samedi 31 janvier 2009

S'achemine-t-on vers une guerre civile ?


La situation se complique à la Grande-Riviere du Nord où les actes de violences sont quasi-quotidiens depuis l'offensive menée par certains riverains de la zone à l'encontre du maire titulaire Kesnel Jean. Ces individus réclament le départ de l'actuel maire de cette commune qu'ils accusent de malversations et de détournements de fonds.

Depuis le 30 novembre 2008, la ville de la Grande Rivière du Nord, commune du département du Nord située à 30 Km de la ville du Cap-Haïtien, vit au rythme de tensions sans égales. A l'origine de ces tensions, plusieurs citoyens accusent le maire Kesnel Jean d'avoir détourné des fonds destinés à des projets de développement.

Jeudi dernier, le coordonnateur du Mouvement de Réflexion du Nord(MRN), Cadet Rodilus, a été attaqué par des manifestants et la vitre d'une porte de son véhicule a été brisée. Ces manifestants accusent Cadet Rodilus d'être de mêche avec le maire pour avoir dénoncé le climat de violences qui sévit dans la zone.

Des agents de l'UDMO (Unité Départementale de Maintien d'Ordre) accompagnés de soldats de la MINUSTAH ont pris position dans le centre-ville depuis près d'une semaine. A souligner que le passage d'une délégation du ministère de l'Intérieur n'a pu ramener la paix dans la zone, et ce en dépit des messages envoyés par les notables demandant au pouvoir central de trouver un consensus avec les antagonistes.Toutes les activites scolaires sont paralysées dans la zone depuis le debut de l'année.

Le maire, de son côté, s'inscrit en faux contre ces accusations et attribue ces mouvements de turbulences à un secteur politique qui, selon ce dernier, avec l'approche des prochaines joutes électorales, veut semer la pagaille au sein de la population. « C'étaient d'anciens concurrents qui ont été sanctionnés par le peuple lors des élections de 2006 et qui, aujourd'hui, veulent se porter candidats mais ayant perdu leur popularité, ils pratiquent la violence » dixit Kesnel Jean.

Plusieurs maisons saccagées dont la mairie, des marchés détruits, des dizaines de blessés soit à l'arme blanche ou a feu, tel est le bilan des turbulences qui font rage dans la commune. Le maire fustige le comportement des autorités judiciaires de la zone qui laissent agir les bandits notamment le juge de paix Joseph Jean, qui d'après lui ne fait rien pour mettre l'action publique en mouvement contre ces bandits.

« Je savais que le maire allait m'attaquer, car le maire, comme tout le monde le sait déjà, est impliqué dans plusieurs dossiers et moi, en tant que juge, j'ai toujours été sur ces dossiers», déclare le juge Joseph Jean pour rejeter d'un revers de main les accusations du maire. Le juge dit ne pas s'inquiéter : «Dans le temps, ces mêmes personnes savaient agir sur ordres du maire, donc c'est le revers de sa médaille ».

Plusieurs bandes venues de plusieurs quartiers s'affrontent tous les jours sous le regard passif des policiers cantonnés au commissariat de la zone. Les proches du maire qui habitent le quartier de Haut du Bourg s'opposent aux gens venus de Quai Brillant ou de Bas du Bourg.

Une situation que le curé de l'église Catholique, le révérend père Moise François, dénonce et demande que des décisions soient prises rapidement. « C'est une situation qui dépasse tout le monde. Si l'Etat central n'intervient pas et rapidement, c'est sûr qu'on va déboucher sur une vraie guerre civile». Le curé conseille au pouvoir central de s'asseoir avec les deux groupes qui s'affrontent afin de trouver un consensus pour le bien de la cité.

Le maire Kesnel Jean dit accueillir favorablement l'idée de s'asseoir avec les protestataires afin de trouver un compromis. Qu'en sera-t-il de la cité de Jean-Price Mars si rien n'est fait ?

Hansy Mars

hansymars@gmail.com

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