mercredi 13 avril 2011

Michel Martelly, l'ESPOIR de plus d'un. Par Cyrus Sibert

Sur la place Carénage, une dame parlait au téléphone. Elle revenait de ses activités habituelles, une robe jaune dans un sachet de blanchisserie a sa main gauche, le cellulaire a sa main droite accroché a son oreille droite. Elle marchait juste devant nous, en conversant avec une personne qui lui semble proche.

Avec cette cadence digne des femmes de chez nous, allant devant avec des pas sûrs, elle a dit une phrase qui attirait notre attention: Se pou li mwen vote tou pitit (J'ai aussi voté pour lui).

Cela attirait notre attention et nous nous sommes dits que les haïtiens les plus pauvres, dans leur comportement irrationnel, passent beaucoup de temps au téléphone, même quand ils doivent payer quatre (4) gourdes la minute.
Nous avions remarqué que plus d'une semaine après les résultats, on continuait a commenter les élections. Le peuple est très politisé.

Notre dame ordinaire, de la catégorie des couturières, déclara a son interlocuteur: Guen yon moun ki dim si'm vote Miky mwen paguen timoun map voye lekol. Mwen reponn li eske se konsa ou gade moun nan zye pouw di li pa konn anyen. Si se sa, nou pi sot pase Martelly (Une personne m'a critiqué en me disant qu'il n'est pas normal pour une mère de famille soucieuse de l'éducation de ses enfants de voter Martelly. Je lui ai répondu, c'est aussi une preuve de manque d'éducation de vouloir évaluer une personne en se basant sur des apparences.)

Elle a ajouté: Pitit map gade poum wè si li pap fe'm wont. Pou konnye a guen yon van chanjman nan peyi a. Nap tann li monte pou nou wè. (J'attends pour voir s'il respectera les promesses. Pour le moment, il y a un vent d'espoir dans le pays)

Notre sujet d'observation d'ajouter: Mwen te konte ale Sendomeng. Map fè yo ti gade pou'm wè. (Je comptais émigrer en République Dominicaine, cependant, j'attends pour voir si vraiment il y aura un changement en Haiti)

Elle a vite ajouté: Mwen konnen yon sèl moun paka retire nou nan sa nou ye la, men, si li deside chanje sa, tout peyi-a ap swiv li. Paske si lot prezidan yo te vle chanjman, peyi tap metel o pa, nou ta lwen. (Je sais qu'une seule personne ne saurait apporter le changement. Toutefois, si elle fait preuve de volonté de changement, cela nous encouragerait. Car, si les anciens chefs d'État avaient fait la même chose, le pays serait déjà développer.)

Sur cette phrase, elle regarda son cellulaire. Un geste qui signifie qu'il n'y avait plus d'argent disponible pour continuer la conversation.
Alors qu'elle rentrait son portable, nous nous sommes dits: Des irresponsables de la classe dirigeante d'Haiti s'amusent a jouer avec le rêve des masses qui prennent la politique très au sérieux au point d'en faire une question de vie ou de mort. Nos gouvernants feraient mieux de tenir compte des revendications, sinon ils paieront un prix fort a un moment X.

Cyrus Sibert, Cap-Haitien, Haiti
"Ne doutez jamais qu'un petit nombre de citoyens volontaires et réfléchis peut changer le monde. En fait, cela se passe toujours ainsi"
Margaret Mead (1901-1978)

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