais temps qui persiste. Les hélicoptères et les barges de débarquement qui sont à bord du navire seront utilisés pour transporter les matériels de secours de Port-au-Prince aux populations affectées par les ouragans Hanna et Ike dans le Nord y compris aux communautés du Sud sévèrement touchées par les ouragans Gustav et Hanna. Les hélicoptères à bord du « USS Kearsarge » ont commencé à voler afin d’identifier les sites d'atterrissage appropriés aux Cayes, à Jérémie, à Port-de- Paix, à Jacmel et à Saint-Marc pour la livraison des matériels de secours.

Les trois barges de débarquement à bord du « USS Kearsarge » (d'une capacité combinée approximative de 253 tonnes métriques de cargaison) seront employées pour acheminer les matériels de secours par voie maritime aux Gonaïves. Aucun site fiable permettant l’atterrissage de grands hélicoptères n'a encore été identifié aux Gonaïves en raison des inondations, cependant des sites provisoires ont déjà été repérés.

L’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) mobilise actuellement de façon urgente un montant de 10 millions de dollars américains en vue d’apaiser immédiatement les souffrances et de soutenir à long terme la réhabilitation et le redressement du pays. Un personnel additionnel du Bureau d’Assistance Etrangère aux Désastres de l’USAID et des Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies des États-Unis ont été dépêchés le dimanche 7 septembre pour aider le gouvernement haïtien et des organisations de secours à faciliter la coordination des matériels de secours et les interventions au niveau de la santé.
(Fin texte)

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 08 septembre 2008, 13 heures 25

Acte de sabotage contre le local de Direction Départementale Nord du Ministère de l’Education Nationale.


Photos Cyrus Sibert (Réseau Citadelle) C.R.

Par Ernest SAINTILUS

Cap-Haïtien, le 08 septembre 2008 ; (Ré.Cit.) -.

Ce lundi 8 septembre 2008, la Direction Départementale Nord du Ministère de l’Education Nationale n’a pas fonctionné.

Raison, la porte d’entrée principale a été retrouvée badigeonnée de matière fécale.

Le Directeur Départemental Nord du ministère de l’éduction nationale qui réagissait autour de cet acte répréhensible, croit qu’un tel agissement est une réponse qu’entendent donner certains secteurs touchés par de profonds changements opérés au sein du système dans le département. Selon lui ‘‘le fait d’attaquer la corruption qui gangrène les écoles nationale est en est la cause’’. Il indique qu’il s’attendait à cette réaction.

M. Mételus dit croire que ces genres de comportement contribuent à salir l’image d’Haïti à l’étranger. Il invite le peuple haïtien, les parents en particulier, à réfléchir profondément pour sortir le pays de ce ‘‘bourbier’’.

Notons qu’à la mi-aout près d’une cinquantaine de directeurs d’écoles nationales du nord ont été transférés pour ‘‘corruption relative aux frais scolaires’’. Des directeurs d’écoles avaient réclamé des parents un montant supérieur à la contribution exigée par le Ministère.

Cette décision avait soulevé la colère chez certains de ces responsables d’école. ‘‘ Elle est tardive et arbitraire’’ déclaraient les directeurs intéressés.

Un groupe qui se dit Groupe de parents, se réclamant de l’ ‘‘Association des Parents d’Elèves d’Ecoles Nationales du Nord’’ avait menacé de perturber la réouverture des classes dans la région si la Direction Départementale ne fait pas le retrait de cette décision.

RESEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 08 septembre 2008, 12 heures 41.

Environnement : Revue de presse nationale

Haïti-Saison cyclonique

Aggravation de la situation en Haïti après le passage du cyclone Ike

De nombreux morts et de nouveaux dégâts matériels

Radio Kiskeya

Le passage du cyclone Ike samedi au large des côtes Nord d’Haïti a occasionné la mort d’environ 52 personnes dans diverses régions du pays. A elle seule, la commune de Cabaret (Nord de Port-au-Prince) compte 48 morts, dont de nombreux enfants, selon un bilan provisoire établi dimanche soir par la Protection civile haïtienne.

Ces morts s’ajoutent à celles enregistrées lors du passage de l’ouragan Hanna.

Villages et plantations ont été dévastés dans de nombreuses régions du Nord-ouest, de l’Ouest, du Bas Plateau central, du Haut et du Bas-Artibonite.

Le principal pont reliant Pont-Sondé (Artibonite) à Mirebalais (Centre) a été emporté par les eaux. Une situation qui est venue rendre encore plus difficile la communication entre Gonaïves (Haut-Artibonite) et Port-au-Prince qui se faisait par ce pont depuis le renversement de celui de Montrouis, sur la nationale numéro I. C’est par cette voie que s’effectue en temps normal la liaison entre Gonaïves et la capitale.

Aux Gonaïves où la population a été successivement frappée par les tempêtes tropicales et cyclones Fay, Gustav et Hanna, l’ouragan Ike a semé encore plus de désespoir. L’aide disponible en nourriture et en eau potable donne lieu à des échauffourées. On note également une hausse vertigineuse des prix des rares produits alimentaires disponibles dans la ville encore à moitié sous les eaux.

Lors d’un point de presse dimanche après-midi, la Première ministre Michèle Pierre Louis et des membres de son gouvernement ont lancé un appel à la solidarité nationale et internationale avec les victimes des inondations. Ils ont annoncé des actions urgentes pour faire face à la situation. Dans ce cadre, un comité interministériel de coordination de l’aide a été constitué.

Un appel urgent à l’aide en nourriture, eau potable, médicaments et autres produits importants a été également lancé dimanche par la Croix-Rouge Haïtienne et un groupe de citoyens, supportés au plan logistique par la Police Nationale d’Haïti (PNH). Des numéros de téléphone et des sites de collecte de dons de toutes sortes ont été communiqués.

Compte tenu de la gravité de la situation, le nouveau gouvernement a décidé de reporter au 6 octobre la rentrée officielle des classes prévue précédemment pour ce lundi 8 septembre. [jmd/RK]

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C’était l’unique voie d’accès aux Gonaïves

Signal FM.

Le pont suspendu sur la rivière La Tombe, département du Centre, a été détruit dans la nuit de Samedi à Dimanche suite aux pluies diluviennes provoquée par le passage de l’ouragan Ike dans la région.

La chute de ce pont coupe le nord et le Plateau Central du reste du pays à un moment où d’aides de tout genre sont attendues aux Gonaïves où plusieurs milliers de familles ont été sinistrées au passage de Gustav et de Hanna.

Des centaines de familles personnes sont également victimes de ces pluies battantes à Mirebalais, a fait savoir le député Lubin Jean-Claude qui a aussi expliqué que le Fleuve Artibonite a emporté de nombreuses maisons. Le parlementaire a sollicité l’intervention des responsables de l’Etat.

Le député Julien Pierre Féquière a fait état hier d’une dizaine de morts dont deux enfants à l’Arcahaie dans la nuit de Samedi à Dimanche. Il a aussi parlé de la destruction du pont suspendu sur la Rivière des Matheux au niveau de Montrouis. Julien Pierre Féquière croit qu’un pont devrait être installé, ne serait-ce de manière provisoire,

Le dernier bilan de la police locale fait état de 500 morts et disparus au passage de Gustav, Hanna et des pluies provoquées par Ike.

dimanche 7 septembre 2008

Aggravation de la situation en Haïti après le passage du cyclone Ike

De nombreux morts et de nouveaux dégâts matériels

Radio Kiskeya

Le passage du cyclone Ike samedi au large des côtes Nord d’Haïti a occasionné la mort d’environ 52 personnes dans diverses régions du pays. A elle seule, la commune de Cabaret (Nord de Port-au-Prince) compte 48 morts, dont de nombreux enfants, selon un bilan provisoire établi dimanche soir par la Protection civile haïtienne.

Ces morts s’ajoutent à celles enregistrées lors du passage de l’ouragan Hanna.

Villages et plantations ont été dévastés dans de nombreuses régions du Nord-ouest, de l’Ouest, du Bas Plateau central, du Haut et du Bas-Artibonite.

Le principal pont reliant Pont-Sondé (Artibonite) à Mirebalais (Centre) a été emporté par les eaux. Une situation qui est venue rendre encore plus difficile la communication entre Gonaïves (Haut-Artibonite) et Port-au-Prince qui se faisait par ce pont depuis le renversement de celui de Montrouis, sur la nationale numéro I. C’est par cette voie que s’effectue en temps normal la liaison entre Gonaïves et la capitale.

Aux Gonaïves où la population a été successivement frappée par les tempêtes tropicales et cyclones Fay, Gustav et Hanna, l’ouragan Ike a semé encore plus de désespoir. L’aide disponible en nourriture et en eau potable donne lieu à des échauffourées. On note également une hausse vertigineuse des prix des rares produits alimentaires disponibles dans la ville encore à moitié sous les eaux.

Lors d’un point de presse dimanche après-midi, la Première ministre Michèle Pierre Louis et des membres de son gouvernement ont lancé un appel à la solidarité nationale et internationale avec les victimes des inondations. Ils ont annoncé des actions urgentes pour faire face à la situation. Dans ce cadre, un comité interministériel de coordination de l’aide a été constitué.

Un appel urgent à l’aide en nourriture, eau potable, médicaments et autres produits importants a été également lancé dimanche par la Croix-Rouge Haïtienne et un groupe de citoyens, supportés au plan logistique par la Police Nationale d’Haïti (PNH). Des numéros de téléphone et des sites de collecte de dons de toutes sortes ont été communiqués.

Compte tenu de la gravité de la situation, le nouveau gouvernement a décidé de reporter au 6 octobre la rentrée officielle des classes prévue précédemment pour ce lundi 8 septembre. [jmd/RK]

samedi 6 septembre 2008

Analyse de Robert Benodin sur la conjoncture.

Thèmes de l’Emission de la semaine

Orlando le 5 septembre, 2008

Actualités Politiques : Grandes Lignes

La coïncidence de la crise gouvernementale et les intempéries qui coup sur coup viennent de frapper Haïti, met en exergue, d’une part le manque de scrupule de nos dirigeants, leur incompétence, leur insouciance, leur indifférence, et de l’autre le degré de misère, de pauvreté, de souffrance, et de vulnérabilité d’un peuple appauvri par le chômage et le désœuvrement, d’un peuple tenaillé par la faim et livré à lui-même. Malgré le spectacle horrible des dévastations, des pertes de vies et de biens dont les Gonaïves ont été victimes avec le passage de l’ouragan Jeanne en 2004, les quatre cyclones qui ont frappé et dévasté l’agriculture et l’économie des petits paysans en 2007, rien n’a été fait pour remédier aux dévastations. Rien n’a été fait pour prévenir, pour protéger et pour minimiser l’effet des désastres sur la population. Alors qu’Haïti a un bureau météorologique, l’arrivée du cyclone Hanna, n’a pas été annoncée sur tout le territoire, pour inciter les populations urbaines et rurales à se mettre à couvert, à se protéger, à prendre des mesures de précaution. L’arrivée de Hanna a surpris les riverains de la presqu’île du Sud. En lieu et place du gouvernement ceux sont des journalistes de la région qui font, par téléphones cellulaires, des efforts de communication pour contacter les sinistrés. Ceux sont des stations de radios privées qui ont organisé l’effort de coordination et de communication. Et c’est à travers l’Internet que des individus collectivement s’efforcent à venir en aide aux sinistrés. Les donneurs d’aides étrangères, à cause de la réalité de la corruption gouvernementale, sont obligés d’organiser eux-mêmes la distribution de l’aides qu’ils offrent. Ce n’est pas par hasard que les quatre cyclones Fay, Gustav, Hanna et Ike en un mois, ont causé une hécatombe.

Force est de constater et surtout de comprendre que le pouvoir prévalien conscient du niveau élevé du seuil de tolérance des masses appauvries, n’a jamais pris et ne prendra jamais au sérieux, ni leurs souffrances, ni leurs besoins, ni leur sort. Au contraire, il compte absolument sur leur endurance et leur passivité, pour se concentrer uniquement à consolider et à augmenter l’omnipotence de son pouvoir personnel. L’exploitation à fond du seuil de tolérance élevé des masses, est un élément fondamental de sa stratégie de confiscation de l’appareil étatique.

Il n’y a pas que les partis politiques et leurs chefs qui ont été apostrophés et humiliés. L’arrêté présidentiel de nomination du cabinet ministériel du premier ministre désigné avant la ratification de sa déclaration de politique générale, est un affront à la pertinence, du vote du Sénat. La ratification de la déclaration de politique générale du premier ministre désigné ne peut pas être une simple formalité. C’est un droit que la Constitution réserve au Sénat, indépendamment du vote de la chambre basse. C’est la responsabilité du Sénat, d’évaluer la politique générale, par rapport à l’ensemble des problèmes que présente la conjoncture. Et de s’assurer que cette politique soit adéquate, en adressant spécifiquement chacun des problèmes que confronte le pays. Le refus de Préval de faire le retrait de cet arrêté inconstitutionnel, est une preuve irréfutable de son arrogance, de sa volonté de s’ériger en élément de blocage, pour imposer sa volonté en foulant au pied l’article 158 de la Constitution de 1987. Le Sénat en cédant, devient son complice en entérinant une violation constitutionnelle. Ceci équivaut au démantèlement de garde-fou érigé par cette Constitution, contre les abus de l’omnipotence présidentielle. L’exploitation de la situation d’urgence causée par la coïncidence des intempéries, ne peut pas constituer non plus une justification pour cette fuite en avant, violant intentionnellement la Constitution. Le besoin urgent d’avoir un gouvernement, supplante-il celui du respect des institutions et de la Constitution ?

Soudainement, tard dans l’après-midi du mercredi 3 septembre 2008, comme un deus ex machina, Fritz Longchamp le secrétaire général du palais national, annonce par le communiqué suivant :

« Dans un esprit de compromis, en vue de faciliter la résolution de la crise gouvernementale, le président René Préval a accepté que l’installation du gouvernement ait lieu après le vote sur la déclaration de politique générale du premier ministre par le sénat.

Il est prévu que le premier ministre, Michèle Duvivier Pierre Louis, se présente devant le sénat le jeudi 4 septembre 2008.

Fritz Longchamp, secrétaire général du palais national »

Ce communiqué ne constitue pas un retrait de l’arrêté présidentiel nommant le cabinet ministériel. Or c’est le fait de nommer des ministres par un arrêté présidentiel avant la ratification de politique générale du premier ministre désigné, qui constitue la violation constitutionnelle. Ce délai consenti, pour permettre au Sénat d’évaluer la politique générale du premier ministre désigné, maintenant l’arrêté présidentiel tel quel, est la manifestation ostensible et sans équivoque de la volonté de Préval d’installer ce cabinet ministériel, peu importe le résultat du vote du Sénat. Ce compromis, sans le retrait de l’arrêté présidentiel, réduit la déclaration de politique générale du premier ministre désigné, au niveau d’une simple formalité. En d’autres termes, Préval n’a pas permis au Sénat de sauver la face. Au contraire il a foulé au pied, la pertinence de son vote. Préval aurait pu faire le retrait de l’arrêté présidentiel, avoir le vote du Sénat sur la déclaration de politique générale, et présenter ensuite, un autre arrêté nommant les mêmes ministres. Evidemment, un tel geste serait contre-nature, même entre populistes de même tendance.

Prévale n’est pas le seul a abonder dans l’exploitation du chantage populiste. Michèle Pierre-Louis n’y va pas de main morte. Il ne faut jamais oublier le fait que Michèle Pierre-Louis le jour de sa déclaration de politique générale à la chambre basse, elle est sortie de la chambre pour s’adresser aux chimères venues au devant du palais législatif pour menacer les députés. Ce qui est grave et impardonnable, elle ne les a pas congédiées. La question est de savoir d’où venaient ces chimères ? De Martissant. Là où se trouvait FOCAL, son ONG ! La visite du nouveau tandem Préval/Pierre-Louis à la Cité Soleil, avant la session du Sénat, quel en était le but ? Quant le premier vote n’avait pas ratifié le premier ministre désigné jeudi soir, l’ordre de mobilisation avait été lancé. Le second vote l’ayant ratifiée, les chimères ne sont pas venues au palais législatif. Certes, comme pour la convocation de la presse à l’installation du cabinet ministériel le mardi 26 août 2008, ils persisteront à le nier !

Les membres des mouvements féminins et féministes qui, tout au début, sont montés au créneau pour défendre Michèle Pierre-Louis, sont aujourd’hui plongés dans un silence éloquent. Stupéfaits, mais n’étant pas de la dernière averse, ils sont en train d’observer les effets de l’appas du pouvoir et la métamorphose de la nouvelle Michèle Pierre-Louis qui se révèle. La loyauté est une vertu noble, certes. Mais envers qui, quand et pourquoi, voilà le hic ?

Certainement, la légitimité du premier ministre vient spécifiquement et exclusivement de sa ratification par les deux chambres du parlement. Et c’est précisément ce garde-fou, dans le régime semi-parlementaire, qui le protège contre tout excès d’omnipotence présidentielle. En effet, Michèle Pierre-Louis n’est pas la seule à bénéficier du compromis. Heidi Anabi est allé à l’extrême pour que ce soit un premier ministre de jure qui paraphe le renouvellement du mandat de la Minustah le mois prochain. René Préval et Michèle Pierre-Louis, lui devant une dette éternelle, signeront des quatre mains.

Néanmoins, les conditions dans lesquelles Michèle Pierre-Louis a obtenu cette légitimité, et surtout la façon dont son cabinet ministériel a été formé, ne tendent absolument pas à consolider, ni son pouvoir, ni son autorité. Préval ayant reconduit les titulaires des 8 ministères les plus importants du gouvernement, confisque automatiquement et exclusivement leur loyauté inconditionnelle. Dans un contexte pareil, force est de constater et d’admettre, qu’en entrée de jeu, elle s’est fait damer le pion par Préval.

Compte tenu des dévastations cycloniques et le cauchemar de la rentrée des classes venant tôt ou tard s’ajouter aux problèmes qui ont sous-tendu les émeutes de la faim, on est malgré tout, à une nouvelle croisée de chemin. On vient de refaire les cartes, soudoyant la chambre basse, foulant au pied la pertinence du vote du Sénat, pour forcer la ratification d’un nouveau premier ministre piégé au départ par Préval. Mis à part sa marotte de confisquer toutes les élections et son obsession de vouloir se succéder, par le biais du remplacement de la Constitution, qui rempliront l’avant-scène, qu’est-ce que ce nouveau premier ministre pourra faire pour se distinguer ? Tant mieux pour Prévale, il ne saurait trouver meilleure compagnie pour sa décente aux enfers, que Michèle Pierre-Louis.

Revue de la Presse Nationale

Plus de 136 morts, nouveau bilan de Hanna.

Au moins 136 morts, dernier bilan du passage du cyclone Hanna, dont 102 dans le seul département de l'Artibonite, a indiqué hier soir les autorités haïtienne.

L'état d'urgence humanitaire a été voté jeudi soir par le sénat pour la ville des Gonaïves, où près de 10.000 personnes étaient hébergées dans des abris provisoires. "J'ai découvert aux Gonaïves une situation catastrophique", a déclaré le sénateur Latortue à l’origine de la résolution du sénat.

La directrice du Bureau de la Protection civile, Alta Jean Baptiste, affirme que la situation est catastrophique parce que les citoyens ont été frappés par Hanna alors qu’ils étaient sous le choc après le passage de Gustav.

" Le niveau des eaux a baissé aux Gonaives" selon Mme Jean Baptiste qui confirme que les secours s’organisent.

La directrice du bureau de la protection civile appelle les haïtiens à la vigilance précisant que de nouvelles averses peuvent être enregistrées sur les différentes régions du pays.

Et Haïti entrevoyait aujourd’hui la menace, du cinquième ouragan de la saison des dépressions tropicales: Ike, de catégorie 4 sur une échelle de 5, soit un ouragan "extrêmement dangereux" avec des vents atteignant 215 km/h en moyenne et des rafales plus fortes, selon le Centre national des ouragans (NHC) basé à Miami (Etats-Unis).

Jeudi, à 21H00 GMT, Ike se trouvait en plein océan Atlantique, à 815 km des îles Leeward et se déplaçait à une vitesse de 22 km/h en direction de l'ouest, avec des vents soufflant à 215 km/h, selon le NHC. Selon ces projections, l'ouragan Ike devrait s'approcher d'ici samedi du nord de Haïti, de la République dominicaine, puis se diriger vers les Bahamas et la côte est des Etats-Unis.

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Haïti-Cyclone-Alimentation

Sécurité alimentaire en Haïti : Les agences onusiennes très inquiètes

Des dizaines de milliers de sinistrés sans eau potable ni nourriture aux Gonaïves ; la communauté internationale s’apprête à lancer un appel de fonds en faveur du pays

Les agences humanitaires des Nations Unies ont exprimé vendredi à Genève leurs préoccupations face à l’avenir incertain de la sécurité alimentaire d’Haïti après le passage dévastateur ces derniers jours des cylones Gustav et Hanna.

"Haïti a subi en quelques jours le passage de deux tempêtes tropicales, les plantations ont été détruites et nous sommes très préoccupés par la sécurité alimentaire du pays", a déclaré lors d’une conférence de presse le porte-parole de l’Organisation internationale de la migration (OIM), Jean-Philippe Chauzy.

Il a indiqué qu’après le désastre, la situation la plus critique est celle de milliers de réfugiés privés de nourriture et d’eau potable notamment aux Gonaïves (171 km au nord de Port-au-Prince). Dans cette ville côtière de 300.000 habitants, entre 120.000 et 200.000 personnes sont sinistrées.

Fermé pendant le passage d’Hanna, le port de Port-au-Prince a repris ses activités depuis mercredi, permettant ainsi l’arrivée de l’aide internationale. Cependant, le mauvais état des routes continuait de rendre difficiles les opérations de distribution.

L’Agence des Nations Unies pour les affaires humanitaires (OCHA) a dépêché en Haïti une équipe spécialisée dans l’évaluation des désastres et qui doit déterminer l’ampleur de l’aide dont le pays a besoin.

Une fois le résultat de cette évaluation disponible, les agences onusiennes lanceront un appel d’urgence destiné à réunir des fonds en faveur des populations sinistrées d’Haïti.

Selon un nouveau bilan provisoire de la protection civile rendu public vendredi, en dix jours, au moins 212 personnes ont péri dans les inondations provoquées par l’ouragan Gustav et la tempête tropicale Hanna. spp/Radio Kiskeya

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La communauté internationale se mobilise pour venir en aide aux sinistrés

Haïti est dans l’attente d’une aide internationale d'urgence pour secourir les dizaines de milliers de victimes des tempêtes Gustav et Hanna, qui ont fait près de 200 morts.

"Haïti a demandé officiellement l'assistance internationale", a indiqué vendredi Elisabeth Byrs, porte-parole à Genève du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU. "L'ONU est en train de préparer un appel d'urgence international" pour récolter des fonds, a-t-elle précisé. La Suisse a déjà promis une aide bilatérale d'un million de francs suisses (625.000 euros) et l'agence américaine USAID a alloué 100.000 dollars à Haïti, selon OCHA.

Les Caraïbes sont jusqu'à présent la région la plus touchée par la tempête tropicale Fay et les cyclones Gustav et Hanna et Haïti est le pays qui a le plus besoin d'assistance, a soutenu John Holmes, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU. " La raison pour laquelle la situation est pire à Haïti est qu'il s'agit d'un des pays les plus pauvres et que son territoire a été pratiquement entièrement déboisé, de sorte qu'il est beaucoup plus exposé aux glissements de terrains et aux inondations ", a expliqué M. Holmes.

Au plan financier, les Nations Unies vont lancer un appel à contributions, peut-être à partir de samedi, a dit le Secrétaire général adjoint. Le Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) pourrait aussi contribuer.

Plusieurs pays de l'Union européenne et des agences de l'ONU se mobilisent déjà pour acheminer de l'aide aux victimes, a annoncé vendredi le représentant de l’UE en Haïti, Francesco Gosetti.

Bruxelles a annoncé vendredi le déblocage de 2 millions d'euros, en plus d'une première aide équivalente annoncée lundi pour les victimes de Gustav dans l'ensemble des Caraïbes. "Cette décision témoigne de la préoccupation et de la solidarité des 27 pays de l'Union européenne envers Haïti où près d'un million de personnes sont sinistrées", a déclaré M. Gosetti.

Un navire de la marine nationale française se dirigeait vendredi vers Haïti pour participer aux secours. Ce bâtiment transporte un hélicoptère de reconnaissance qui pourra survoler les zones affectées, selon le ministère des Affaires étrangères, qui a fait état de 300.000 personnes sinistrées ou déplacées dans la zone des Gonaïves.

L'Espagne va également envoyer quatre avions chargés d'aide humanitaire à Cuba, en Haïti et en Jamaïque.

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Ban Ki-moon souhaite le renouvellement de la mission de l'ONU


Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, estime que la ratification du choix d'un nouveau Premier ministre par les deux chambres les 17 et 31 juillet "constitue une avancée importante" pour remettre sur les rails du processus démocratique. Le futur gouvernement devra d'urgence "adopter des mesures à court terme propres à pourvoir aux besoins immédiats du peuple haïtien et à l'aider à faire face à la crise alimentaire et énergétique mondiale", estime le secrétaire général des Nations Unies. La poursuite du "soutien aux programmes visant à renforcer les structures de l'état de droit dans le pays" est également essentielle, ajoute M. Ban.

Dans cette optique, il estime indispensable le maintien de la Mission de l'ONU pour la stabilisation en Haïti (Minustah) et recommande le renouvellement de son mandat pour un an, jusqu'au 15 octobre 2009, sans modification des effectifs de ses composantes militaire et de police.

Analysant la situation politique, M. Ban soutient que le fragile consensus politique haïtien a été mis à rude épreuve par la décision prise par le Sénat le 12 avril à l'issue d'un vote de censurer le gouvernement dirigé par le Premier Ministre Jacques Édouard Alexis. " Quatre mois de négociations ont été nécessaires pour que les législateurs approuvent son successeur, Michèle Duvivier Pierre-Louis, période pendant laquelle Haïti s'est retrouvé sans gouvernement véritablement opérationnel. Les efforts devront se poursuivre pour rétablir et renforcer la coopération entre les groupes politiques", explique le secrétaire général de l’ONU.

Selon M. Ban Ki-moon la période d'incertitude politique a entravé les progrès accomplis s'agissant d'un certain nombre d'autres projets de développement et de réforme de la fonction publique. Dans l'intervalle, le processus législatif a été grandement entravé du fait que le Gouvernement, étant censé " expédier les affaires courantes " seulement, n'a pu soumettre aucun projet de loi, y compris des textes essentiels tels que le projet de budget révisé pour 2008. La formation d'un nouveau gouvernement fournira peut-être l'occasion de remettre ces projets sur leurs rails et d'aborder d'autres problèmes de longue date.

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Michèle Pierre Louis a été investie dans ses fonctions de premier ministre

La cérémonie d’investiture du nouveau gouvernement a eu lieu cet après midi au palais national, environ 12 heures après l’approbation de la politique de Michèle Pierre Louis par le sénat.

Dans son discours de circonstance, la nouvelle première ministre a remercié le chef de l’état qui selon elle avait créé les conditions pour la réussite des négociations. " Notre réussite est celle du peuple haïtien qui mérite mes remerciements", a ajouté Mme Pierre Louis précisant que le sort du peuple sera sa principale préoccupation. Elle a soutenu que son gouvernement sera marqué par l’inclusion, la reddition des comptes et le dialogue avec les partenaires.

Michèle Pierre Louis soutient que la bataille ne fait que commencer se referant notamment aux conséquences désastreuses du passage du cyclone Hanna. " Nous sommes disposés au combat et nous allons porter secours aux victimes ", a t-elle lancé invitant les ministres à se mettre au travail immédiatement.

Quelques minutes auparavant, le premier ministre sortant, Jacques Edouard Alexis, avait souhaité que le changement s’inscrive dans la continuité. Faisant remarquer que le pays vit des moments difficiles, M. Alexis a prôné la galvanisation de toutes les forces de la société pour sortir le pays du gouffre.

" J’apporterai ma pierre à la prise en charge de cette tache collective", a-t-il ajouté.
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Haïti-Politique

Le Premier ministre Michèle Duvivier Pierre Louis, « repêchée » par un second vote au Sénat, devient chef effectif du prochain gouvernement haïtien

L’initiative d’un second vote, peu coutumière dans les annales parlementaires haïtiennes, interpelle sans aucun doute les experts en la matière

Radio Kiskeya

Après plus de six heures de débat, la déclaration de politique générale du Premier ministre Michèle Duvivier Pierre Louis a pu finalement bénéficier vendredi matin du vote favorable de 16 sénateurs de la République, nécessaire à son entrée en fonction et à celle de son équipe gouvernementale.

Tout n’a pas été cependant facile pour Mme Pierre Louis, un précédent vote lui ayant accordé 15 voix favorables et deux abstentions, dont celle, prévisible, de la sénatrice Edmonde Supplice Beauzile (Centre, Fusion), qui avait toujours évoqué sa foi chrétienne concernant la présumée homosexualité de Mme Pierre Louis. L’autre sénateur à s’être abstenu est celui des Nippes (Sud-Ouest), élu sous la bannière de l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL), Joseph Pierre Louis.

Un second vote allait être organisé pour « sauver la situation », à l’instigation d’un autre sénateur issu de l’OPL, le vice-président du Sénat, le pasteur Andris Riché (Grande-Anse, Sud-Ouest), qui avait d’ailleurs toujours manifesté son soutien à Mme Pierre Louis depuis le début du processus de nomination du nouveau chef de gouvernement.

Après une heure environ de suspense, l’initiative de ce second vote, peu coutumière dans les annales parlementaires haïtiennes et qui interpelle sans aucun doute les experts en la matière, se solda par un vote de confiance à la déclaration de politique générale de Mme Pierre Louis, le sénateur Joseph Pierre Louis conditionnant alors son vote positif à l’obligation pour le nouveau chef de gouvernement de remplacer l’arrêté, illégal à son avis, de formation de son Cabinet ministériel. Le parlementaire a insisté sur le fait qu’il soit précisé dans le nouvel arrêté que le nouveau gouvernement entre en fonction après l’aval régulier des deux Chambres du Parlement.

La nouvelle équipe gouvernementale devrait entrer en fonction incessamment. Un nouvel arrêté de nomination du Cabinet ministériel devrait être adopté conformément aux recommandations du sénateur Joseph Pierre Louis. L’obligation d’adopter un nouvel arrêté s’impose aussi par le fait qu’un des membres de l’équipe gouvernementale mise en place, l’ingénieur Gérald Jean Baptiste (TPTC), devrait être écarté en raison de sa nationalité étrangère. [jmd/RK]

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Haïti-Gouvernement-Démission

Le nouveau ministre des travaux publics déjà vers la sortie

Sa présumée nationalité étrangère serait la cause du départ précipité de Gérald Jean-Baptiste

Radio Kiskeya

L’ingénieur Gérald Jean-Baptiste, nommé au poste de ministre des travaux publics, transport et communication dans le cadre de la formation du gouvernement du nouveau Premier ministre, Michèle Pierre-Louis, ne devrait pas occuper cette fonction en raison de sa présumée nationalité étrangère, a appris Radio Kiskeya de sources proches de l’Exécutif.

M. Jean-Baptiste, qui devait succéder au ministre sortant, l’ingénieur Frantz Vérella, avait été nommé, tout comme les autres membres du prochain cabinet, par un arrêté présidentiel contesté en date du 25 août. Contresigné par Mme Pierre-Louis, l’arrêté avait été dénoncé comme une violation flagrante de la constitution par neuf Sénateurs qui exigeaient son retrait arguant que le Premier ministre ratifié n’était pas habilité à procéder à des nominations.

L’un des Sénateurs contestataires, Youri Latortue (LAA/Artibonite, nord), avait émis des doutes sur la nationalité haïtienne de certains des nouveaux ministres. Il s’était toutefois gardé de les identifier.

Un compromis intervenu mercredi lors d’un ultime round de discussions entre le Président René Préval et des membres du Groupe des 9 a porté l’Exécutif à surseoir à l’investiture du cabinet Pierre-Louis en échange de l’engagement proclamé des Sénateurs de ratifier sans conditions la déclaration de politique générale de l’intéressée.

Cependant, la tenue de cette séance, ultime étape du processus de ratification, restait jeudi après-midi suspendue à un problème de quorum au Sénat qui ne compte que 18 des 30 élus prévus par la constitution. jmd/spp/Radio Kiskeya

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Haïti-Politique

Le président René Préval renonce "momentanément" à faire installer le nouveau gouvernement sans l’aval du Sénat

Imminence d’un vote favorable à la politique générale de la première ministre Michèle Duvivier Pierre Louis au Sénat

Radio Kiskeya

Après avoir solennellement ordonné mardi soir l’entrée en fonction des ministres du nouveau gouvernement de Mme Michèle Duvivier Pierre Louis sans que celle-ci se soit préalablement présentée par-devant le Sénat, le chef de l’Etat, René Préval, est revenu sur cette décision moins de 24 heures après, dans un communiqué laconique publié mercredi par le secrétariat de la présidence.

La raison avancée pour le retrait de la décision est l’esprit de compromis dont voudrait faire preuve le chef de l’Etat en acceptant que le nouveau Cabinet ministériel soit installé après le vote de la déclaration de politique générale du nouveau premier ministre par le Sénat où une séance à ce sujet est prévue ce jeudi.

René Préval avait justifié sa démarche par la nécessité d’apporter une assistance urgente aux populations durement frappées par la tempête tropicale Hanna. Des parlementaires et des dirigeants politiques avaient immédiatement qualifié une telle initiative de violation flagrante de la Constitution, la plaçant dans le cadre du projet avoué de M. Préval de mettre au rancart une charte fondamentale qu’il dit être la source de l’instabilité chronique sévissant en Haïti. D’autres avaient appuyé sans nuance une telle initiative, estimant qu’elle correspondait à l’urgence de la situation.

Un véritable bras de fer s’était engagé entre le président René Préval et 9 sénateurs sur les 18 que compte actuellement la Chambre haute, autour de la nomination par arrêté présidentiel, contresigné par Mme Pierre Louis, des membres du nouveau gouvernement. De l’avis des sénateurs concernés, une telle formalité devrait intervenir seulement après le vote favorable par les deux Chambres du parlement de l’énoncé de politique générale de Mme Pierre Louis. Or, pour l’instant, celle-ci n’a pu bénéficier que du feu vert de la Chambre basse.

Le retrait de la décision du chef de l’Etat d’installer le nouveau gouvernement fait suite à une rencontre au Palais national entre le chef de l’Etat et les sénateurs qui avaient réclamé le retrait pur et simple de l’arrêté. N’ayant pas souscrit à une telle exigence, la présidence a plutôt simplement accepté de différer l’entrée en fonction des nouveaux ministres.

Absent à la rencontre, le sénateur de l’Artibonite ,Youri Latortue, un des principaux contestataires de la démarche présidentielle, a exprimé des réserves sur la valeur du communiqué publié par le Palais national, estimant que, selon les normes, seul un arrêté remplace un arrêté.

Se trouvant dans le département qu’il représente durement frappé par la tempête tropicale Hanna, le parlementaire a exprimé des doutes sur la possibilité qu’il puisse regagner Port-au-Prince rapidement pour prendre part à la séance prévue pour ce jeudi. Or, compte tenu de la faiblesse de l’effectif au Sénat (18 sénateurs sur les 30 que devait compter l’institution si les élections pour le renouvellement de son tiers s’étaient tenues dans le délai légal), le vote de chaque sénateur compte au plus haut point, Mme Pierre Louis ayant besoin de 16 votes favorables à sa déclaration de politique générale.[jmd/RK]

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Haïti-ONU-Rapport

Dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU sur la MINUSTAH

Dans ce document destiné au Conseil de sécurité et publié mercredi à New York, Ban Ki-moon s’inquiète de la persistance de la crise politique et appelle à une aide économique immédiate en faveur d’Haïti

Radio Kiskeya

I. Introduction

1. Dans sa résolution 1780 (2007), le Conseil de sécurité a prorogé le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) jusqu’au 15 octobre 2008 et m’a prié de faire rapport deux fois par an, et au plus tard 45 jours avant sa date d’expiration, sur son exécution. Le présent rapport porte sur les principaux faits nouveaux intervenus depuis mon rapport du 26 mars 2008 (S/2008/202) et les progrès réalisés dans la mise en œuvre du mandat de la Mission tel que défini dans les résolutions 1542 (2004), 1608 (2005), 1702 (2006), 1743 (2007) et 1780 (2007) du Conseil et fournit des éléments supplémentaires pour un plan de consolidation.

II. Évolution de la situation politique

2. Au cours de la période faisant l’objet du présent rapport, le fragile consensus politique haïtien a été mis à rude épreuve par la décision prise par le Sénat le 12 avril à l’issue d’un vote de censurer le gouvernement dirigé par le Premier Ministre Jacques-Édouard Alexis. Quatre mois de négociations ont été nécessaires pour que les législateurs approuvent son successeur, Michèle Duvivier Pierre-Louis, période pendant laquelle Haïti s’est retrouvé sans gouvernement véritablement opérationnel. Les efforts devront se poursuivre pour rétablir et renforcer la coopération entre les groupes politiques.

3. Le vote de censure du gouvernement Alexis a eu lieu à l’issue de six jours de manifestations toujours plus violentes entre le 3 et le 9 avril. Les protestations ont eu pour origine la frustration de la population face à l’augmentation rapide des prix mondiaux des produits de base, fardeau supplémentaire pour une population qui vivait déjà dans des conditions difficiles. Il semblait toutefois qu’ultérieurement, la violence des manifestations ait été délibérément exacerbée à diverses fins politiques, criminelles ou financières.

4. Les protestations ont grandement perdu de leur intensité après l’appel au calme lancé par le Président Préval le 9 avril. Trois jours plus tard, les sénateurs ont adopté une motion de censure indiquant que le Gouvernement n’avait pas pris les mesures adaptées pour contrôler le coût de la vie. Le même jour, le Président Préval a présenté un programme de subventions à court terme pour le riz importé et un plan à moyen terme pour relancer la production agricole nationale.

5. Comme le demande la Constitution, le Président s’est efforcé dans les mois qui ont suivi de faire en sorte que les législateurs approuvent le successeur du Premier Ministre Alexis, qui a continué d’exercer ses fonctions de façon intérimaire et d’expédier les affaires courantes. Les 12 mai et 12 juin respectivement, la Chambre des députés a rejeté pour des « raisons techniques », ses propositions de nommer au poste de premier ministre Éricq Pierre, haut responsable à la Banque interaméricaine de développement, et le Conseiller présidentiel Robert Manuel. Le troisième candidat présenté par le Président Préval, Michèle Duvivier Pierre-Louis, a, en fin de compte, été approuvé par la chambre basse le 17 juillet et le Sénat le 31 juillet. Au moment de la rédaction du présent rapport, le Président et le Premier Ministre menaient des consultations avec toute une série de partis politiques afin de former un nouveau gouvernement et de mobiliser le soutien nécessaire, au sein du Parlement, à une éventuelle déclaration de politique générale, qui, selon la Constitution, doit recueillir la majorité absolue des voix dans les deux chambres.

6. La dynamique parlementaire est demeurée fluide au cours de la période faisant l’objet du présent rapport. Pendant une bonne partie de cette période, l’activité de la Chambre des députés s’est trouvée compliquée par de vifs débats concernant des allégations de corruption et de mauvaise gestion qui se sont soldés par des coups de feu le 1er avril. La Concertation des parlementaires progressistes (CPP) est toutefois apparue au cours des derniers mois comme un mécanisme relativement cohérent et a joué un rôle important dans l’approbation par la Chambre de la candidature de Pierre-Louis. Au Sénat, 16 sénateurs ont regroupé leurs efforts pour voter contre le Premier Ministre Alexis, mais un certain nombre de ses membres ont quitté la chambre haute le 8 mai lorsque leur mandat a expiré. Le Sénat, qui a 30 sièges, fonctionne actuellement avec seulement 18 membres dont 16 doivent être présents pour former le quorum requis par la Constitution. À ce jour, aucune date n’a été fixée pour les élections sénatoriales qui auraient dû avoir lieu en novembre 2007.

7. La crise d’avril s’est notamment traduite par le report d’une conférence de donateurs de haut niveau organisée pour le lancement du Document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) qui avait été prévue pour les 24 et 25 avril à Port-au-Prince mais a été annulée à la suite du vote du Sénat concernant le gouvernement. La période d’incertitude politique qui a suivi a aussi entravé les progrès accomplis s’agissant d’un certain nombre d’autres projets de développement et de réforme de la fonction publique. Dans l’intervalle, le processus législatif a été grandement entravé du fait que le Gouvernement, étant censé « expédier les affaires courantes » seulement, n’a pu soumettre aucun projet de loi, y compris des textes essentiels tels que le projet de budget révisé pour 2008. La formation d’un nouveau gouvernement fournira peut-être l’occasion de remettre ces projets sur leurs rails et d’aborder d’autres problèmes de longue date. Les parties ont mis au point un pacte de gouvernabilité, pour examen par l’exécutif, qui définit une formule susceptible de renforcer la collaboration nécessaire entre les pouvoirs publics et les partis politiques et dresse la liste d’un certain nombre d’objectifs auxquels il serait possible de parvenir grâce à une action commune. Au nombre de ces objectifs, figure la proposition visant à chercher un consensus en vue de la modification de plusieurs dispositions de la Constitution de 1987 qui, pour certains, posent problème.

Élections

8. Plusieurs événements électoraux sont prévus au cours des trois prochaines années, conformément au calendrier établi par la Constitution. Outre les élections reportées concernant un tiers des sénateurs, un vote devrait avoir lieu en novembre 2009 pour renouveler les membres de la Chambre des députés et un autre tiers des sénateurs et choisir des responsables municipaux et locaux ; les élections présidentielles sont, quant à elles, prévues pour novembre 2010.

9. La nouvelle loi électorale, rédigée par le Conseil électoral provisoire (CEP) a été présentée par le Gouvernement au Parlement en février, adoptée par celui-ci le 9 juillet et publiée le 25 juillet. Elle prévoit un certain nombre de changements importants, notamment un accroissement du nombre de bureaux de vote, une augmentation éventuelle du nombre de députés de 99 à 142, l’inclusion des votes blancs dans les résultats des élections, et des mesures visant à améliorer la transparence du processus électoral et le respect de la Constitution haïtienne. Dans l’intervalle, la mise à jour des listes électorales par l’Office haïtien de l’identification nationale, en collaboration avec l’Organisation des États américains, a déjà permis l’enregistrement de plus de 570 000 nouveaux électeurs sur un total de nouveaux électeurs potentiels estimé à près de 700 000.

10. Le CEP a entamé une étude globale de structures et ressources dont il disposait, au niveau tant central que local, afin de tenir compte des dispositions de la nouvelle loi. La clause selon laquelle au moins deux bureaux de vote doivent être établis dans chaque section communale nécessitera la création de plus de 540 nouveaux bureaux de vote sur l’ensemble du territoire, venant s’ajouter aux 821 existant déjà. Dans les limites de ses capacités et de son mandat, la MINUSTAH fournit un appui technique et logistique, ainsi qu’un soutien en matière de sécurité, pour faciliter la mise en place de ces bureaux et est disposée à fournir au CEP toute l’aide supplémentaire dont il aura besoin.

Source : Conseil de sécurité de l’ONU