jeudi 23 avril 2015

Haiti-Elections : La Cour des Comptes d'Haiti, infectée par le virus électoral.- (Texte de Cyrus Sibert)

L'Ambiance électorale transforme la Cour des Comptes en un véritable institution partisane. Des Conseillers agissent sous l'influence de partis ou de personnalités politiques qui cherchent à bloquer de potentiels adversaires et, des enquêteurs pressurés de toute part. On a l'impression que l'actuel Conseil qui dirige la Cour des Comptes d'Haiti travaille sous influence des Sénateurs qui ont permis à ses membres d'être installés suite aux confrontations politiques de 2013 avec l'Exécutif. Les dirigeants de la Cour seraient "anti-exécutifs".

Plusieurs candidats aux élections legislatives qui souhaitent obtenir leur rapport de quitus en vue de se conformer au décret électoral sont pénalisés en ce sens. Des cadres de la Cour fabriquent toute une série de procédure inhabituelle pour retarder la production du rapport d'enquête tant attendu par les anciens comptables de deniers publics. Pièces justificatives en main, ils doivent attendre une éternité pour obtenir le précieux rapport.

De plus, le transfert des rapports vers le Sénat symbolique de la République complique la situation. En plus de l'impossibilité d'organiser des séances, parmi les 10 sénateurs restants, nombreux sont devenus des fanatiques inconditionnels d'anciens collègues ou d'anciennes connaissances développées durant leur périple au parlement. Certains sont des candidats à la présidence, d'autres responsables de partis engagés dans la course électorale.

Cette réalité de fièvre électorale transforme le sénat fantôme en une entité gardée par fanatiques incapables d'agir en toute neutralité sur ce genre de dossiers techniques. 

Alors, quelle décision ce parlement caduc peut-il adopter?

Depuis le renvoi du gouvernement du Premier Ministre Laurent Lamothe recommandé par une Commission Inconstitutionnelle, Haiti évolue sur la base de consensus. Démagogue est celui qui ose parler d'application de la Constitution pour résoudre cette réalité de dysfonctionnement institutionnel. Si, le Premier Ministre Evans Paul peut exercer la fonction de Chef de gouvernement et gérer les biens de l'Etat sans un vote du parlement, des candidats doivent pouvoir se présenter devant le peuple sans un certificat de décharge. D'ailleurs, il n'y a pas d'institution plus souveraine que l'Electorat - le peuple souverain.

Le Président de la République doit agir vite pour débloquer le processus électoral en suivant l'exemple du Président Boniface Alexandre (2006) ou en publiant un décret annulant l'obligation de décharge stipulée dans le décret électoral en vigueur, comme ce fut le cas en 2010.

La Présidence d'Haiti adopte souvent une stratégie de suspense souvent contre-productive, qui fait augmenter les attentes et donne aux fauteurs de trouble le temps de s'organiser. Il est temps d'agir pour débloquer la situation et permettre aux candidats d'organiser leur campagne.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
23 Avril 2015
@reseaucitadelle
reseaucitadelle@yahoo.fr 
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
"You can fool some people sometimes, 
But you can't fool all the people all the time."
 (
Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, 
Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.
) dixit Abraham Lincoln.

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