jeudi 5 novembre 2009

Le Nord-Est se mobilise... + Pétition


Par Gérard Maxineau


Pour la deuxième journée consécutive et profitant de la célébration du Saint-patron de la commune de Ferrier, St Charles Borrome, ce 4 Novembre 2009, plusieurs centaines de jeunes ont manifesté, ce mercredi, à Fort-Liberté, pour réclamer des autorités du pays, une décision proclamant la commune de Fort-Liberté, circonscription unique, séparée des Perches et de Ferrier, aux élections à venir.


Les manifestants, estimés à plus d'un millier, estiment que c'est une injustice de la part des autorités de ce pays, d'associer Fort-Liberté aux deux autres communes susmentionnées.


Gérald Jean, un des organisateurs de cette série de manifestations, dit regretter que « Fort-Liberté soit le seul chef lieu du pays, avec deux communes à ses cotés, sept sections communales, deux quartiers et deux cent vingt habitations habitables à élire un seul député »


Les manifestants qui menacent de boycotter les prochaines élections, en ont profité pour dénoncer les récentes sénatoriales, organisées cette année.


« Nous avons, en trois tours, élu, un sénateur (Rodolph « Roody » Boulos), qu'on a décidé de remplacer, tout bonnement… Nous ne voyons pas le bien fondé des élections à venir, explique Mirlène, une des manifestants.


Parcourant les différentes artères de la ville de Fort-Liberté, les manifestants se sont arrêtés devant les locaux abritant la Minustah dans la région, pour « appuyer une pétition réclamant son départ ».


« Nous demandons leur départ du pays…» ont crié les manifestants.


«Ils ne sont que de fidèles alliés du chef de l'état ! »


Les manifestants se proposent de manifester, une nouvelle fois au Cap-Haitien, à Vertières, le 18 Novembre prochain, à Port de Paix, le 5 Décembre, aux Gonaïves, le 1er Janvier 2010 pour exiger, notamment, le départ du pays des troupes onusiennes.

Gerard Maxineau


gedemax@yahoo.fr



La pétition:


Considérant que la présence coloniale des Nations Unies sur le territoire d'Haïti à travers ses soldats, ses contingents armés et ses proconsuls constituent une entrave à l'indépendance nationale et à l'exercice de la souveraineté nationale du peuple haïtien.



Considérant que l'occupation onusienne constitue un affront à la dignité nationale, porte atteinte au droit à l'autodétermination du peuple haïtien, bafoue le droit des Haïtiens à se diriger et à s'auto administrer et constitue une insulte à la Première République Noire du monde.



Considérant que le Conseil de Sécurité des Nations Unies doit mettre un terme à cette occupation qui ternit l'image du pays et blesse l'orgueil national.



Considérant que la communauté internationale a toujours choisi les moins doués de nos concitoyens pour placer à la direction nationale en vue d'arriver à la situation d'aujourd'hui.



Considérant que les Haïtiens, épris de l'esprit de liberté et de justice et ayant le sens de l'Etat, ont toujours été écartés par les officines préparant la débarque nationale.



Considérant que l'équipe propulsée au timon des affaires du pays par les impérialistes latino-américains a tout fait pour maintenir les forces d'occupation qui protègent leurs intérêts mesquins en laissant la population à ses risques et périls.



Considérant que le peuple Haïtien a suffisamment de maturité pour prendre en main son destin.



Considérant que le peuple n'a pas demandé la présence des troupes et soldats étrangers sur le sol de Dessalines et de Pétion pour assurer sa sécurité.



Considérant que le pays a formé des gens valables et ayant le sens de l'Etat et de l'intérêt public pour prendre en main le destin national



Considérant que la présence des soldats onusiens constitue pour le peuple haïtien une insulte à la dignité nationale d'Haïti et à l'honneur d'un membre fondateur de l'ONU.



Considérant que les sommes d'argent dépensées par la MINUSTHA n'ont aucun impact sur l'économie du pays.



Considérant que les sommes dépensées par la MINUSTHA sont des ressources financières que la communauté internationale met à la disposition du peuple haïtien.



Considérant que les sommes dépensées par la MINUSTHA peuvent être rationnellement utilisées pour créer une nouvelle force nationale de protection du territoire, réaliser des actions visibles de développement, protéger l'environnement, promouvoir et consolider la démocratie en Haïti.



Considérant que la culture de la paix, son maintien et son épanouissement ne peut-être qu'endogène.



Nous, les citoyens et citoyennes signataires de la présente pétition, demandons :



a) à toutes les instances internationales et chancelleries étrangères de respecter le droit du peuple haïtien à s'auto administrer et aider un peuple qui a contribué aux idéaux universels de progrès et d'humanité à reconquérir sa souveraineté ;



b) aux gouvernements étrangers qui fournissent les soldats formant le contingent militaire de Nations Unies en Haïti de rapatrier leurs soldats qui sont actuellement en Haïti et de surseoir définitivement à l'envoi de nouveaux soldats dans le pays.



c) au gouvernement américain, à l'Union Européenne, au Secrétaire Général des Nations Unies, au Parlement Européen, aux pays et puissances amis d'Haïti de respecter le droit du peuple haïtien à vivre sur un territoire indépendant et à faire fonctionner des institutions républicaines détentrices de la souveraineté nationale à l'abri des soldats des Nations Unies ;



d) à la communauté internationale de maintenir et de transférer aux institutions compétentes haïtiennes l'enveloppe budgétaire de la MINUSTHA pour une période de Cinq ans en vue d'appuyer les institutions haïtiennes de protection du territoire, de la sécurité et de la démocratie.



Nous Réclamons immédiatement :



1- Le calendrier de la désoccupation du territoire c'est-à-dire le calendrier du départ du territoire national des troupes des Nations Unies ;



2- La mise en branle des mécanismes devant aboutir à la formation d'une nouvelle force publique de protection du territoire national ;



3- La mise à l'écart des proconsuls onusiens qui, dictant des injonctions aux institutions nationales, entravent l'expression de la souveraineté populaire ;



4- La reprise en main du pays par les fils et filles doués (es) de la conscience nationale et qui ont le sens de l'intérêt commun.


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