dimanche 4 juin 2017

#Haiti : Observations sur la position du Secrétaire d’Etat Américain, John Kelly, qui s’est dit contre une armée haïtienne.-

#Haiti : Observations sur la position du Secrétaire d’Etat Américain, John Kelly, qui s’est dit contre une armée haïtienne.- (Texte de Cyrus Sibert)

[ …le fait que l’officiel américain nous dit “une armée sans mission est un atelier de démons”, signifie que de l’autre coté de notre frontière terrestre, il existe un grand “atelier de démons” racistes, identitaires, anti-haïtiens, qui représente une menace pour notre existence.—-Haiti, notre pays, ne peut pas se permettre d’exister sans une force de défense nationale. Nous devons au moins mettre en place des unités de combat/défense à partir de la Police Nationale d’Haiti (PNH), comme la PNH a été érigée sur les bases des Forces Armées d’Haiti (FADH).]
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Étrangement, au levé du soleil, il m’arrive d’être inspiré par des idées d’origine inconnue. Elles prennent la forme de rêves, d’idées reçues qui tourmentent jusqu’à ce qu’elles soient transmises au public. Je suis désolé pour ceux qui ne partagent pas ces opinions; mais, souvent — je ne dis pas toujours —mais souvent, le désir de partager ces idées est plus fort que moi.
Ainsi, ce dimanche matin du 4 juin 2017, deux idées me sont venues à l’esprit.

1- La déclaration du Secrétaire américain John Kelly et 2- La situation de Wendie Emmanuelle Pierre-Jules, cette jeune fille de 21 ans, impliquée dans le meurtre de son amant-non-désiré, le policier UDMO Max Paul Colby, le 8 mai dernier, à Village Solidarité (commune de Delmas).

Commençons par le point 2 :

Je pense que cette fille orpheline, qui n’a que sa grand’mère démunie comme soutien familial, mérite encadrement et assistance légale.
Pour avoir tué un policier, sa situation ne doit-être pas facile dans le système carcéral et devant la justice haïtienne. Elle risque d’être l’objet de tous les abus. Certes, elle a avoué son acte; elle a aussi parlé d’accident, de sévices subis… Mensonge ou vérité, elle a droit à un procès équitable. Je ne la connais pas. J’ai juste vu ses déclarations sur les réseaux sociaux.
J’interpelle les gens de bonne volonté à garantir ses droits. Ce genre de dossier offre l’opportunité à une femme courageuse comme Madame Marie Yolène Gilles, de reprendre du service. Car, étant absorbé par la politique, le RNDDH ne défend plus la veuve et l’orphelin. Au lieu de se retirer de la scène de défense des droits humains, Lèlène doit reprendre du service et faire la différence. Komisyon pa chay !

Parlons de la déclaration de monsieur John Kelly — le point 1:

La position de monsieur John Kelly, le secrétaire d’État américain à la sécurité intérieure des Etats-Unis, contre la re-fondation d’une armée haïtienne, nous rappelle les difficultés qu’avaient connues nos ancêtres esclaves noirs pour fonder l’Armée indigène. Elle met en évidence le génie qui accompagna Toussaint Louverture pour transformer les bandes d’esclaves marrons-insoumis en une institution militaire forte capable de vaincre les forces coloniales. Cette institution militaire indigène était la pierre angulaire de notre indépendance. N’ayant pas pris au sérieux cet héritage historique, aujourd’hui, nous sommes condamnés à revivre ce déni du Droit de défense.

Ainsi, pour remettre sur pied la force de défense constitutionnelle de notre pays, nos dirigeants doivent faire preuve d’intelligence. Il faut savoir retourner les déclarations et les arguments des gens hostiles au projet d’une armée haïtienne pour les mettre au profit de ce projet national tout en utilisant des manoeuvres techniques afin de reconstruire notre force de défense.

Par exemple, la déclaration du Secrétaire John Kelly est un argument à utiliser en faveur de la création de notre armée nationale. Car, le fait que l’officiel américain nous dit “une armée sans mission est un atelier de démons”, signifie que de l’autre coté de notre frontière terrestre, il existe un grand “atelier de démons” racistes, identitaires, anti-haïtiens, qui représente une menace pour notre existence. Une armée qui enseigne la langue du pays voisin (créole) à ses soldats et qui brule l’envie d’y intervenir pour essuyer l’affront historique d’un quart (1/4) de siècle d’occupation (haïtienne), est une menace réelle à ne pas sous-estimer.

Monsieur Kelly doit nous dire quelle est la mission de l’Armée dominicaine qui ne cesse de grossir en effectifs et en équipements. Il doit aussi nous expliquer la logique qui justifie l’existence d’un seul “atelier de démons” sur une ile habitée par deux peuples différents, deux cultures différentes, deux nations marquées par une histoire de massacres (continus, à basse intensité du coté dominicain), de discriminations raciales et de confrontations.

Les dirigeants haïtiens doivent-être à la hauteur de ce défi historique consistant à donner au pays une force de défense. Le président Jovenel Moise doit se montrer intelligent, à l’instar de Toussaint Louverture. Au lieu d’affronter les Etats-Unis sur ce sujet, s’il n’a pas les moyens politiques et économiques pour nommer un Etat-major militaire, il doit prendre les américains au mot et former des unités de défense à partir de la Police Nationale d’Haiti (PNH), comme la PNH a été érigée sur les bases des Forces Armées d’Haiti (FADH). Car, il est clair qu’aucune nation, même celles qui se disent amies d’Haiti, ne nous aidera à financer notre force de défense.

Ainsi, nous devons augmenter la taille des unités spécialisées de la PNH. Les UDMO sont très efficaces pour le maintient de l’ordre dans les différents départements; le CIMO, le SWAT, la BIM, la BRI et la BOID jouent un rôle important comme force de dissuasion dans la zone métropolitaine; alors, augmentons les effectifs UDMO, militarisons une partie de la PNH; et après, on pourra procéder progressivement à la séparation des taches de défense des taches de police. Les Gardes-cote et l’USGPN et le CAT-Team étant les vestiges les plus authentiques de l’ancienne armée.

Le Premier Ministre Laurent Lamothe n'a t-il pas trouvé une entente pour armer la police haïtienne? Or, depuis 25 ans, on nous disait que Washington était contre toute importation d'armes en Haiti. Il existe toujours un moyen de faire accepter les choses par la communauté internationale dans l'intérêt de votre pays. Il faut seulement avoir l'audace, la capacité, l'habilité, les contacts nécessaires pour inspirer confiance et manoeuvrer au niveau international.

Faut-il rappeler que les dirigeants des nations blanches de ce monde n’ont jamais apprécié la révolution haïtienne, suivie de la fondation de la Première République Noire indépendante. Ces dirigeants blancs et leurs laquais sont unis sur ce point. S’ils se disent amis d’Haiti, ils ne sont pas prêtent à être amis des noirs de ce pays. D’ailleurs, nous observons une montée en puissance de l’extrême droite et du racisme dans le monde. Faut-il signaler que j'ai bien dit "les dirigeants blancs"; car, entre peuples, les approches sont parfois différentes.

De plus, les guerres qu’ont mené les euro-américains contre le Mexique pour le déposséder de la moitié de son territoire initial, est une preuve du niveau pervers de leur pragmatisme. C’est d'ailleurs la pratique de toutes les grandes puissances : La Russie fait la même chose en Europe de l’Est; au Moyen-Orient, on ne respecte plus les frontières; en ce sens, qu’est-ce qui empêche aux Etats-Unis de cautionner un projet d’annexion d’Haiti par la République Dominicaine? Quel était la teneur de la rencontre, sur Haiti, de l’Ambassadeur Kenneth Merten avec les dirigeants dominicains, au début de cette année 2017? N’y a t-il pas un complot américano-dominicain pour annexer Haiti et prendre possession de ses réserves d’or ?

Si Cuba connait 50 ans d’embargo américain, notre pays, Haiti subit une politique mondiale d'appauvrissement depuis plus de deux cent treize (213) ans. On ne nous aime pas. Nous devons en être conscients.

La preuve historique : Haiti n’était pas invitée au Congrès de Panama convoqué par Simón Bolívar en 1826. Les latino-américains n’acceptèrent pas Haiti comme membres fondateurs de l"Union internationale des Républiques américaines” ci-après “l'Union panaméricaine” ancêtre de l’ “Organisation des États Américains”, que nous connaissons aujourd’hui. Même quand nous entretenons de bonnes relations avec le Venezuela et d’autres nations latino-américaines, nous ne devons pas oublier que Simon Bolivar qui avait bénéficié de l’aide d’Haiti pour réussir sa guerre d’indépendance, était de ceux qui avait combattu la présence d’Haiti à cette première conférence des Etats-Américains au Panama. Dans leur arrogance, les dirigeants latino-américains d’alors, sont allés jusqu’à exiger que l’émissaire qui représenterait Haiti comme observateur, soit de peau claire.

Nous devons être conscients que notre nation a toujours été menacée par le racisme international; Haiti, notre pays, ne peut pas se permettre d’exister sans une force de défense nationale.

En guise de conclusion, nous rappelons qu’au début des années 90s, les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Allemagne et la France avaient conseillé aux Ukrainiens de se désarmer, de remettre leurs têtes nucléaires à la Russie. Selon eux, l’Ukraine n’avait pas besoin de dissuasion nucléaire pour se défendre. Ils avaient donné comme garantie, un accord de défense qui les obligent à intervenir en cas d’agression ou de violation du territoire ukrainien. Vingt (20) ans après, la Russie a envahi la Crimée et menace d’autres territoires ukrainiens. Ces occidentaux n’ont toujours pas intervenu pour défendre l’Ukraine; ils n’enverront pas leurs soldats se faire tuer en Ukraine. Ils préfèrent les dilatoires dans les forums internationaux; parler de solutions diplomaties et de sanctions économiques contre la Russie; qui elle, consolide ses avancées sur le territoire ukrainien suivant la logique de fait accompli.


Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
04 juillet 2017
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