mercredi 19 octobre 2011

Haiti is open for business now : Laurent Lamothe oriente la diplomatie haïtienne vers la recherche d’opportunités économiques.

Haiti is open for business now : Laurent Lamothe oriente la diplomatie haïtienne vers la recherche d'opportunités économiques.

Par Cyrus Sibert, Cap-Haïtien, Haïti.
Radio Souvenir FM, 106.1 : souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit. (Réseau Citadelle) : www.reseaucitadelle.blogspot.com

L'arrivée de l'homme d'affaire Laurent Lamothe à la tête du Ministère des Affaires Etrangères semble annoncer une nouvelle ère dans la diplomatie haïtienne. Dans la note autour de son projet de voyage en Asie titrée : «Voyage du Ministre des Affaires Étrangères d'Haïti, Laurent Lamothe, en Corée du Sud » (1) publiée par Ady Jean Gardy, son Conseiller Spécial, on a exposé les avantages de ce voyage en termes économiques et de développement durable d'Haïti. L'éducation, la sécurité et défense civile, transport, santé, économie et culture sont autant de points développés dans la Note qui présente la Corée du Sud comme un partenaire avec lequel le renforcement des relations bilatérales pourrait être avantageux. La fameuse déclaration du Président Michel Joseph Martelly dans son discours d'investiture « Haiti is open for business now » se traduit dans sa politique internationale.
On ne peut que se réjouir de cette initiative nouvelle d'orienter la diplomatie haïtienne vers les intérêts économiques d'Haïti et le développement durable. Est-il trop tôt de parler de diplomatie pragmatique ?
Cette note de M. Ady Jean Gardy fait penser à deux événements :
1- Au point 11 de notre texte « New Voices Should Be Heard in Haiti », publié le 26 juillet 2003, nous avions affirmé « We believe that Haiti needs a more pragmatic and realistic diplomacy based on historical values» (2). Il était clair pour nous que la diplomatie haïtienne devait se concentrer sur les opportunités économiques internationales afin d'attirer des investissements et de résorber le chômage. Car, avec une diplomatie mendiante, on ne peut récolter que l'assistanat.
2- En début de l'année 2011, lors de sa visite d'exploration et de lancement des travaux de construction du parc industriel du nord, Monsieur W.K. KIM, PDG de SAE-A Trading Co. a fait la déclaration suivante : « Nous savons qu'il y a des risques ici. Nous ne sommes pas dans la capitale, où les infrastructures économiques sont concentrées. Nous rencontrerons, sans doute, plus de difficultés. Mais nous avons les garanties du gouvernement haïtien et du Département d'Etat Américain. » (3). Les garanties du gouvernement haïtien est ainsi un élément déterminant pour attirer des investissements. En plus des réformes internes au sein de l'administration publique, des banques et de la douane, la diplomatie doit créer la confiance.
Dans la soirée, lors d'un diner offert à la délégation, dans une interview en exclusivité, le PDG de la géante mondiale du textile a déclaré : « Nous les coréens, nous n'avons pas peur des défis. Je suis membre d'une génération qui a transformé la Corée. Quand j'étais enfant, je vivais dans un environnement aussi précaire que le votre. La solution, l'éducation et la discipline. Nous n'avons aucun problème à investir en Haïti. Mais, ma compagnie ayant fait de ses ouvriers une ressource stratégique déterminante pour améliorer sa productivité, nous serons obligés d'investir dans l'environnement de nos entreprises pour améliorer le niveau de l'éducation et de la santé. »
Il était plus qu'indispensable de réorienter la diplomatie haïtienne. Car, en ce début du 21e siècle, l'économie mondiale est multipolaire. L'Asie se développe. Des pays émergeants comme le Brésil, l'Afrique du Sud, la Chine, l'Inde, sont d'un poids certains dans la balance. L'impact de la crise mondiale sur la Caraïbe entraine une baisse des transferts, faisant augmenter le niveau d'inflation, du chômage, donc une baisse du niveau de vie. Haïti doit repenser son avenir, renforcer ses relations bilatérales dans le sens de la redynamisation de son économie, surtout dans le sens de la création d'emploi ; elle doit se repositionner
De plus, l'avantage avec un pays comme la Corée du Sud, c'est qu'en tant qu'allié des Etats-Unis, le développement de ses investissements en Haïti ne posera pas un problème de rivalité géopolitique. La preuve, la SAE-E a été encouragée par le département d'Etat Américain à venir s'installer dans le nord d'Haïti.
On ne peut que saluer cette initiative du Ministre Laurent Lamothe. Nous souhaitons que cette nouvelle politique internationale sera pérenne afin de finir une fois pour toute avec cette pratique qui consiste à mendier dans les pays riches au lieu de construire le cadre approprié pour attirer des investissements directs. Car, en plus d'être en face du canal de Panama, Haïti est une plate-forme entre l'ALENA (Accord Libre Echange Nord-Américain), le MERCOSUR (Mercado Comun del Sur), MCAC (Marche Commun de l'Amérique Centrale), Caricom (Marché Commun de la Caraïbe) dont il est membre actif. Notre territoire peut offrir des avantages comparatifs en termes de transport, proximité, main d'œuvre, un marché intérieur vierge, etc. Une diplomatie proactive, pragmatique, émanant d'une volonté nationale représentée par un nouveau leadership légitime, peut rassurer les investisseurs étrangers.
Faut-il signaler que l'omniprésence du leadership du Département d'Etat Américain pour encourager la SAE-E Trading Co. à s'installer dans le nord d'Haïti occultait la volonté nationale d'accueillir dans des conditions favorables des investisseurs étrangers. Aussi, devons nous saluer cette initiative qui consiste à informer la nation sur les objectifs visés par la diplomatie haïtienne.
RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 19 octobre 2011, 13 heures 23.
"La vraie reconstruction d'Haïti passe par des réformes en profondeur des structures de l'État pour restaurer la confiance, encourager les investisseurs et mettre le peuple au travail. Il faut finir avec cette approche d'un État paternaliste qui tout en refusant de créer le cadre approprié pour le développement des entreprises mendie des millions sur la scène internationale en exhibant la misère du peuple." Cyrus Sibert
Reconstruction d'Haïti : A quand les Réformes structurelles?
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WITHOUT REFORM, NO RETURN ON INVESTMENT IN HAITI (U.S. Senate report.)

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