mercredi 31 mars 2010

Le Sénateur Dodd a craché le morceau.


Placer Haïti sous tutelle


PAR CHRIS DODD

Posté le lundi, 29 mars 2010
http://dodd.senate.gov


Miami Herald
Monday /2010 / 03/29

Texte traduit de l'anglais
Par Jean Erich René
erich@mondenet.com

Les caméras des nouvelles du soir se sont peut-être éteints, mais la souffrance humaine causée par le tremblement de terre dévastateur d'Haïti se poursuit.

Des centaines de milliers de personnes sont mortes ou blessées. Beaucoup d'autres sont sans abri ou orphelins. Et sans l'intervention soutenue de la communauté internationale, l'avenir d'Haïti pourrait être bien sombre.

Près d'un quart de million de foyers - et 20.000 bâtiments commerciaux – ont été détruits ou tellement endommagés qu'ils auront besoin d'être démolis. Et le tremblement de terre qui a frappé juste à 16 miles de Port-au-Prince, la capitale, a essentiellement annulé la capacité d'agir des autorités haïtiennes.

Le Système d'éducation d'Haïti, selon les mots de son Ministre de l'éducation, s'est `` totalement effondré.'' Le Transport et les systèmes de communication ont été anéantis. Les Finances et l'industrie ont été estropiées.


Il n'existe pas de système de soins de santé pour soigner les blessés, pas de services sociaux pour aider les personnes déplacées, pas d'infrastructure gouvernementale sur place pour dissiper le chaos.

Le gouvernement haïtien, à toutes fins pratiques, n'existe pas. Il est en ruine, sous les décombres du palais présidentiel, et des autres édifices gouvernementaux allant de la Cour suprême à l'Assemblée nationale.

Après le séisme, le Washington Post a interviewé des Haïtiens qui priaient les États-Unis de prendre le contrôle d'Haïti.Les Haïtiens ne croient plus que leur gouvernement soit en mesure de faire ce qui doit être fait pour sauver leur pays. Un homme a dit: `` Quand nous disons au gouvernement que nous avons faim, le gouvernement dit, «nous avons faim, aussi.

''Malheureusement, ils peuvent bien avoir raison. ''

Je ne crois pas, bien sûr, que nous devrions occuper Haïti. Nous ne devrions pas prendre à la légère l'importance de sa souveraineté, ni mépriser l'histoire de sa longue résilience aux moments difficiles. Mais nous ne pouvons pas prétendre que Haïti puisse réaliser sa propre reconstruction.

Heureusement, il existe un précédent pour les situations dans lesquelles la communauté internationale doit intervenir pour veiller à ce qu'un pays en difficulté puisse espérer un avenir meilleur.

Le Chapitre XII de la Charte des Nations Unies a créé le Régime international de tutelle pour la surveillance des territoires placés sous contrôle de l'ONU avec l'accord des territoires eux-mêmes ainsi que les Etats qui les administrent.

L'idée ce n'était pas de prendre de manière hostile le contrôle des Etats en déliquescence, mais plutôt de fournir un soutien administratif aux pays à peine sortis du nouveau découpage géopolitique après la Seconde Guerre mondiale - jusqu'à ce qu'ils puissent voler de leurs propres ailes.

Le système de tutelle a été, selon tous les témoignages, couronné de succès.
Et même après que le programme est devenu obsolète, une forme de tutelle a été utilisée en Bosnie, au Kosovo, au Timor oriental et au Cambodge – des lieux où l'effondrement de l'ordre a nécessité l'aide de la communauté internationale pour l'exercice des fonctions de base d'un gouvernement.

Haïti - une nation indépendante et souveraine et un membre des Nations Unies - ne serait pas éligible à la tutelle. Mais, comme dans bien d'autres cas, la mission de l'ONU peut être élargie afin de coordonner les différents acteurs internationaux qui travaillent actuellement en Haïti.

Au lieu du système de commission ad-hoc actuellement en place où – les États-Unis contrôlent l'aéroport, l'Organisation des Nations Unies la distribution alimentaire, et d'autres responsabilités sont réparties de manière dispersée - une forme de tutelle devrait permettre à l'ONU de coordonner l'assistance selon un modèle ordonné et transparent.

D'autres acteurs internationaux pourraient alors avoir des rôles spécifiques - allant de la sécurité à la gouvernance pour le développement économique et la coordination de l'aide internationale.

Le but est simple: assurer aux Haïtiens un état légitime et fonctionnel - capable de gérer le quotidien, les tâches courantes du gouvernement et assurer la sécurité, la stabilité économique et les services sociaux.

Cela ne fonctionnera pas sans le peuple haïtien et ses dirigeants élus – il doit être fait avec eux, pas pour eux. En effet, les autorités haïtiennes ont à maintes reprises demandé aux États-Unis et à la communauté internationale de fournir cette aide, et nous devons répondre à leur appel d'une manière qui puisse permettre à Haïti de se remettre sur ses pieds et reprendre le contrôle de son avenir.

La tâche de la reconstruction d'Haïti va tomber sur les épaules de la communauté internationale – c'est tout à fait clair. Et je crois que nous pouvons le faire plus efficacement si nous avons une stratégie de coordination de nos efforts.

L'intervention à ce niveau pourrait ne pas être agréable à envisager, mais c'est ce que le peuple haïtien veut - et, plus important encore, c'est que Haïti a besoin de sortir de cette dernière tragédie et de construire un nouvel avenir.

Sénateur Chris Dodd, D-Conn., est le Président du Sous-Comité de l'hémisphère occidental de la Commission des relations étrangères du Sénat

Traduction de l'anglais

A votre service
Jean Erich René


1 commentaire:

Cambodge a dit…

La tutelle serait un succès? Tout dépend quel genre de succès, l'ingérence au Cambodge et au Kosovo de la communauté internationale.. c'est surtout ça.