mercredi 29 avril 2009

Gros Morne : Mise au point de Vincent Rossigneux :

Cyrus Sibert et Vincent Rossigneux

Le 16 Avril 2009, la Direction de Réseau Citadelle a reçu, au Cap-Haitien la visite de Vincent Rossigneux, coopérant français impliqué dans un conflit l’opposant à d’autres compatriotes travaillant à Gros Morne au sein de l’Association SOS/ESF (SOS/ Enfants sans Frontière).

Ce conflit qui a de graves conséquences sur le déroulement des programmes en faveurs des cultivateurs de la zone, a été rapporté à Réseau Citadelle par des paysans de la 4ème Section de Gros-Mornes qui en paient les conséquences.

Plusieurs activités sont suspendues. Des projets doivent attendre les épreuves de forces entre coopérants. La radicalisation des positions entraine des poursuites judiciaires et un procès par devant la justice haïtienne.

Suite à cette rencontre cordiale, nous avions accepté de publier le texte GROS MORNE : Vincent Rossigneux, victime d’une ténébreuse affaire, qui n’est autre que la version de Vincent Rossigneux sur la situation qui l’oppose à Guillaume Michel et Michel Brochet.

Même quand ce 16 Avril 2009 M. Rossigneux se pose en homme transparent sans problème à rencontrer la presse, lors de nos déplacements à Gros Morne en 2008, il était impossible de le rencontrer. De plus, au lieu de nous contacter dans un souci d’éclairer nos enquêteurs sur le dossier, des membres de son Cabinet de défense avaient préféré tenter, à son insu, de nous intimider en nous menaçant de poursuites pour diffamation suite à la publication du texte : Un Français fait la loi dans la cité de l’indépendance. Des attaques qui certainement n’ont pas eu l’effet escompté.

Toutefois, notre travail ne visant pas à détruire la vie des gens mais plutôt à faire la lumière sur des dossiers qui troublent la vie des communautés, nous publions ci-après le texte de Vincent Rossigneux. Il démontrera notre bonne foi et servira d’exemple à ceux qui refuse d’informer la population.

Le refus d’informer ou le refus de rencontrer les journalistes, ne nous laisse d’autre choix que d’opérer en respectant le « droit de réponse ». Car, on ne saurait ignorer les cris d’une communauté sous prétexte que le responsable est introuvable ou ne souhaite pas rencontrer la presse.

Cyrus Sibert
RESEAU CITADELLE
25 Avril 2009

Suivre le texte intégral rédigé par Vincent Rossigneux.
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Texte reçu par RESEAU CITADELLE (Le Ré.Cit)
en date du 24 Avril 2009

GROS MORNE : Vincent Rossigneux, victime d’une ténébreuse affaire

Par Vincent Rossigneux

A la suite du passage du cyclone JEANNE en Haïti, en 2004, particulièrement sur Gonaïves et Gros Morne, l’association SOS/ESF a demandé à Vincent Rossigneux, en qualité de responsable du Centre Denise Lécuyer, de préparer un projet de partenariat avec d’autres ONG françaises, pour obtenir du quai d’Orsay (Ministère français des affaires étrangères) les fonds nécessaires au soutien des populations dans les zones rurales, dans les secteurs de l’environnement, de l’éducation et de la santé. Le financement de ce projet avait été accepté et lancé sous l’appellation « un enfant, un arbre »

Le Conseil d’Administration (C.A.) de l’association a ensuite changé d’avis sur le choix du responsable de la mise en œuvre du programme, sans en avertir Vincent Rossigneux. Il a fait appel à Michel Brochet, un administrateur coopté, ayant travaillé en Haïti de 1974 à 1984, désirant agir dans le développement durable. Lui-même agronome, il a fait procéder au recrutement d’un technicien agronome français Guillaume Michel, qui avait été son élève au CNEARC (Centre National d’Etudes Agricoles des Régions Chaudes) à Montpellier, pour la mise en place du volet agricole.

Guillaume Michel, sur l’instigation de Michel Brochet, s’est permis d’intervenir dans les actions conduites par Vincent Rossigneux dans l’intention de les accaparer à terme. Il l’a d’ailleurs reconnu explicitement dans la lettre d’excuse ultérieure : « je regrette de m’être parfois impliqué dans des sujets qui ne relevaient pas de ma mission »

Dans leur tentative de faire basculer les choses à leur profit lors d’une réunion du C.A., en présence d’autres invités, Michel Brochet a distribué la copie d’une lettre recommandée datée du 6 septembre 2007, adressée par Guillaume Michel à la Présidente Jacqueline Bonheur qui a découvert avec le Conseil son contenu. Cette lettre portait des accusations calomnieuses et diffamatoires contre Vincent Rossigneux, sans que celui-ci en ait connaissance. Au cours de cette réunion, la décision a été prise d’envoyer un courrier recommandé à Vincent Rossigneux pour préparer son licenciement.

La présidente s’y est refusée, estimant qu’une confrontation directe avec Vincent s’imposait en toute équité, celui-ci se trouvant en Haïti et ne pouvant se défendre.

Cette confrontation a eu lieu le 18 septembre 2007 à la « Fleur Duchêne » chez les Pères de Saint Jacques à Port au Prince, en présence de plusieurs membres du C.A.

Toutes les accusations figurant dans la lettre du 6 septembre 2007 ont été réfutées par des preuves tangibles inversant les culpabilités, obligeant Michel Brochet à reconnaître qu’il avait participé avec Guillaume à la rédaction de la lettre. Ils ont tous deux refusé de signer un document rétablissant point par point les faits réels, en se référant à des pièces justificatives numérotées, disculpant Vincent.

Rappelons que Michel Brochet est membre du C.A. et qu’il est complice des accusations graves portées contre Vincent Rossigneux, et qu’il apparait donc dans cette affaire comme juge et partie.

Une lettre d’excuse a bien été signée par Michel Brochet et Guillaume Michel, mais sa portée est extrêmement réduite puisqu’ils ont refusé catégoriquement de rejeter leurs accusations. Vincent Rossigneux, après avoir mis en garde le C.A. sur les conséquences de ce blocage, s’est senti contraint d’en référer à une instance judiciaire si ces accusations n’étaient pas définitivement retirées.

Il ne peut être question de jalousie dans cette affaire, à propos du prix « Chic Planète » décerné en décembre 2007 à Michel Brochet et Guillaume Michel, puisque le recours de Vincent Rossigneux est bien antérieur à l’attribution de ce prix. De même, les tracasseries policières de la police de Saint Marc dont s’est plaint Guillaume Michel ne peuvent être imputées à Vincent Rossigneux, alors en vacances en France.

Il faut savoir que Vincent Rossigneux n’a jamais eu la gestion personnelle des fonds du projet de développement durable.

Comment aurait-il pu utiliser ces fonds pour des actions criminelles puisque leur gestion était assurée par Guillaume Michel en Haïti, et par Michel Brochet en France.

En outre, ils étaient soumis aux contrôles successifs d’un commissaire aux comptes, de la Cour des Comptes, des services du quai d’Orsay et de l’Union européenne.

Michel Brochet et Guillaume Michel ne sont-ils pas eux-mêmes les auteurs d’affectations douteuses, comme en témoigne une directive du siège social de l’association demandant de modifier la date de comptabilisation de certaines dépenses de développement durable.

Vincent Rossigneux s’est borné à exercer un simple recours en justice, en s’abstenant de tout acte de violence, de toute menace physique, de toute manœuvre déloyale, comme on l’en accuse.

Seul, Guillaume Michel a été assigné devant le Tribunal le 18 octobre 2007 pour s’expliquer sur les accusations portées contre Vincent Rossigneux, dans la lâcheté du secret.

Il a préféré prendre la fuite plutôt que de comparaitre.

Le jugement a été rendu le 20 novembre 2007 condamnant Guillaume MICHEL ainsi que Michel BROCHET, jugé comme complice au cours de la procédure.

Les condamnés ont fait appel, bien que le délai de recours légal ait été dépassé.

La Cour des Gonaïves a cassé le jugement pour vice de forme, sans se prononcer sur le fond. Dans le respect des délais règlementaires, Vincent Rossigneux s’est pourvu en Cassation pour que l’affaire puisse être jugée sur le fond par une autre Cour d’appel.

Suite à la signification du jugement de première instance le 14/12/2007, le C.A. a suspendu l’exécution du programme de développement durable, en renonçant à remplacer Guillaume Michel par un ingénieur haïtien, comme Michel Brochet l’avait proposé au C.A. le 23/10/2007 ;


Rappelons encore que Vincent Rossigneux n’était en conflit direct qu’avec un administrateur et un salarié expatrié et que le C.A., voulant ignorer le caractère mensonger des attaques lancées contre Vincent Rossigneux, n’a pas hésité à soutenir leurs deux auteurs et à prendre en charge leurs frais judiciaires, oubliant les services loyaux rendus depuis dix ans à Gros Morne par Vincent Rossigneux, sans craindre de risquer plusieurs fois sa vie en convoyant des vivres et des médicaments et sans rechigner sur les horaires imposés par la multiplicité des tâches.


Avec des revenus limités, il est difficile pour un travailleur humanitaire d’être le seul à financer sur ses propres deniers les frais de justice.


Depuis novembre 2007 jusqu’à son licenciement, Vincent Rossigneux a été victime d’un harcèlement incessant visant à le déstabiliser et à provoquer sa démission.

Il a du affronter une étrange affaire de menaces de mort avec décapitation, en décembre 2007.

Ces menaces ont été reçues de nuit au domicile français du président intérimaire, Robert Ryo, tuteur moral de Michel Brochet, qui semble n’en avoir jamais parlé au C.A. et ne s’est jamais manifesté auprès de la cible visée. Il s’est permis de plus de tourmenter sa mère en lui décrivant dans le détail l’horreur d’un tel crime. Peut-on encore parler d’action humanitaire, quand on pratique un tel cynisme ?

On s’explique mal cette affaire, qui a été soumise au Procureur de Rennes et classée, en l’absence d’éléments d’identification de l’auteur des menaces.


Comme cette menace n’a pas été répétée, on peut l’assimiler à une misérable provocation visant à déstabiliser un adversaire en effrayant sa famille.

Quel pitoyable spectacle [ entre coopérants français (NDLR)] dans un pays où tant de gens en difficulté attendent des secours humanitaires.

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