mercredi 7 mars 2012

Education : Président Martelly a levé le défi de la scolarisation universelle.

Education : Président Martelly a levé le défi de la scolarisation universelle
 
La mise en œuvre du Programme de Scolarisation Universelle Gratuite et Obligatoire (PSUGO) se fait dans un contexte où 500,000 enfants environ n'avaient pas accès à l'éducation alors que les assises internationales tenues à Jomtien en 1990 et à Dakar en 2000 ont considéré la scolarisation universelle et l'alphabétisation des adultes comme des facteurs stratégiques de lutte contre la pauvreté. En effet, selon la Constitution de 1987, l'éducation fondamentale est à la charge de l'Etat. C'est  dans ce contexte que le Président de la République, Joseph Michel Martelly, a mis l'accent non seulement sur la gratuité de l'éducation, mais aussi sur l'obligation scolaire (MENFP). A cet effet, le Ministère de l'Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) vise, dans le cadre de ce programme, à faciliter l'accès gratuit à 1,500 000 enfants au niveau de l'Education fondamentale durant les cinq (5) ans du mandat du Président Martelly. Actuellement, à partir des fonds décaissés uniquement par trésor public, plus de 903 000 enfants ont déjà bénéficié du programme de gratuité scolaire à travers les dix départements au cours de cette première année de mise en œuvre. Ainsi, cet état des lieux présente les grandes réalisations du programme durant la période d'octobre 2011 à février  2012.   Les données qui sont en cours d'être consolidées au Ministère de l'éducation nationale dépassent le chiffre de 1000.000 élèves bénéficiant du programme de scolarisation universelle lancé par le Président de la République Michel Joseph Martelly. 

I.      Rappel des groupes bénéficiaires du programme

Les bénéficiaires de ce vaste programme sont répartis en différents groupes. D'abord la scolarisation des enfants de 6 à 12 ans dans 8 départements (Groupe A), l'octroi d'une subvention aux enfants de 1e AF dans les départements de l'Ouest et de l'Artibonite (groupe B), la prise en charge par l'Etat de l'ensemble des frais scolaires dans les écoles publiques (Groupe C), l'octroi d'une subvention aux écoles (de 1e à la 6eAF) dans les quartiers défavorisés (Groupe D), et l'octroi par les députés et les sénateurs d'une subvention aux enfants dans les différents départements (Groupes E et F).

Groupe A : enfants nouvellement scolarisés dans les huit (8) départements (142,000)
Ces enfants d'âge scolaire ont été recensés hors de l'école dans les dix (10) départements (Ouest et Artibonite exceptés). En effet, on prévoyait de scolariser 142,000 enfants dans ce groupe, actuellement on enregistre 155,862 enfants.
Groupe B : Enfants de 1e  AF dans les départements de l'Ouest et de l'Artibonite (120,000)
Les frais scolaires sont pris en charge par l'Etat pour les classes de première année fondamentale, soit plus de 120,000 enfants, dans les écoles non-publiques des départements de l'Ouest et de l'Artibonite.Actuellement ce groupe a atteint 201,197 élèves.
Groupe C : 490,000 enfants des écoles publiques des 10 départements
Pour ce groupe, les frais scolaires sont abolis dans toutes les écoles publiques au profit de 490,000 élèves. L'Etat s'est engagé et a déjà à versé à ces écoles les montants nécessaires à leur fonctionnement.
Groupe D : enfants de 1 AF  à la 6 AF des écoles dans les quartiers défavorisés
Dans le but de réduire les disparités sociales et d'apporter un soutien aux familles les plus nécessiteuses, il a été décidé d'assurer la gratuité scolaire à 20,000 enfants de la 1ere  à la 6e  année du fondamental dans les quartiers défavorisés  à travers le pays. Ce chiffre a presque quintuplé puisqu'on enregistre actuellement 98,706 enfants dans ce groupe.
Groupe E et F: Il s'agissait pour les parlementaires d'octroyer une subvention à 33,000 enfants à travers les dix départements. Ce chiffre a atteint actuellement 38,385 enfants . Les données additionnelles qui sont entrain d'être consolidées dépassent largement le chiffre de un million d'élèves au PSUGO.
 

II.    Principales réalisations

 

2.1. Création de comptes au profit des écoles

 
Plus de sept milles (7,000) comptes ont été comptes ont été ouverts pour les écoles non publiques faisant partie du PSUGO.
 
 
 

2.2. Virement de fonds aux écoles publiques 

Dans le cadre de l'élimination des contributions versées habituellement aux écoles fondamentales publiques par les parents, il a été prévu de leur accorder initialement une allocation de cent (100) gourdes par élève en vue d'assurer leur fonctionnement. Etant les couts de fonctionnement de ces écoles et dans le but de garantir une éducation de qualité aux enfants, ce montant initial de 100 gourdes par enfant a été réévalué à deux cent cinquante (250) gourdes. Jusqu'à date, un virement de quatre vingt trois millions huit cent huit mille deux cent gourdes (83, 808, 200)  a été effectué au profit des écoles fondamentales publiques.

 

2.3. Virement de fonds aux écoles non publiques 

Les montants alloués par enfant aux écoles non publiques s'élèvent à 90 dollars US. Un virement de quatre cent cinquante deux millions deux cent quatre vingt mille cinq cent soixante neuf gourdes et quarante centimes (452, 280, 569. 40) a été effectué au profit de ces écoles, ce qui représente 33% du montant alloué.

 

2.4. Dotation des élèves en kits et uniformes  

Des kits scolaires sont distribués et ont touché plus de mille trois cent quatre-vingt-neuf (1389) écoles, deux cent quatre-vingt-quinze mille (295 000) élèves et sept mille huit cent cinquante trois (7853) enseignants.
 

2.5. Dotation des élèves en cantine scolaire 

Le Programme Nationale de Cantine Scolaire (PNCS) qui cible trois cent vingt cinq mille (325 000) enfants, touche actuellement un total de soixante mille (60 000) enfants. 1.000.000 élèves supplémentaires bonifieront un plat chaud dans le cadre du PSUGO avec l'appui de la coopération vénézuélienne.

 

2.6. Création de nouvelles écoles publiques

En vue d'accueillir les enfants non scolarisés dans les huit départements où la plupart des écoles publiques existantes n'avaient plus de places assises, le Ministère a été obligé d'en créer de nouvelles. En ce sens, le département des Nippes arrive en tête avec 61 nouvelles écoles publiques, ensuite le Sud-est avec 42 nouvelles écoles publiques. Au total, 329 nouvelles écoles publiques dans les huit (8) départements sont réparties dans le tableau ci-dessous:
Tableau 1- Répartition des nouvelles écoles publiques par Département
Département
Nombre d'écoles
Centre
42
Grand 'Anse
43
Nippes
61
Nord
39
Nord Ouest
40
Nord-est
28
Sud
34
Sud-est
42
Total 1
329
Source : Unité d'Etudes et de Programmation (UEP)

2.7. Les écoles du programme par groupe et par département 

Le nombre total des écoles faisant partie du PSUGO  s'élève à  8,854. Le tableau ci-après consiste en une présentation des écoles par groupe dans les dix (10) départements. Le Groupe B qui regroupe les enfants de la 1ere année du fondamental accueillis dans des écoles non publiques est le plus dominant avec 5,873 écoles dont 1,597 dans le département de l'Artibonite et 4,276 dans l'Ouest. Ensuite, le Groupe C compte 1,392 école avec une prédominance marquée des départements de l'Artibonite et du Nord qui reçoivent respectivement 299 et 226 écoles publiques. Le groupe A est plutôt contrôlé par le département de la Gand' Anse (20 écoles), vient ensuite le département du Nord avec 19 écoles. A remarquer que pour tous groupes confondus, l'Ouest et l'Artibonite restent les départements les plus dominants avec respectivement 4,915 écoles et 2,198 écoles. Le département des Nippes est le moins privilégié avec 106 écoles.
 
Transport scolaire.
Le Président Michel Joseph Martelly a donné le transport scolaire à 142.000 élèves dans les dix départements géographiques du pays.
Tableau 2- Répartition des écoles du PSUGO par groupe selon le département
Département
Groupe
Ensemble
A
B
C
D
E
F
Artibonite
 
1,597
299
1
102
199
2,198
Centre
20
 
94
4
35
 
159
Grand Anse
12
 
122
1
62
190
375
Nippes
10
 
63
 
43
 
106
Nord
19
 
226
36
64
 
326
Nord Est
11
 
88
31
48
 
169
Nord Ouest
10
 
107
2
79
 
267
Ouest
 
4,276
140
398
101
 
4,915
Sud
14
 
130
1
46
 
177
Sud Est
11
 
123
1
38
 
162
Ensemble
107
5,873
1,392
475
618
389
8,854
Source : Unité d'Etudes et de Programmation (UEP)
 

2.8. Les enfants du programme  par groupe et par département 

Le programme de gratuité scolaire touche actuellement 903,000 enfants dans les 10 départements du pays. Le tableau 3 présente la répartition des enfants par groupe. Le Groupe C qui contient les écoles publiques vient en tête avec 408,850 élèves, suivi du Groupe B avec 201,197 élèves. Les départements de l'Ouest et de l'Artibonite sont toujours dominants avec respectivement 312,376 élèves et 136,949 élèves. En ce qui concerne les 155,862 enfants nouvellement scolarisés dans les 8 départements, le Centre arrive en tête avec 51,671 enfants et le Nord en deuxième position avec 48,618 enfants. Les départements des Nippes et du Nord-ouest occupent le dernier peloton avec respectivement 4,324 et 4,879 enfants.

 
 
Tableau 3- Répartition des élèves du PSUGO par groupe selon le département
Département
Groupe
Ensemble
A
B
C
D
E
F
Artibonite
 
59,884
70,812
46
3,848
2,359
136,949
Centre
51,671
 
23,114
361
2,373
 
77,519
Grand Anse
7,843
 
30,282
173
4,092
3,896
46,286
Nippes
4,324
 
18,826
 
1,257
 
24,407
Nord
48,618
 
55,941
13,507
4,009
 
122,075
Nord Est
16,468
 
25,012
4,136
2,038
 
47,654
Nord Ouest
4,879
 
25,930
194
1,658
 
32,661
Ouest
 
141,313
84,863
79,750
6,450
 
312,376
Sud
16,065
 
37,931
333
4,249
 
58,578
Sud Est
5,994
 
36,139
206
2,156
 
44,495
Ensemble
155,862
201,197
408,850
98,706
32,130
6,255
903,000
Source : Unité d'Etudes et de Programmation (UEP)

III.             Les difficultés rencontrées

·        Les principales difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du programme découlent en grande partie de son succès. En effet, il faut rappeler qu'au départ, les gens pensaient qu'il était quasiment impossible pour le Ministère de faire atterrir ce programme combien ambitieux lancé par le Président Martelly. A ce moment, les partenaires des écoles non publiques n'avaient pas encore montré leur engouement pour adhérer au programme. Cependant,  lorsque le Ministère a annoncé le lancement de la signature des contrats avec les écoles non publiques et la création des comptes a la Banque Nationale de Crédit (BNC) au profit de ces écoles, on a vu la demande augmentée de manière presqu'incontrôlable. Cette situation se produit à moment où la BNC a été confrontée à un manque de moyens logistiques pour faire face à cette nouvelle demande aussi importante. C'est qui a expliqué que certaines écoles n'ont pu avoir à temps,  ni leurs comptes ni leurs chéquiers, ce qui a causé un certain retard dans le paiement de la première tranche de fonds aux écoles non publiques.
·        Une difficulté relative à l'ouverture des comptes qu'il y a lieu de signaler ici, c'est le caractère informel de la majorité des écoles non publiques partenaires du programme qui opéraient sans une licence de fonctionnement. Pour rappel, la BNC est sensée réclamer de toute personne morale désireuse d'ouvrir un compte, un certificat de patente délivré par la DGI. Le fait pour ces écoles de ne pas avoir leur licence de fonctionnement, elles pouvaient ne pas non plus réclamer un certificat de patente à la DGI. Il fallu négocier avec la BNC afin d'accorder un moratoire de trois à ces écoles pour se mettre en règle afin d'avancer avec le processus d'ouverture de compte.
 
·         Soulignons aussi parmi les grandes difficultés rencontrées, le manque d'organisation des listes d'écoles soumises pour la subvention. Bon nombre de ces écoles n'avaient les noms des directeurs, les adresses, ni de téléphone. On a enregistré également beaucoup de cas de doublon dans les listes, ce qui a empêché à la BNC de traiter les dossiers dans les délais souhaités.
 
·        Au niveau des conditions d'apprentissage, le Programme Nationale de Cantine Scolaire (PNCS) et les Partenaires concernés par cette thématique, faisaient face à un problème de rareté des ressources leur permettant d'offrir un plat chaut à l'ensemble des enfants du programme des moyens du PNCS, ce qui peut être une cause de déperdition de scolaire.
·        La faible capacité de supervision au niveau des structures départementales du ministère qui font face à des problèmes logistiques d'envergure a empêché d'assurer un suivi pédagogique efficace auprès des enseignants.
·        Enfin, le budget du programme qui n'est pas encore voté retarde le renforcement de l'Unité d'Etudes et de Programmation (UEP) qui l'entité du Ministère chargée de la planification et la mise en œuvre du programme.

 

IV.              Perspectives

Suite aux faiblesses identifiées et en vue de faciliter l'avancement du programme, les actions suivantes sont à envisager:
·        Finaliser le versement de la première tranche de fonds aux écoles non publiques
·        Effectuer le virement de la deuxième tranche de fonds aux écoles non publiques
·        Créer et alimenter les comptes  des écoles se trouvant sur la deuxième liste acheminée à la BNC,
·        Etablir un cahier de charges pour la création d'une base de données pour le programme,
·        Mettre un local à la disposition d'une équipe d'opérateurs chargés de la mise en place de cette base de données.
·        Etablir un partenariat avec l'IHSI pour l'opération d'identification des enfants non scolarisés de l'Ouest et de l'Artibonite en vue de préparer la rentrée scolaire de 2012-2013
·        Elaborer le document stratégique du programme couvrant une période de (cinq) 5 années
·        Payer une première tranche de salaire aux personnels enseignant et administratif
·        Distribuer des structures d'accueil provisoires aux écoles
·        Réhabiliter et construire des salles de classe
·        Assurer le contrôle des effectifs dans les écoles concernées par le PSUGO
·        Procéder à la vérification et au contrôle des  élèves et formation des membres des conseils d'écoles
·        Poursuivre la formation des personnels enseignant administratif impliqués dans le programme
·        Préparer la rentrée scolaire 2012-2013.

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"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
Haïti : La continuité du système colonial d'exploitation  prend la forme de monopole au 21e Siècle.
WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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