mercredi 28 juillet 2010

COMPRENDRE LA CONJONCTURE POLITIQUE HAÏTIENNE POUR CHANGER LA DONNE.

COMPRENDRE LA CONJONCTURE POLITIQUE HAÏTIENNE POUR CHANGER LA DONNE

Deux populismes, l'un de type fascistoïde, l'autre anarchique, se sont partagés l'histoire d'Haïti durant un demi-siècle.

La période 1986/1990 n'aura été qu'un sas de décompression politique entre le fascisto-populisme et l'anarcho-populisme lavalassien. Cette période-là a libéré les charges positives et négatives d'électricité politique et culturelle accumulées pendant des décennies antérieures. Du premier au second populisme, il y a eu continuité et aggravation sur le fond des choses. L'anarcho-populisme lavalassien a maximisé les souffrances de la population.

L'entrée en scène de l'anarcho-populisme lavalassien a correspondu à la fin de la guerre des grandes idéologies et à l'ère de la mondialisation achevée de l'économie. C'est au moment où le reflux du marxisme est à son terme que se vérifie la pertinence de certains concepts du corpus de la littérature tiers-mondo/marxiste. Si la solidarité internationale des « lumpenprolétariats » n'a jamais existé que dans les rêves de théoriciens tiers-mondistes ; en revanche, la solidarité internationale des « lumpenbourgeoisies » est une réalité. Les bourgeoisies des pays en développement ou « lumpenbourgeoisies », même si elles sont multiples et variables dans l'espace et la durée, opèrent comme appendice de la grande bourgeoisie mondialisée.

Au fil des dernières décennies, l'Etat haïtien a été accaparé par des individus moralement et culturellement étiques. Cela eut pour résultat la dépossession par le pays de son destin et la perte par le peuple de sa dignité. Et dans cette délitescence de l'Etat, une socio-structure, en l'occurrence la lumpenbourgeoisie locale, aussi appelée « groupe de Bourdon » a pris le pouvoir économique et, forte de sa puissance, décide des choix politiques pour le pays. Les sources de la puissance de cette socio-structure doivent être recherchées dans ses liens avec la grande bourgeoisie mondialisée. Il y a un changement de paradigme suite aux mutations intervenues dans les relations internationales et avec le renforcement de la dictature des marchés financiers. C'est dans des officines étrangères que se noue désormais le destin de certains petits pays en développement. Les lumpenbourgeoisies proposent au gré de leurs intérêts, la grande bourgeoisie mondialisée dispose, les relais et missions subalternes exécutent. C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre les atypies de la compétition électorale de 2006 et la sélection de René Préval. Il n'a échappé à personne que c'est le candidat sans programme et n'ayant pas fait campagne qui a été désigné. Et cette désignation a été entérinée pour traduire les désidératas du groupe de Bourdon.

Le décor semble planté pour que la tragi-comédie de 2006 soit rejouée avec des personnes différentes. Avec le CEP croupion de Préval, les ingrédients sont réunis pour monter un coup d'Etat électoral. D'abord, avec des milliers de gens encore sous les décombres et plus d'un million de personnes déplacées vivotant dans des conditions proches de l'animalité, est-ce justifiée la tenue d'élections au mois de novembre ? Le simple bon sens démontre que les exigences matérielles, techniques et humaines ne sont pas remplies pour la réalisation d'élections crédibles. Dans les circonstances présentes où les dés sont pipés, les élections se solderaient par la captation par une bande d'escrocs des fonctions de représentation à tous les niveaux. René Préval, à défaut de pouvoir rempiler, voudrait, avec l'aval du groupe de Bourdon, se faire remplacer à la tête de l'Etat par un « kokob » de son acabit. Ainsi la paupérisation poursuivra son petit bonhomme de chemin et la lumpenbourgeoisie continuera à accumuler en pilotant la politique du pays par crapules interposées.

Pour renverser le cours des choses, les candidates et candidats sérieux et à forte résonance qui s'investissent par goût pour la « res publica » doivent refuser de participer à des élections organisées par l'actuel CEP, qui n'est qu'une serpillère sur laquelle Préval s'essuie les pieds. Qu'ils laissent les candidats abscons et insignifiants qui s'agitent pour la gamelle se faire piéger par les escobarderies de Préval. On ne peut souligner les dysfonctionnements observés sur la scène politique haïtienne sans pointer du doigt la responsabilité en amont des influences extérieures qui veulent imposer à la tête de L'Etat l'écume de la classe politique. Ces influences participent aussi au complot contre la qualité. Osons le dire, même si c'est trivial ; elles vous flanquent la merde et s'étonnent ensuite que ça sente.

Des élections acceptables pour tout le monde ne peuvent être organisées que sous la houlette d'un Gouvernement Provisoire de Salut Public, dont la formation est réclamée par de plus en plus de patriotes lorsque sera prononcée la déchéance de l'actuel pouvoir. Ce gouvernement devra mettre en place un CEP crédible dont la création est la précondition pour la faisabilité des élections. Ce CEP s'engagera à édicter du jeu impartial pour que la meilleure ou le meilleur gagne et non pas biseauter les cartes pour des élections truquées comme celles que s'apprêtent à nous fourguer Préval et son CEP.

Que les candidates et candidats sérieux « ne se comportent pas en moutons et les loups mourront de faim »

Hermann JEAN

Nice le 27 juillet 2010

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