jeudi 18 décembre 2008

A Gérard, Pour continuer le Dialogue

‘’ Jusqu'à ce que la mort, ouvrant son aile immense,

Engloutisse à jamais dans l’éternel silence,

L’éternelle douleur. ‘’

Au Port de-New York, en plein cœur de Manhattan se dresse la Statue de la Liberté. C’est plus qu’un monument…

Un symbole qui traduit la volonté de l’homme de jouir pleinement des droits et prérogatives attachés à sa Nature. Donc, l’homme est né libre et ses libertés sont multiples. Libre de choisir …La rigueur du choix lui permet d’agir sur les servitudes et les contraintes imposées par la société…Il est libre de professer sa foi… C’est là son aspiration en tant qu’être en devenir. Bâtisseur de temple, il est libre de suivre la courbe sinueuse d’une vie faite d’habitudes laborieuses et de rituels conçus spécialement pour surhomme.

Il est libre de choisir la pente qui conduit vers les bas-fonds ou de remonter celle qui conduit vers les cimes altières…

Il est libre de choisir dans la foule multiforme deux yeux dont il fait sa lumière, les feux de bord de ses nuits d’ombre…

Il est libre de refuser les anciennes structures qui imposent aux hommes, même les plus cuirassés, le poids des traditions plus que millénaires.

Il est libre de rejeter la routine du quotidien et tous les éléments d’une morale qui vient du fond des âges et qui ne s’accommode pas des réalités présentes.

Il est libre d’immerger pour se récréer. Le regard intérieur est la négation de toutes les normes et contraintes imposées par la rigueur des lois.

Parce qu’il est libre de créer, il est aussi libre de vivre. Parce qu’il est libre de vivre, il a conscience de son existence et par le travail de la pensée qu’il élabore chaque jour que Dieu fait, il éprouve non seulement le sentiment de sa persistance, mais encore il lui répugne de n’être plus et de remettre à la terre la poussière de son être. Gérard, ne disais-tu pas souvent : Non omnis moriam ( Je ne mourrai pas tout entier.) Car, la vie est création, une création continue par la parole.

Il est libre de refuser l’autoritarisme qui donne à un groupuscule le monopole de la vérité. Il est libre, de choisir les routes ‘’où chacun de ses pas d’homme, sera fête, sacrifice, concession… Libre de marcher dans le sens ou à contre sens du vent… libre de proclamer son allégeance aux grandes valeurs et aspirations qui ont donné le branle à l’humanité. C’est pour symboliser la pérennité de ces libertés que brûle la flamme portée à bout de bras par cette femme qu’on appelle Madame Liberté. Toi, Gérard, Homme libre, Monument vivant à la dimension de la statue de la Liberté, Être trop sensible, tu n’as pas su contenir les élans incompressibles qui agitaient ton cœur. Vers L’Orient Eternel, tu t’en es allé sans tambour ni trompette laissant une vie remplie de bons et de mauvais souvenirs. Mais dont le mélange participe de l’humeur divine, qui, paradoxalement, fait l’essentiel de l’humain. Ton combat fut une espèce de Saga contre tout ce qui n’était pas ton Pays, ta Nation, ta Patrie, ta famille. Disons-le, sans crainte d’être contredit : Une vie de sacerdoce au service d’un Pays idolâtré : Haïti. Nationaliste farouche, tu n’as jamais marchandé ton appartenance à l’immarcescible ethnie nègre d’Haïti et qui de surcroit n’aurais jamais osé négocier la souveraineté d’un pays reçu en héritage comme ces terres languissant dans l’indivision testamentaire de l’Aïeul

Maintenant que tu es parti, des êtres pleurent Mais si les larmes ne rendent pas la vie, elles exorcisent par contre la douleur. A ta famille éplorée, particulièrement ta femme Natania, je dis courage ‘’ Car, c’est par la mort qu’on arrive à la présence de Dieu. ‘’

Vale

Jean L Théagène

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