mardi 24 septembre 2013

LE MENFP rejette les critiques de la CNEH

Education
LE MENFP rejette les critiques de la CNEH
 Yvince Hilaire
Le ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle rejette les critiques acerbes émises par la CNEH sur la politique éducative de l'administration Martelly/ Lamothe. En réaction, le ministre Vanneur Pierre vante les mérites du programme et annonce un train de mesures pour la rentrée scolaire.

Vanneur Pierre et Denis Cadeau, respectivement Ministre et directeur général du ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) ont réagi, lundi, aux critiques émises par la Confédération nationale des éducateurs haïtiens (CNEH) sur la politique éducative du pouvoir en place. « Le qualificatif « démagogique » avancé par la CNEH pour dénoncer le programme de PSUGO est « trop fort et hors contexte », a rétorqué le ministre de l'Education dans une interview accordée au journal. Ce n'est du tout pas le cas. L'initiative de la gratuité scolaire boostée par le pouvoir en place est au contraire très louable. Tout le monde doit l'admettre. Aucun gouvernement ne l'avait jamais fait avant nous.» 

Ce n'est pas Denis Cadeau, directeur général du MENFP, qui dira le contraire. « La CNEH est d'ailleurs notre partenaire privilégié, a-t-il regretté comme pour dire qu'ils ont reçu un coup de couteau au dos. Nous avons toujours travaillé en collaboration pour l'avancement du système éducatif. Toutefois, nous apprécions ses critiques... » 

Selon M. Cadeau, le PSUGO ne peut en aucun cas être un programme « qui affaiblit les écoles publiques comme le prétend la CNEH ». « C'est un programme qui couvre tout le système éducatif. Le PSUGO tient à la fois compte des écoles publiques et des écoles non publiques. Donc, la gratuité scolaire est non seulement pour les écoles publiques mais aussi pour celles non publiques», a-t-il répliqué, soulignant que des dispositions seront prises pour que l'année scolaire soit une réussite. « Je comprends leur appréhension, mais je leur dis qu'au niveau du ministère nous avons envisagé d'adopter une série de mesures pour permettre une fructueuse année scolaire.» 

Avant de cadrer la Confédération nationale des enseignants haïtiens qui avait dénoncé ce programme en particulier et l'état de délabrement du système éducatif en général, le ministre Vanneur Pierre a, quant à lui, évoqué avec un luxe de détails les différentes réalisations dudit programme et les diverses perspectives. 

« Nous avons mis sur pied un programme de revalorisation des écoles publiques. Nous envisageons de nommer des enseignants ayant un profil académique et professionnel pour l'enseignement », a-t-il déclaré, reconnaissant toutefois que le programme du PSUGO a des failles qu'il faut corriger. « Même dans les pays les mieux organisés comme la France, il peut y avoir des problèmes dans un programme pareil. Mais l'essentiel est d'atteindre notre objectif, à savoir favoriser l'égalité de chances de réussite à tous les enfants du pays. » 

La Constitution haïtienne de 1987, a rappelé le titulaire du MENFP, fait injonction à l'Etat pour que l'éducation primaire soit accessible à tout le monde. « Nous constatons que le coût de l'éducation constitue une barrière pour les parents. C'est pour cela que, dès son arrivée au pouvoir, le président Martelly a mis sur pied le PSUGO .» 

Quant aux préoccupations de la CNEH par rapport à la condition enseignante, le directeur du MENFP indique que « des travaux sont en cours en vue d'améliorer les conditions de travail des enseignants ». « Un projet de loi, a-t-il laconiquement dit, a été en ce sens préparé par le ministère. Il sera sous peu acheminé au Parlement afin d'avoir un support légal pour agir dans l'intérêt des enseignants.» 

En ce qui a trait à la réouverture prochaine des classes, les deux hommes ont annoncé que des dispositions sont prises pour permettre la réussite totale de la rentrée scolaire. « Tout est déjà fin prêt pour la rentrée des classes. Nous sommes à la phase de distribution des kits scolaires. Cette semaine est consacrée à la distribution des kits scolaires dans les 10 directions départementales du pays qui auront pour charge de les distribuer aux élèves de différentes écoles », ont-ils dit, ajoutant que plus de 10 000 enseignants sont en train de suivre des séances de formation sur tout le territoire en vue de renforcer la qualité de l'enseignement. 

Dans la foulée, ils ont annoncé des « subventions et dotations » pour les manuels scolaires, la multiplication des cantines scolaires, la construction d'écoles publiques dans tout le pays, ce, dans le but de donner une assise au Programme de scolarisation scolaire universelle, gratuite et obligatoire (PSUGO).

Le Nouvelliste

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