mercredi 6 août 2014

De la grève dictatoriale du député Arnel Bélizaire.- (Texte de Cyrus Sibert)

Depuis plus de deux (2) semaines le député Arnel Bélizaire, connu pour ses comportements violents et ses actes de violations des droits élémentaires de la personne dont un employé de la Poste et un ministre en fonction, observe une grève dite de la faim. Parallèlement, un secteur de la vie nationale s'évertue à manipuler la presse pour sensibiliser l'opinion publique sur la décision du député d'entamer une grève de la faim afin de contraindre le gouvernement à faire certaines concessions. En quoi consiste, en effet, cette opération publicitaire?

La grève de la faim du député Arnel Bélizaire n'est autre qu'une expression anti-démocratique d'un parlementaire qui ne croit pas dans la démocratie, forme de gouvernement préconisant une culture de négociation, de dialogue et de respect de la décision majoritaire.
Après avoir utilisé sa fonction, son temps, et les ressources de l'État dans des manifestations violentes anti-gouvernementales, le député de Delmas-Tabarre, n'ayant pas collecté de support populaire dans sa folle obsession de renverser le président Martelly, cherche à imposer son point de vue, vraisemblablement, en refusant de se nourrir.

Sur le plan humanitaire, il est écœurant  d'apprendre qu'une personne ait passé plus de deux (2) semaines sans se nourrir. En revanche, tout démocrate sérieux, défenseur de l'État de droit, a, dans de telles circonstances, l'obligation de combattre cette stratégie de lutte antidémocratique pratiquée par le député de Delmas-Tabarre afin d'éviter un mauvais précédant dans le processus d'apprentissage démocratique en Haïti.

En effet, le danger de cette « grève de la faim » est :

·         qu'elle fait partie d'un  comportement dictatorial habituel d'un ancien militaire délinquant, repris de justice, se croyant au-dessus de la loi et pratiquant toutes formes de violences politiques. Quand cette violence ne s'exerce pas sur autrui, il l'applique à sa propre personne ;

·         qu'elle prouve la capacité de violence de ce député qui avait infligé une bastonnade sévère à un employé de la Poste. Ce député apparent a agressé un ministre en fonction en pleine réunion à la chambre basse et, a utilisé une arme de guerre dans une manifestation anti-gouvernementale.

Accepter que le député Arnel Bélizaire nous impose son dictat en utilisant l'auto-violence serait un mauvais précédent qui affaiblirait inévitablement la démocratie et l'État de droit. Un antécédent de très mauvais goût qui affaiblirait le principe de la majorité, indispensable au fonctionnement de la démocratie. Une telle pratique encouragerait n'importe quel parlementaire d'un point de vue rejeté par ses pairs à s'embarquer dans la voie de M. Bélizaire pour affaiblir les institutions républicaines.

En d'autres mots, le député de Delmas-Tabarre doit se résigner à jouer le jeu démocratique. Dans une démocratie, quand son point de vue est rejeté, on continue à le promouvoir pacifiquement à travers les instruments démocratiques. On n'use pas la violence pour contraindre ses interlocuteurs à se rallier à son projet.

Aux indécis  nous demanderons : Quelle démocratie fléchirait à une grève de la faim d'un parlementaire, élu pour gouverner par l'entremise du processus législatif ? Ce comportement ne fait-il pas planer des doutes sur la compréhension du député de ses attributions de base comme parlementaire? On se demande, est-ce que le député est d'avis qu'il est doté d'un pouvoir de légiférer ? Autrement dit, n'est-il pas investi du pouvoir de proposer des lois pour ainsi changer le cours des évènements ? Président Obama, accepterait-il d'invalider sa réforme de santé, dérisoirement appelée Obamacare, dans l'éventualité d'une grève de la faim par un élu Américain ?

Eh bien, le 29 mars 1987, le peuple haïtien avait choisi la démocratie représentative et institutionnelle. Ce qui signifie un État de droit constitutionnel. Ceux qui s'amusent à s'aventurer dans des raccourcis anarcho-populistes et/ou dictatoriaux auront droit à un échec certain. Cette grève s'inscrit-elle dans une stratégie de campagne électorale pour la réélection et/ou dans la recherche d'un poste plus important par le député sortant ?
 
Cyrus Sibert, RéseauCitadelle,
Cap-Haitien, Haiti
Twitter : @reseaucitadelle
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RESEAU CITADELLE : LE COURAGE DE COMBATTRE LES DEMAGOGUES DE DROITE ET DE GAUCHE , LE COURAGE DE DIRE LAVERITE!!!
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 (Vous pouvez tromper quelques personnes, parfois, Mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps.) dixit Abraham Lincoln.

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