jeudi 21 mai 2009

Des comentaires sur la nomination de Bill Clinton comme Envoyé Spécial de l'ONU en Haiti

Mes commentaires parus dans le journal France/Amérique USA
concernant la nomination de l'ex-Président Américain, Mr. William
J. Clinton comme Envoyé Spécial de l'ONU en Haïti, sont comme suit:

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Je n'en doute pas de ses intentions altruistes, peut-être qu'il a été mal instruit durant sa présidence de la problématique haïtienne dans sa précipitation d'entrer dans ce guêpier avec une occupation d'Haïti par 23,000 GI's.

En précédant cette occupation infernale par l'imposition d'un embargo sordide et criminel sur le pays dit le plus pauvre de la Caraïbe sans avoir évalué ses conséquences néfastes est irresponsable par le Président du pays le plus puissant du monde.

À cette époque, le gallon d'essence introuvable dans les stations coûtait Ha$50.00 à ceux qui peuvent, tandis que l'accessibilité à ce produit n'était pas le souci de ceux accusés d'être auteurs du coup d'état.

En plus de la rareté de ce précieux liquide, le marché noir faisait rage et les produits ménagers de première nécessité n'étaient pas non plus à la portée des bourses moyennes voire la masse populaire.

L'économie haïtienne était en dégrabat. Le commerce fonctionnait au ralenti et les banques n'ouvraient leurs portes que trois jours par semaine si ma mémoire ne me fait pas défaut. L'EDH ne gérait que le blackout. L'industrie de sous-traitance au Parc industriel disparaissait graduellement car les compagnies étrangères fuyaient le pays par manque d'énergie électrique et pour blocage de fonds afin de payer les salariés, d'où arrêt de travail. Qui pis est, les transferts d'argent de la diaspora haïtienne à ses parents n'étaient limités qu'à $50.00 US par personne et même pour des frais funéraires. Presque toutes les entreprises sont fermées par manque d'affaire et celles résilientes comme ma firme d'audit furent obligées de garder leur personnel entrainé et qualifié à un prix fort malgré la résiliation de leurs contrats et l'arrêt des travaux.

Qui ne se souvient pas de l'odeur nauséabonde dégagée par la morgue de l'Hopital de l'Université d'État d'Haïti surchagée de cadavres en putréfraction?

Comme dit le proverbe: Gouverner c'est prévoir. Qui en a fait les frais de cet embargo impitoyable? Le peuple haïtien, toujours trompé, exploité et abusé par ceux-là qui sont supposés le protéger.

L'idée de toutes ces contraintes fut de pousser le peuple à la révolte. Quelle fut son option face à cette dictature militaire et féroce, si ce n'est de se laisser coincer entre l'enclume et le marteau? La nation était en péril car elle était dirigée par deux gouvernements, l'un à l'intérieur du pays et l'autre à Washington, histoire n'ayant jamais été enregistrée durant son existence.

Remarquez que toutes ces mesures horrifiantes et catastrophiques avaient bénéficié l'économie du voisin. Notre monnaie perdait sa valeur réelle et avait été qualifiée une fois de plus de "Zoreille bourik".

Je n'en questionne pas la sincérité de l'ex-Président Clinton et de ses penchants pour Haïti, mais notez qu'il fut partie prenante dans la destruction de l'économie haïtienne. Peut-être que toute sa quête actuelle envers Haïti serait pour alléger sa conscience et faire sa mea culpa comme sa femme Hillary l'a déjà faite à un dîner offert en son honneur par la communauté haïtienne de New York.

Le peuple haïtien a bonne mémoire et dans toute sa magnanimité avec son cœur aimable et complaisant lui pardonne et lui accorde le temps pour corriger ses erreurs du passé et de prouver sa dévotion, sa sympathie et sa sincérité envers ce peuple innocent et sans secours.

Antoine Laurent

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