mardi 27 avril 2010

Cap-Haïtien, un Centre de Développement des Affaires - CDA.



Dieudonne Etienne, Malherbe Dorvil, Pierre Brunache, Jn-Bernard Simonet

(Photo by Ronel Obei)


Il existe un Centre de Développement des Affaires - CDA, au Cap-Haïtien.


Par : Cyrus Sibert, souvenirfm@yahoo.fr
Le Ré.Cit.- Réseau Citadelle, Cap-Haïtien, Haïti.
www.reseaucitadelle.blogspot.com


Le vendredi 16 Avril 2010, par devant une assemblée d'hommes et de femmes d'affaires, le Directeur Général du Ministère du Commerce et de l'Industrie - M. Pierre André DUNBAR, le Directeur du Centre de Facilitation des Investissements (CFI)– l'Ambassadeur Guy LAMOTHE, le responsable du projet USAID/MarChE –M. Pierre BRUNACHE, le Président de la Chambre de Commerce et de l'Industrie et des Professions du Nord (CCIPN) – M. Malherbe DORVIL et le Président de l' Association Touristique d'Haïti (ATH) – M. Jean Bernard SIMONET, ont inauguré le Centre de Développement des Affaires dans le Nord d'Haïti.


Pour la circonstance, la Coordonatrice régionale de l'USAID/MarChE - Madame Dieudonne L. ETIENNE a présenté le Centre de Développement des Affaires, son curriculum et sa raison d'être. A partir de sa présentation l'assistance pouvait mieux comprendre que le CDA symbolise une volonté des membres du secteur privé du Nord, de la coopération internationale et de l'État, d'établir une coopération soutenue allant dans le sens du développement du renforcement du secteur des affaires. Si le CDA a pris naissance à partir d'un projet de l'USAID, il est logé au local de la Chambre de commerce du nord à la rue 13 B. Il y dispose d'un espace administration et d'une salle pour la saisie des données. Il a pour mission d'assister techniquement les micro et moyennes entreprises en vue de se renforcer, d'augmenter leur capacité managériale suivant une approche contributive qui est le vecteur d'une économie productive compétitive et durable.


Depuis le mois de Juin 2009, le CDA fournit ses services aux entreprises du secteur de l'agriculture, de l'artisanat et du tourisme. Sur demande de l'USAID, le CDA a recensé dans les 19 communes du Nord 250 petites entreprises avec précisions sur leurs besoins en assistance technique. 30 moyennes entreprises dans le secteur touristique ont reçu une formation en management, entreprenariat, montage de plan d'affaires et gestion de stock. 60 autres entreprises des secteurs de l'agriculture et de l'artisanat ont été formées en entreprenariat, marketing et vente, et sur la technique de production. 20 cadres minutieusement choisis, parmi lesquels des enseignants de l'UNDH, ont été certifiés formateurs. Ils ont reçu une formation en engineering et méthodologie d'enseignement.


Le CDA en tant que fournisseur de service a exécuté un contrat pour le compte du Ministère de la Culture et de la Communication qui consistait à former des enquêteurs et à traiter des données d'une enquête qui visait à inventorier toutes les entreprises culturelles du nord. Le projet MarCHE/USAID a su acquérir l'expertise du Groupe Croissance de l'Economiste Kesner PHAREL. La contribution du Doyen de l'Université Notre Dame d'Haïti – Dr Cary HECTOR a été importante.


Madame ETIENNE a répondu à la question suivante : Pourquoi un CDA ?

Mme Dieudonne L. Etienne

(Photo by Ronel Obei)


Selon elle, le CDA est indispensable pour établir des liens plus étroits entre les petites, moyennes et grandes entreprises. Il aidera à renforcer des chaines de valeurs ; rendre l'économie du Nord plus productive et compétitive ; faciliter la création de plus grand nombre d'emplois pour le département du Nord ; améliorer les indices de développement humain ; aider pour la veille stratégique des entreprises du Nord, pour établir des liens plus étroits entre secteurs publics et privés, pour le renforcement des relations commerciales entre le Grand Nord et d'autres régions comme la province de Santiago en République Dominicaine. Globalement, le CDA doit pouvoir jouer un rôle important dans la relance économique décentralisée que nécessite le pays actuellement.


Le Directeur Général du Ministère du Commerce en a profité pour saluer l'initiative qu'il considère comme un élément qui répond aux objectifs de son Ministère. Le Nord doit se développer et constituer un pôle important de développement économique qui servira d'exemple aux autres régions du pays. Il a du même coup annoncé l'inauguration prochaine d'une Direction Départementale du Ministère du Commerce. Une décision longtemps annoncée mais qui tarde à se concrétiser. L'absence d'un bureau de Commerce dans le Nord, depuis près de 15 ans, marque la volonté de la Capitale d'atrophier le commerce, l'industrie et le tourisme dans la région.


Pour l'Ambassadeur LAMOTHE du Centre de Facilitation des Investissements – CFI, la création du CDA dans le Nord est l'exemple édifiant d'une volonté citoyenne qui s'inscrit dans l'impérieuse nécessité de mettre en commun des énergies et des capacités, en vue d'affronter certains défis de la conjoncture économique actuelle. Ses objectifs et ses attentes, tels que définis, font de ce Centre un instrument de développement à double dimension : Régionale et Nationale. Régionale, puisqu'il ambitionne d'être un moteur au cœur de l'activité économique du Grand Nord, axé entre autre, sur la mise en valeur des ressources locales, la valorisation des produits du milieu, la création d'emplois, la structuration des services, en vue de répondre à toute politique éventuelle de déconcentration et de décentralisation économique et géographique. Nationale, en raison des retombées positives qui peuvent en résulter au bénéfice du pays tout entier, dans le cadre d'une vision économique étatique moderne, diversifiée et compétitive. Il est peut être superflu de mentionner ici qu'aucune véritable croissance économique ne saurait être effective en vase clos, et que la progression des activités régionales engendre, forcement, des indices bénéfiques au niveau national.


L'ambassadeur LAMOTHE estime que son institution CFI de par ses attributions constitutives, et compte tenu de son potentiel d'expérimentation, peut constituer un atout majeur dans l'encadrement d'une telle initiative. En somme cette entité se propose de jouer sa partition, en tant qu'interface gouvernementale pour les 250 entreprises mentionnées par Madame Dieudonne L. ETIENNE. En bref, cette partition s'articulerait autour des points suivants :

- Porte parole pour la diffusion des directives gouvernementales en matière d'investissements (cadre juridique et institutionnel).

- Courroie de réception, d'analyse et de transmission avec avis de l'organisme des projets d'investissement.

- Facilitation auprès des services publics au bénéfice de la classe d'affaires, en ce qui a trait aux procédures en usage (formation de sociétés, procédures d'enregistrements de sociétés, fourniture d'informations économiques et commerciales pré-requis important pour la prise de décision en matière d'investissement, etc.)

- Service Conseil pour des questions relatives à l'identification de marchés.

- Promoteur obligé de la vulgarisation à l'extérieur du pays, des possibilités d'investissements étrangers en Haïti, et de la production nationale pour l'exportation.

-Mise à disposition de service en ligne et en un clic sur www.cfihaiti.net.

- Contribuer à la veille stratégique pour les gens d'affaires.


Pierre André Dunbar, Guy Lamothe, Dieudonne L. Etienne

(Photo Ronel Obei)

 

L'Ambassadeur LAMOTHE a continué pour souligner que même quand son institution n'est pas un organisme de financement, elle peut indiquer aux intéressés, certaines filières de financement susceptibles de combler leurs attentes.


Des points accueillis favorablement par l'assemblée. L'assistance, bien que sceptique, a applaudi l'annonce d'ouverture d'un Bureau de Commerce dans le département du Nord. Le Président de l'ATH Nord dans son allocution a exprimé son souhait de voir le CFI installer un bureau dans la Nord.


Quant à la question : Que sera le CDA après la fermeture du projet USAID/ MarChE le 30 Avril 2010? Les présidents de la Chambre de Commerce et de l'ATH/Nord promettent d'œuvrer en vue de trouver les financements nécessaires pour la continuité des activités du CDA. Aux dires de M. Malherbe DORVIL, le CDA est une affaire des gens du Nord. C'est à nous de trouver les moyens.


Un pari gagné pour Madame Dieudonne L. ETIENNE qui, selon les révélations de Monsieur BRUNACHE – représentant de l'USAID, ne voulait pas baisser les bras, malgré l'annonce de la fermeture du projet en avril 2010. Madame ETIENNE voulait que le CDA soit une réalité haïtienne. Le projet MarChE, comme tous les autres, peut disparaitre, mais le Centre pour stimuler le développement des affaires dans le Nord, doit continuer.


Des observateurs comprennent mal cette stratégie des États-Unis qui consiste à fermer des projets de renforcement des secteurs commercial et industriel, à un moment où l'on parle de reconstruction d'Haïti. L'annonce par l'UE (Union Européenne) du programme d'installation de CDE (Centres de Développement des Entreprises) à travers tous les départements d'Haïti est une bonne nouvelle pour les entreprises qui se retrouveront abandonnées après la fermeture du projet MarCHE/ USAID.


RÉSEAU CITADELLE (Ré.Cit.), le 19 Avril 2010, 18 hres 21.


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