jeudi 6 mai 2010

Jean Sénat Fleury : Ma Reponse a Carlos Fuentes

Haïti-Reconstruction -Opinion

Jean Sénat Fleury condamne la déclaration de l'écrivain mexicain Carlos Fuentes pour un "protectorat" onusien en Haïti Invité spécial de la foire internationale du livre de Santo Domingo, l'écrivain mexicain Carlos Fuentes, considéré comme l'un des nobelisables potentiels, a proposé hier dimanche à Santo Domingo qu'Haïti devienne un "protectorat" dont la direction serait confiée aux Nations Unies afin, dit-il, d'éviter que ses "élites corrompues" fassent perdre au pays l'occasion de se relever des effets dévastateurs du séisme grâce aux efforts de la communauté internationale.
 
"Pour pouvoir reconstruire Haïti, il est nécessaire que les Nations Unies s'associent à la communauté internationale pour créer un protectorat capable de gouverner ce pays. Sinon, dans le cas contraire, les efforts déployés seraient vains", a estimé M. Fuentes lors d'une conférence de presse relayée par EFE.
 
À son avis, la "corruption traditionnelle" sévissant en Haïti constitue un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de relance et de développement du pays.
 
"Le problème est qu'en Haïti il existe une élite corrompue qui ne permettra pas que ce pays puisse progresser", a martelé l'auteur latino-américain avant de conclure "la restauration ne sera possible que de cette façon avec un protectorat assumant la direction et le contrôle de ce qui doit être fait en vue d'aider cette nation à sortir de la misère… »
 
Ma réponse à  Carlos Fuentes,
 
Bien cher Monsieur,
 
J'ai lu avec la plus grande attention votre analyse pour justifier un protectorat onusien en Haïti.
 
Permettez que je vous dise, combien est pauvre votre réflexion enseignant que le destin d'Haïti est entre les mains des étrangers et non entre les mains de nous autres Haïtiens qui se montrent incapables à nous diriger.   
 
"Pour pouvoir reconstruire Haïti, il est nécessaire que les Nations Unies s'associent à la communauté internationale pour créer un protectorat capable de gouverner ce pays ». À cela, je peux répondre, de notre conviction, de notre détermination, de nos sacrifices seulement peuvent venir le développement d'Haïti. Car ni les Nations Unies  avec la mission de la MINUSTHA, ni les billions de dollars  promis à Haïti lors de la conférence des pays donateurs à New York, ne peuvent faire sortir le pays des conditions difficiles dans lesquelles il se trouve actuellement. 
 
Pour développer Haïti seul un gouvernement responsable doit appliquer un plan national pour apporter des changements dans la gouvernance de l'État et rendre les administrations publiques et les services publics plus efficients. Ce gouvernement en créant un cadre sécuritaire va encourager l'investissement et trouver un moyen pour réduire la pauvreté avec plus d'opportunités aux démunis. Cela signifie des emplois, du crédit, des routes, de l'électricité, de l'eau, des conditions sanitaires décentes, des logements sociaux, des écoles, des soins de santé.
 
Pour cela, il faut développer l'agriculture et l'industrie pour moins dépendre de l'étranger et conserver les devises. Il faut développer l'industrie de la pêche et surtout le tourisme. Accepter à mener la bataille contre la fraude financière pour prévenir et punir la corruption qui ronge la haute administration publique, les entreprises publiques et privées, sapant ainsi la légitimité de l'autorité de l'État face à la délinquance et à l'insécurité publique. Dynamiser l'économie nationale avec la mise en place d'un Plan national de Crédit aux entreprises et à la construction. Assurer les fondations de la croissance économique avec la mise en place des Bons Municipaux pour financer les travaux d'infrastructures à travers le pays. Garantir la libre circulation des biens et des personnes pour attirer l'investissement. Réduire les tarifs d'importation pour permettre à l'industrie de démarrer. Offrir un cadre d'accueil pour encourager les Haïtiens vivant à l'étranger et les investisseurs internationaux à investir dans le pays.
 
Le temps n'est plus au discours. Il est temps d'agir. À nous les Haïtiens de prendre notre destin en main pour déjouer le plan de tous ceux-là qui prônent le protectorat comme solution à Haïti.
 
À la croisée des opportunités, Haïti doit choisir, non pas en adhérant et donc en refusant, mais bien en gérant ses intérêts propres avec ses partenaires véritables. Avec les amis et les ennemis, avec les amis des ennemis. An gran moun."

Jean Sénat Fleury, 5/3/10

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