vendredi 16 octobre 2009

Réponse de l'UNNOH au DG Mario Andressol

UNNOH : DROIT DE REPONSE

Quand Monsieur Mario Andresol, Directeur général de la PNH est érigé en instrument d'intimidation et de persécutions politiques.

Entre « Protéger et Servir », « Intimider et Persécuter », quelle est la vraie mission de la PNH aujourd'hui sous la direction de Monsieur Mario Andresol ?

Monsieur Mario Andresol, pour des raisons inavouables et inavouées, se cache derrière une soi-disant question de diffamation pour lancer, depuis le 11 septembre dernier, une campagne d'intimidation et de persécutions politiques contre le Coordonnateur Général de l'UNNOH, le professeur Josué Mérilien parce qu'il avait, au nom de l'UNNOH et de concert avec d'autres membres du Bureau Exécutif, fait une dénonciation en règle des agissements du gouvernement, du rectorat de l' Université d'Etat d'Haïti (UEH), des agents de la PNH dans le cadre du drame de la nuit du 28 août 2009. Une autre étape vient d'être franchie par M. Andresol dans le cadre de cette campagne, celle de la grande propagande payée axée sur le mensonge. En effet, dans l'objectif de salir l'image de citoyens honnêtes, de militants indépendants et gênants, et d'induire en erreur le public, il a fait paraître dans les colonnes du journal « Le Nouvelliste » du jeudi 24 Septembre 2009, No.38168, un titre pompeux et trompeur : « Une action en justice contre les diffamations ... ».

Nous pensons que tous les contribuables en général et les parlementaires en particulier, devraient interroger M. Mario Andresol sur l'origine des fonds utilisés pour financer cette activité de propagande à la fois malhonnête, mensongère et inutile. Ce montant vient-il des fonds personnels de ce dernier ou de ceux alloués à la Police Nationale d'Haïti (PNH) ?

En raison des torts et des préjudices moraux causés à l'UNNOH par la parution de ce titre, le Bureau Exécutif se fait le devoir de répondre afin de faire le point sur ce dossier, notamment sur les manœuvres politiciennes du Directeur général de la PNH et d'éclairer l'opinion publique.

Le philosophe politique, Patrice Canivez, dans son livre titré « Eduquer le Citoyen », écrit : « La communauté s'organise en Etat quand le pouvoir du maitre est remplacé par l'autorité d'une même loi, à laquelle tous sont légalement soumis. » [i] Il précise : « la communauté politique se caractérise par deux traits fondamentaux. Le 1er c'est que les citoyens reconnaissent l'autorité d'une seule loi et non plus le pouvoir personnel d'un individu, d'une famille ou d'une caste... ».[ii]

En Haïti, nous avons fait dans le passé et faisons encore l'expérience négative et regrettable de ce mode de gouvernement où le pouvoir d'un homme, d'une famille ou d'un petit clan l'emporte sur l'autorité de la loi, au grand mépris de l'intérêt collectif. En effet, l'histoire politique haïtienne fourmille d'exemples où la constitution, les lois sont foulées aux pieds à chaque fois qu'elles ne permettent pas à un homme, une famille ou une caste au pouvoir de satisfaire pleinement ses intérêts mesquins. Nous avons courageusement lutté contre cet état de chose et ces agissements. Le peuple haïtien s'est battu et se bat encore pour l'établissement en Haïti d'un véritable Etat de Droit ou, suivant la formule du Philosophe Eric Weil, d'un Etat constitutionnel[iii]la constitution définit les règles de l'exercice du pouvoir et où la loi oriente, de manière stricte, l'action tant des gouvernants que des gouvernés. Nous avons mené de rudes luttes en faveur du respect des libertés fondamentales, en particulier, de la liberté d'expression. Beaucoup de camarades ont payé de leur vie l'obtention par le peuple haïtien de certains acquis démocratiques qui sont aujourd'hui terriblement menacés. On a vu couler le sang de nombre de nos compatriotes qui se sont sacrifiés pour que les libertés fondamentales, la démocratie, l'idée de l'intérêt collectif puissent prendre corps en Haïti. Donc, il est hors de question de livrer ces acquis.

Aujourd'hui, tenant compte de ce qui se passe dans le paysage politique haïtien et particulièrement des agissements de l'équipe Préval / Mchelle PierreLouis et de Monsieur Mario Andresol à la tête de la Police Nationale d'Haïti, l'on peut se demander si l'on n'est pas entrain de faire marche arrière. Alors le moment n'est-il pas venu de se poser la fameuse question léninienne : Que faire ?

Quand Mario Andresol ose utiliser son pouvoir pour tenter d'intimider, de persécuter des représentants d'organisations indépendantes et autonomes qui critiquent certains agissements du gouvernement, du rectorat de l'UEH et des agents de la PNH , ou du moins, se laisse utiliser comme instrument de persécutions politiques, quand il tente de restreindre la liberté d'expression par des tractations politiques de toutes sortes, n'est-ce pas là, petit à petit, mais sûrement, un glissement dangereux vers l'établissement d'un régime totalitaire?

Lorsque des dirigeants politiques se croient au-dessus de la loi et qu'ils s'arrogent le droit de marcher, en toute quiétude, sur la constitution, ne peut –on pas affirmer qu'on est dans la dynamique classique de la construction d'un pouvoir dictatorial ? L'équipe Préval-Michelle Pierre Louis et le Directeur général de la Police Nationale d'Haïti, Monsieur Mario Andresol, ne sont-ils pas entrain d'envoyer des signaux clairs de leur volonté de s'engager sur la voie de la dictature ?

Deux exemples, parmi d'autres, peuvent illustrer cette tendance :

Premièrement, la tentative échouée du président René Preval de modifier ou d'amender, dans son intérêt, la constitution de 1987 en vigueur, en s'écartant des procédures légales prévues par cette dernière. Heureusement, des voix fortes ont commencé à s'élever contre cette manœuvre et nos parlementaires, nombreux pour une fois, n'ont pas suivi le président dans cette dérive. Ce qui a permis de freiner cette tentation dictatoriale dont la matérialisation nous aurait conduit sûrement vers la débâcle.

Deuxièmement, l'irruption suspecte des agents de plusieurs unités spécialisées de la police nationale, dans les locaux de la Faculté de Médecine et de Pharmacie dans la nuit du 28 août dernier (vers onze heures et demie, minuit), heure indue, témoigne de la volonté manifeste du gouvernement et des responsables de la PNH d'agir en dehors de la loi, contre la constitution de 1987 en vigueur interdisant, en son article 24-3, aux agents de la police d'intervenir au delà de six heures du soir, sauf en cas de flagrance. Ce faisant, ils ont violé, d'une part, l'espace universitaire, d'autre part, la constitution en vigueur.

Selon les déclarations des étudiants ayant vécu cet événement douloureux et traumatisant, et celles de certains habitants de la zone, les agents de la police présents sur les lieux (à cette heure indue où tout le monde était supposé déjà au lit), s'étaient fait accompagner d'un camion citerne des sapeurs-pompiers, de deux ambulances, d'un camion du CNE et d'armes silencieuses lourdes. Les étudiants ainsi que certains résidants ont ajouté : « S'ils ont pénétré dans les locaux de la faculté à une heure aussi avancée de la nuit (onze heure trente – minuit) où tout le monde était censé en plein sommeil, cela prouve qu'il se cache derrière cet acte illégal une intention criminelle. Ils étaient venus pour assassiner les étudiants pensant que tout le monde dormait ; ils portaient des armes silencieuses pour pouvoir tuer dans l'ombre du silence sans le moindre bruit ; le camion citerne des sapeurs-pompiers était destiné au lavage du sol afin de ne laisser aucune trace de sang ; le camion du CNE devait accueillir les cadavres des étudiants assassinés pour les jeter, par la suite, dans les déchets et les ambulances pour stocker les blessés et les cadavres restants ».

Les membres du Bureau Exécutif de l'Union Nationale des Normaliens d'Haïti (UNNOH) n'ont fait que reprendre ces déclarations qui ont été préalablement faites par ceux-là même qui ont vécu ce drame odieux, en l'occurrence, les étudiants victimes et certains habitants de la zone. En tant que syndicat d'enseignants autonome, indépendant et responsable, l'UNNOH ne saurait rester indifférente face à cet acte de vagabondage politique, acte anticonstitutionnel et indigne perpétré par certains agents de la Police Nationale dans la nuit du 28 août dernier. La dénonciation de cet acte illégal et suspect nous a amené à reprendre ces déclarations qui, apparemment, auraient dérangé et même offusqué M. Mario Andresol qui s'identifie à la Police Nationale d'Haïti. « Li tap chache van pou l al lagonav epi li panse li jwenn van an ! ». A noter que les différents scandales de drogue (celui de Lavaud dans le Nord-Ouest) et de corruption qui émaillent l'histoire de la PNH n'ont pas, il nous semble, offusqué autant le Directeur général M. Mario Andresol. Pourquoi de simples déclarations rapportées lui auraient affecté à ce point ?

Plusieurs raisons pourraient démontrer l'intention malhonnête, méchante qui se cache derrière les manœuvres politiciennes du Directeur général de la Police Nationale

Premièrement, pourquoi s'attaquer à la personne de Josué Mérilien qui n'a fait que reprendre, au nom de l'UNNOH d'Haïti, M. Mario Andresol., et en sa qualité de Coordonnateur général de cette dite organisation syndicale, ces déclarations?

Deuxièmement, cette conférence de presse a été donnée par la quasi-totalité des membres du Bureau Exécutif de l'UNNOH. Il ne s'agissait donc pas d'une conférence de M. Josué Mérilien, mais d'une conférence de presse de l'UNNOH, assumée par les membres du Bureau, y compris le Coordonnateur général, le professeur Josué Mérilien.

Alors pourquoi M. Mario Andresol a-t-il pris le soin de ne pas s'attaquer à l'UNNOH, ou du moins, au Bureau Exécutif de l'organisation qui a assumé et assume encore tout ce qui a été dit au cours de cette conférence de presse ?

Il convient de souligner que dans la sommation envoyée, M. Mario Andresol s'est présenté comme le Directeur général de la Police Nationale d'Haïti. Il a subitement oublié que lorsqu'il s'adresse, dans ce cadre là, au camarade Mérilien, il est en présence du Coordonnateur général de l'UNNOH. Qu'est-ce qui explique cette amnésie subite ? N'y a-il pas là une volonté manifeste d'indexer le camarade Mérilien, de le détacher de l'UNNOH pour mieux tenter de salir son image, de l'écraser ou de le détruire ?

La volonté de M. Mario Andresol d'intimider, de persécuter le camarade Josué Mérilien n'est-elle pas visible ?

Qu'est ce qui permet, légalement, à Mario Andresol d'utiliser sa position de Directeur général de la police pour intimider, persécuter des citoyens, des représentants d'organisations indépendantes et autonomes ?

Qu'est ce qui légalement l'autorise à abuser du pouvoir et des armes qu'il détient, comme Directeur général de la police, pour nuire à des citoyens qui n'entendent, en aucune façon, garder le silence par rapport aux dérives du gouvernement, du rectorat de l'UEH, des agents de la PNH ou autres?

Ce faisant, M. Mario Andresol n'est-il pas entrain de rééditer les actions malhonnêtes de certains hommes forts du régime déchu des Duvalier comme : « Tiboulé », « zo reken », « Bos Pent », etc. ? Ces personnages sont tristement célèbres à cause des persécutions politiques, des assassinats, des crimes politiques qu'ils ont commis.

A Monsieur Mario Andresol et consort nous répondons : Non et non. Jamais, plus jamais la réédition de tels actes. M. Mario Andresol a, peut-être, la mémoire courte. Aujourd'hui, le Directeur général de la PNH a soudainement oublié qu'il a été lui-même victime, il y a quelques années seulement, d'actes arbitraires quand il a été humilié, ligoté comme un vulgaire bandit et envoyé en exil. Il semble ignorer cette tranche d'histoire récente ainsi que les mauvais traitements qui lui ont été infligés par les tenants d'un pouvoir dictatorial. « Un peuple qui ignore son histoire est condamné à répéter les erreurs du passé », dit-on souvent. De même, un homme qui ignore l'histoire de son pays et son histoire personnelle, est condamné à commettre les erreurs de ses prédécesseurs. C'est ce qui semble, malheureusement, arriver à M. Mario Andresol , il a oublié avoir été une fois objet de mauvais traitement de la part d'un ancien Directeur général de la PNH.

Cette amnésie subite et, peut-être, volontaire de Mario Andresol est susceptible de le conduire sur une très mauvaise voie. Nous l'invitons donc à se ressaisir rapidement pour ne pas imprudemment se bruler les doigts.

Mario Andresol, dans sa sommation du onze septembre a exigé la rétractation publique des déclarations reprises par l'UNNOH dans sa conférence du 1er Septembre dernier et ceci dans un délai de trois jours francs. Peut-on demander à quelqu'un de démentir des faits relatés par les étudiants victimes et par certains habitants de la zone ? Après cet acte de vagabondage politique, anti constitutionnel, condamnable et accablant, M. Mario Andresol serait-il à la recherche d'une voix crédible pour lui permettre de masquer ou d'effacer les forfaits commis ? Si oui, il a malheureusement, frappé à la mauvaise porte.

Nous nous demandons, perplexe, s'il a bien compris ce qu'il nous a demandé de faire, s'il a bien pesé la signification et les implications d'une telle demande. Une demande non appropriée et inacceptable. Nous nous demandons enfin s'il connaît un peu, Josué Mérilien, le personnage à qui cette demande a été adressée ainsi que l'organisation syndicale que ce dernier représente.

S'il avait pris du temps pour comprendre le sens de sa demande, ce qu'elle implique, sûrement, il n'aurait pas commis cette imprudence. Il aurait su d'avance qu'une telle exigence n'aurait aucune chance d'être satisfaite tenant compte de la qualité de l'organisation et du type de personnage en présence. Nous tenons à préciser pour M. Mario Andresol que sa demande est irrecevable. Au contraire, nous continuons à exiger de la Direction Générale de la PNH des explications relatives à cette intervention nocturne, illégale, anticonstitutionnelle, ainsi que des excuses publiques pour la violation de l'espace universitaire et celle de la constitution de 1987.

Dans la citation, qui nous a été envoyée, on a fait mention « d'irrespect caractérisé pour les personnes, les institutions et les lois de la République ». Des gens qui violent la constitution, les lois et qui ne manifestent aucun respect pour les citoyens peuvent-ils parler d'irrespect de la loi, des personnes et des institutions ? Dans ce cas, n'y a-t-il pas lieu de parler d'un monde à l'envers où domine le mensonge, la ruse, la tromperie et où les coquins font la loi ? « Un pays où les hommes honnêtes n'ont pas l'audace des coquins, est un pays foutu », a souligné un ancien président américain. De même, un pays où les coquins dominent est un pays en danger.

Edmond Paul, dans ses œuvres Posthumes, tome I[iv], s'interrogeant sur les causes essentielles de nos malheurs, met en avant, comme facteur déterminant, le désintéressement à la politique des hommes éclairés, des hommes de vision. Il a aussi montré que cette débâcle s'explique par une congruence de facteurs :

- « Le fait pour nous, d'avoir à la tête de notre pays, des dirigeants non éclairés qui sont d'une complète cécité.

- Le fait pour ces dirigeants de n'avoir aucune conscience du crime qu'ils commettent contre leur patrie.

- Le fait pour la raison publique haïtienne de n'avoir pas assez mûri pour les
empêcher d'agir contre les intérêts du pays. La raison publique est lente à se
former dans le milieu social haïtien, ajoute t-il.

-.Les hommes éclairés, dont le nombre était faible, dès
l'origine, ont été ou annulés ou entrainés dans le pauvre courant de l'esprit
général »
.

Ainsi, cela donne lieu à l'émergence de dirigeants politiques non éclairés, dépourvus de vision. Ces derniers ont conduit notre pays et le conduisent encore vers la dérive. Ils sont, entre autres, les véritables responsables de son actuelle descente aux enfers.

Aujourd'hui, nous avons un devoir impérieux, un impératif catégorique, pour répéter le philosophe allemand Emmanuel Kant, de lutter contre toute forme de gouvernement qui entend perpétuer la dictature, éliminer les libertés fondamentales du peuple haïtien. Il nous faut surveiller, dénoncer et combattre avec la plus grande rigueur les nostalgiques des régimes dictatoriaux, des régimes de non droit. L'équipe Préval-Pierre Louis ainsi que le Directeur Général de la PNH qui, aujourd'hui, ont tendance à s'enliser dans la dictature, doivent être surveillés de près.

Militants, démocrates de tous les coins du pays ne vous endormez pas, car, vous courrez le risque de vous retrouver dans la dictature. En effet, « Celui qui s'endort dans la démocratie se réveillera dans la dictature ». Lorsque la protestation sociale est criminalisée, lorsqu'un Directeur général de la police s'arroge le droit de tenter d'intimider, de persécuter des représentants d'organisations du mouvement social pour leurs prises de positions, lorsque des organisations de défense des droits humains se taisent pendant qu'il se produit des violations flagrantes de droits humains, lorsque des dirigeants de faculté osent radier des étudiants(tes) parce qu'ils participent ou mènent des mouvements de revendications, on peut conclure que la dictature est à nos portes. Donc, il faut s'organiser pour éviter son établissement et aussi se battre pour la construction d'un véritable Etat de Droit, d'un Etat constitutionnel garantissant les droits fondamentaux de la population et les libertés individuelles fondamentales et « où l'exercice du pouvoir est réglé par la loi, par rapport à laquelle tous les individus sont égaux » selon Patrice Canivez. Pour cela, il nous faut renoncer à la passivité politique, nous engager activement dans l'action et ne pas rester d'eternels plaignants ou « toujours des gouvernés» et « jamais des gouvernants ».

Patrice Canivez précise : « une communauté politique se définit par son refus de la violence comme méthode de résolution des conflits, par le choix de la discussion publique comme moyen de résoudre les problèmes ... »[v] Pouvons nous, dans l'état actuel des choses, nous définir comme une communauté politique au sens où l'entend Patrice Canivez quand nous considérons que la violence est très souvent la méthode utilisée pour résoudre nombre de nos conflits ? Même à l'Université, la discussion publique n'est pas toujours la méthode privilégiée dans la résolution des problèmes. En témoigne la décision du rectorat de l'Université d'Etat d'Haïti et du décanat de la faculté de médecine et de pharmacie d'utiliser l'intervention brutale des agents de la PNH pour tenter de résoudre la crise existant à la faculté de médecine et de pharmacie. Ils pensent pouvoir solutionner les problèmes avec la force des armes. Ils vont jusqu'à transformer certaines facultés en commissariat en y plaçant des hommes lourdement armés et aux visages masqués.

Des représentants d'organisations autonomes, indépendantes dénoncent certains agissements du gouvernement, du rectorat, de la PNH et du décanat de la faculté de médecine et de pharmacie. Mais, au lieu d'en tenir compte pour rectifier leurs erreurs, ces derniers préfèrent utiliser contre les militants honnêtes, le Directeur général de la police, détenteur des moyens coercitifs, comme instrument d'intimidation et de persécutions politiques. En effet, au lieu de discuter avec les organisations à propos des critiques formulées, des dénonciations faites, ils tentent de les intimider et de les persécuter. Beaucoup de nos dirigeants n'ont pas la culture de la discussion, car l'école haïtienne telle qu'elle est ne favorise pas son acquisition. D'où la nécessité d'une réforme éducative sérieuse pour arriver à un autre type d'école capable de favoriser l'acquisition de la culture de la discussion, la culture démocratique. Nous avons besoin d'une école qui forme réellement, qui assure la formation civique et politique des citoyens en les préparant à participer effectivement aux affaires de la communauté et en leur enseignant leurs droits et leurs devoirs.. C'est en ce sens que Lucien Morin et Louis Brunet écrivent : « l'Education a aussi pour but de former de bons citoyens respectueux des lois et des usages et capables, par leurs activités, de promouvoir et de défendre le bien de la patrie »[vi] Cette préoccupation de la formation politique des citoyens se retrouve également chez Platon, Aristote et D'Holbach. Lucien Morin et Louis Brunet, citant D'Hobach, affirment : « C'est par l'éducation générale qu'on peut rendre le peuple raisonnable, lui faire sentir ses intérêts et le convaincre de l'attachement qu'il doit à ses institutions, à ses devoirs ... »[vii].

Cet autre type d'école nous donnera d'autres types de dirigeants politiques ayant une culture démocratique et le sens du bien commun. Des dirigeants qui ne vont pas s'enliser dans la dictature en abusant de leur pouvoir pour intimider et persécuter, à l'instar de M. Mario Andresol, des citoyens honnêtes ou des représentants d'organisations à cause de leurs prisent de position politique. Les dirigeants, issus de cette école réformée, éviteront d'utiliser la violence, les persécutions politiques comme moyens de résolution des problèmes. Ils sauront alors respecter les droits fondamentaux et les libertés fondammentales de la population haïtienne.

En attendant, il faut être vigilant afin d'éviter la poursuite de ce glissement dangereux vers la dictature qui s'opère lentement mais sûrement. Il nous faut, de toute manière, freiner M. Mario Andresol et consort dans leur dérive et faire cesser dans l'immédiat cette campagne d'intimidation et de persécutions politiques.

Pour le Bureau Exécutif de l'UNNOH :

Patrick HYPPOLITE, Secrétaire à l'organisation

Jacquet BENOIT, Secrétaire aux aff. Financières

Madoché PIERRE, Secrétaire à l'information

Ifrène EVANOFF, Secrétaire aux aff. Internationales

Bolivard ERNEST, Secrétaire aux aff. Juridiques

Anthonine PHIGAREAU, Secrétaire aux aff. Féminines

Panel LINDOR, Coordonateur Général Adjoint

Laurenel LOUIS, Secrétaire à la Formation

Josué MERILIEN, Coordonnateur Général



[i] Patrice Canivez, Eduquer le Citoyen ?, HATIER, 1955, Col. OPTIQUES PHILOSOPHIES, p.13



[ii] Ibid, p. 14


[iii] Eric Weil, Philosophie Politique, Vrin, 1956, p.131


[iv] Edmond Paul, Œuvres Posthumes, tome I, Editeur de l'Université haïtienne, 1896, p..342-345.


[v] Eduquer le citoyen ? Op. Cit., p.15


[vi] Lucien Morin et Louis Brunet, Philosophie de l'éducation, Presse Universitaire Laval, 1992 p.33


[vii] D'Holbach, Politique Naturelle, in d'Holbach portatif, p.123

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