vendredi 27 juin 2008

Les rapports entre FEMMES POSTULANTES et HAUTS GRADÉS de la Police Nationale d’Haïti.

Cyrus Sibert, Journaliste,
Cap-Haïtien, Haïti.
reseaucitadelle@yahoo.fr

Des sujets qui culturellement sont banalisés, nous interpellent. Comme disait notre professeur de technique d’expression française à la faculté de droit : quand tu dois écrire un papier tu le sens. Le sujet te tripote, comme un enfant qui doit sortir du ventre de sa mère.


Les cas de dépression observés chez des jeunes femmes qui postulent à la P.N .H. nous sensibilisent et nous portent à rendre publique, une pratique coutumière en Haïti, mais inacceptable dans un pays qui se veut démocratique.

Cette situation de violation des droits de la femme dont nous allons faire état, nous porte aussi à questionner l’utilité des institutions comme le Ministère de la femme et à la condition féminine et des organisations de femmes, comme FANM YO LA, qui se disent préoccuper par les cas de violations de droits de la femme.

En effet, elles sont nombreuses les femmes qui souhaitent intégrer la Police Nationale d’Haïti (P.N.H.). Comme tous les postulants de la P.N .H., elles sont motivées par le désir de servir leur pays et surtout de réussir leur vie et elles voient dans l’institution policière un moyen sûr de promotion sociale. D’autant plus, le récrutement est (supposé) fait sur une base méritoire : un casier judiciaire sein, une bonne condition physique et une capacité intellectuelle fixée par un programme d’admission.

Mais, attention ! Comme nous venons de l’observer lors des élections de l’année 2006, la barbarie est une seconde nature, les vieux démons antidémocratiques refont surface de temps en temps. On est souvent tenté par les vieilles habitudes – et qui sait si elles sont vieilles. Les beaux discours et les résolutions d’organisations de droits humains n’empêchent pas aux sexistes et machos haïtiens de voir dans la profession des armes un espace exclusivement réservé aux hommes.

D’après les témoignages de jeunes diplômés de l’académie de police, la Police Nationale d’Haïti, l’unique institution pour laquelle l’Etat haïtien ne reçoit pas de pressions du Fonds Monétaire International (F.M.I.) pour sa politique d’embauchement, est un milieu sauvage pour les postulants et aspirants de sexe féminin.

Tout d’abord, les jeunes femmes qui postulent et cheminent pour être admises à l’académie de police sont perçues comme des utopistes. On les conseille de trouver un support, une personne contact capable d’influencer positivement leur dossier. Aussi, doivent-elles prendre des mesures pour défendre leur dossier. Car, il peut être falsifié ou déplacé dans le but de mettre ces jeunes femmes, souvent corpulentes, en position de faiblesse et de les porter à accepter la prostitution comme moyen de devenir officier de police. Entre le dispensaire de la Police Nationale d’Haïti, le commissariat central de Port-au-prince « anti-gang » et l’académie, il existe un véritable marché sexuel.

Dans le langage courant sur la cour de l’académie et/ou du commissariat central « anti-gang » de Port-au-prince, on peut entendre le vocable populaire : ‘‘sivil pa bay chèf pwent’’ en français « une policière ne saurait avoir qu’un policier comme partenaire sexuel ». Ce vocable, pour dire aux postulants de sexe féminin de se conformer, de négocier leur chair, en échange de protection sinon le rêve de devenir policier ne deviendra pas une réalité.

Il est courant et connu de tous qu’en Haïti, c’est difficile pour une jeune femme d’obtenir avec dignité un poste. Et cela, même quand cette dernière a les qualités et le niveau requis par l’employeur. La précarité, la misère et le chômage créent une dure réalité qui oblige les jeunes femmes à négocier : pour travailler, il faut coucher avec le patron.

La majorité des jeunes femmes sont l’objet d’harcèlement de la part des hauts dignitaires de la police. Elles sont obligées de se taire pour ne pas hypothéquer leur carrière au sein de l’institution. Aussi, des policiers de grades inférieurs en profitent-ils. Ils promettent toute sorte de faveur aux femmes sans défense qui ne connaissent pas les rouages de l’institution.

Même quand nos textes nuisent aux salariés de la MINUSTAH , nous sommes obligés de questionner, encore une fois, le rôle de la mission des Nations Unies dans cette situation. Les instructeurs étrangers affectés au recrutement et à la formation de jeunes officiers de police haïtiens sont-ils complices au point de ne pas dénoncer ces cas d’abus et réclamer une correction de la situation ?

Nous prenons l’habitude de responsabiliser la Mission de l’ONU en Haïti conformément aux résolutions qui habilitent ses membres à agir dans le pays afin que cette humiliation que nous connaissons aujourd’hui puisse servir, irréversiblement, au renforcement des institutions nationales et à l’Etat de droit et qu’elle soit la dernière de note histoire de peuple intrépide, victorieux à Vertières et à Savannah.

Dans le cadre de ce dossier, il est clairement stipulé dans la résolution 1702 du Conseil de Sécurité que la MINUSTAH et le gouvernement haïtien doivent s’occuper activement des problèmes liés au sexisme et s’attaquer à la violence contre les femmes et les enfants.

Et nous citons : « Réaffirmant combien il importe, dans les opérations de maintien de la paix et dans les activités de consolidation de la paix au lendemain des conflits, de disposer de compétences spécialisées sur les problèmes liés au sexisme, ainsi qu'il est dit dans la résolution 1325 (2000), rappelant qu'il faut s'attaquer à la violence contre les femmes et les enfants, et engageant la MINUSTAH ainsi que le gouvernement haïtien à s'occuper activement de ces questions, »

Point 15 : « Réaffirme le mandat de la MINUSTAH en matière de Droits de l'Homme, et exhorte les autorités haïtiennes à opérer une réforme d'ensemble touchant tous les aspects de l'Etat de droit et à promouvoir et sauvegarder les Droits de l'Homme et les libertés fondamentales ; »

En nationaux, nos questions vont spécialement sur l’utilité du Ministère de la Femme et de la Condition féminine, le rôle des organisations de femmes qui ne ratent aucune occasion pour scander sur la place publique la résolution de Beijing, Pékin (Chine)* et le travail des organisations de défense des droits humains.

On consomme des fonds, on voyage, on parle tout le temps à la radio et Haïti continue d’être une terre de souffrance et d’humiliation pour ses fils et ses filles. A quand des actions concrètes pour la résolution des problèmes aux noms desquels vous existez ? C’est triste de constater que dans notre pays, Haïti, en toute chose, il y a toujours un rapport de maître à esclave.

Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
23 janvier 2007.
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1995, PEKIN (CHINE) / 4E CONFERENCE MONDIALE SUR LES FEMMES
__La déclaration de Beijing [Pékin]

La déclaration en bref

La plate-forme d'action de Pékin est issue d'une conférence mondiale sur les femmes qui a eu lieu à Pékin, en septembre 1995, et dont la Déclaration et le Programme d'action ont invité la communauté internationale à s'engager pour la promotion de la femme et l'égalité des sexes. La déclaration, signée par 189 Etats, les exhorte à mettre en œuvre tous les moyens vers une réelle égalité homme/femme, une politique de développement et un engagement vers la paix.

La Déclaration et le Programme d'action de Beijing [Pékin] ont été adoptés par consensus le 15 septembre 1995. La Déclaration reflète l'engagement de la communauté internationale au service de la promotion de la femme et de la mise en œuvre du Programme d'action, en veillant à ce qu'une perspective "sexospécifique" soit appliquée à toutes les politiques et tous les programmes aux niveaux national, régional et international. Le Programme d'action définit des mesures à prendre à l'échelon national et international pour la promotion de la femme au cours des cinq années qui nous séparent de l'an 2000.

S'il est appliqué, le Programme d'action renforcera le pouvoir des femmes aux niveaux social, économique et politique, améliorera leur santé, facilitera leur accès à l'éducation et protégera leurs droits de reproduction. Le plan d'action définit des objectifs à atteindre à des dates spécifiques, engage les nations à appliquer des mesures concrètes dans des domaines tels que la santé, l'éducation, les prises de décisions et les réformes juridiques dans le but ultime d'éliminer toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes tant dans leur vie privée que dans la vie publique. La Conférence, qui a réuni près de 50'000 hommes et femmes, a axé ses travaux sur les problèmes interdépendants d'égalité, de développement et de paix, qu'elle a analysés sous un angle sexospécifique. Elle a mis l'accent sur les rapports cruciaux entre la promotion de la femme et les progrès de la société dans son ensemble. Elle a réaffirmé de façon claire que les problèmes de société doivent être abordés sous un angle sexospécifique de façon à assurer un développement durable.

Les problèmes soulevés dans le Programme d'action sont universels, tel est le message fondamental de la 4e Conférence mondiale sur les femmes. Des attitudes et pratiques profondément enracinées perpétuent l'inégalité et la discrimination à l'égard des femmes, tant dans la vie privée que publique, partout dans le monde. En conséquence, l'exécution du Programme d'action exige des changements de valeurs, d'attitudes, de pratiques et de priorités à tous les niveaux. La Conférence a signalé qu'elle s'engageait résolument en faveur de normes et critères internationaux pour l'égalité entre l'homme et la femme; que les mesures visant à protéger et promouvoir les droits fondamentaux de la femme et de la fillette, qui font partie intégrante des droits universels de la personne, doivent servir de base à toute action; et qu'il faut réorienter les institutions à tous les niveaux pour en accélérer la mise en œuvre. Les gouvernements et les Nations unies sont convenus de promouvoir l'"intégration" d'une perspective sexospécifique dans leurs politiques et leurs programmes. (Source : Nations unies).


LA DECLARATION DE PEKIN

1. Nous, gouvernements participant à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes,

2. Réunis à Beijing (Pékin) en septembre 1995, année du cinquantième anniversaire de la fondation de l'Organisation des Nations Unies,

3. Résolus à faire progresser les objectifs d'égalité, de développement et de paix pour toutes les femmes dans le monde entier, dans l'intérêt de l'humanité tout entière,

4. Prenant note de la voix de toutes les femmes dans le monde entier et tenant compte de la diversité des femmes, de leurs rôles et de leurs conditions de vie, rendant hommage aux femmes qui ont ouvert la voie, et inspirés par l'espérance incarnée dans les jeunes du monde entier,

5. Constatons que la condition de la femme s'est améliorée dans certains domaines importants au cours de la dernière décennie mais que les progrès ont été inégaux, que les inégalités entre hommes et femmes persistent et que d'importants obstacles subsistent, ce qui a de graves conséquences pour le bien-être de l'humanité tout entière,

6. Constatons également que cette situation est exacerbée par l'accroissement de la pauvreté qui affecte la vie de la plus grande partie de la population mondiale, en particulier des femmes et des enfants, et dont les origines sont d'ordre tant national qu'international,

7. Nous consacrons sans réserve à l'élimination de ces contraintes et obstacles afin de promouvoir encore le progrès et l'accroissement du pouvoir d'action des femmes dans le monde entier, et convenons que cela exige que des mesures soient prises d'urgence dans un esprit de détermination, d'espoir de coopération et de solidarité qui nous portera dans le siècle prochain.

Nous réaffirmons notre engagement de :

8. Réaliser l'égalité des droits et la dignité intrinsèque des hommes et des femmes et atteindre les autres objectifs et adhérer aux principes consacrés dans la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l'homme et les autres instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, en particulier la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et la Convention relative aux droits de l'enfant ainsi que la Déclaration sur l'élimination de la violence à l'égard des femmes et la Déclaration sur le droit au développement;

9. Garantir la pleine réalisation des droits fondamentaux des femmes et des petites filles, en tant que partie inaliénable, intégrante et indivisible de tous les droits de la personne humaine et de toutes les libertés fondamentales;

10. Faire fond sur le consensus et les progrès réalisés lors des conférences et sommets précédents des Nations unies consacrés aux femmes (Nairobi, 1985), aux enfants (New York, 1990), à l'environnement et au développement (Rio de Janeiro, 1992), aux droits de l'homme (Vienne, 1993), à la population et au développement (Le Caire, 1994) et au développement social (Copenhague, 1995), en vue d'assurer l'égalité, le développement et la paix;

11. Appliquer pleinement et efficacement les Stratégies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme;

12. Assurer le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leur promotion, y compris le droit à la liberté de pensée, de conscience, de religion et de conviction, contribuant ainsi à répondre aux besoins moraux, éthiques, spirituels et intellectuels des hommes et des femmes, et aux niveaux individuel et collectif, leur garantissant ainsi la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel au sein de la société et de régler leur vie selon leurs aspirations.

Nous sommes convaincus que :

13. Le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leur pleine participation sur un pied d'égalité à tous les domaines de la vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès au pouvoir, sont des conditions essentielles à l'égalité, au développement et à la paix;

14. Les droits des femmes sont des droits fondamentaux de la personne;

15. L'égalité des droits, des chances et de l'accès aux ressources, le partage égal des responsabilités familiales et un partenariat harmonieux entre les femmes et les hommes sont essentiels à leur bien-être et à celui de leurs familles ainsi qu'à l'affermissement de la démocratie;

16. La participation des femmes au développement économique et social, l'égalité des chances et la pleine participation, sur un pied d'égalité, des femmes et des hommes, en tant qu'agents et bénéficiaires d'un développement durable au service de l'individu sont des conditions essentielles à l'élimination de la pauvreté au moyen d'une croissance économique soutenue, du développement social, de la protection de l'environnement et de la justice sociale;

17. La reconnaissance et la réaffirmation expresses du droit de toutes les femmes à la maîtrise de tous les aspects de leur santé, en particulier leur fécondité, sont un élément essentiel du renforcement de leur pouvoir d'action;

18. L'instauration de la paix, aux niveaux local, national, régional et mondial, est possible et elle est indissociable de la promotion des femmes, car celles-ci sont un moteur essentiel des initiatives, du règlement des conflits et de la promotion d'une paix durable à tous les niveaux;

19. Il est essentiel d'élaborer, de mettre en œuvre et de surveiller, à tous les niveaux, avec la pleine participation des femmes, des politiques et programmes, y compris des politiques et des programmes de développement, qui soient égalitaires, efficaces, efficients et synergiques et qui puissent favoriser le renforcement du pouvoir d'action des femmes et leurs promotion;

20. La participation et la contribution de tous les protagonistes de la société civile, en particulier les groupes et réseaux de femmes et les autres organisations non gouvernementales et organisations communautaires, dans le strict respect de leur autonomie, en coopération avec les gouvernements, revêtent une grande importance pour l'application et le suivi effectifs du Programme d'action;

21. La mise en œuvre du Programme d'action exige l'engagement des gouvernements et de la communauté internationale. En prenant des engagements, aux niveaux national et international, y compris lors de la Conférence, les gouvernements et la communauté internationale reconnaissent la nécessité d'agir immédiatement pour donner plus de pouvoir aux femmes et assurer leur promotion.

Nous sommes résolus à :

22. Redoubler d'efforts et multiplier les actions visant à atteindre d'ici la fin du siècle les objectifs des Stratégies prospectives d'action de Nairobi pour la promotion de la femme;


23. Veiller à ce que les femmes et les petites filles jouissent pleinement de tous les droits de la personne humaine et de toutes les libertés fondamentales, et prendre des mesures efficaces contre les violations de ces droits et libertés;

24. Prendre toutes les mesures voulues pour éliminer toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes et des petites filles ainsi que les obstacles à l'égalité des sexes et à la promotion des femmes et du renforcement de leur pouvoir d'action;

25. Encourager les hommes à participer pleinement à toute action favorisant l'égalité;

26. Promouvoir l'indépendance économique des femmes, notamment par l'emploi, et éliminer le fardeau de plus en plus lourd que la pauvreté continue de faire peser sur les femmes, en s'attaquant aux causes structurelles de la pauvreté par des changements de structures économiques assurant à toutes les femmes, notamment aux rurales, l'égalité d'accès, en tant qu'agents essentiels du développement, aux ressources productives, aux possibilités de promotion et aux services publics;

27. Promouvoir un développement durable au service de l'individu, notamment une croissance économique soutenue, en développant l'éducation de base, l'éducation permanente, l'alphabétisation et la formation ainsi que les soins de santé primaires à l'intention des femmes et des petites filles;

28. Prendre des mesures concrètes en faveur de la paix pour la promotion de la femme et, tenant compte du rôle de premier plan des femmes dans le mouvement pacifiste, œuvrer activement à la réalisation d'un désarmement général et complet, sous un contrôle international rigoureux et efficace, et appuyer les négociations en vue de la conclusion immédiate d'un traité universel et effectivement vérifiable au plan multilatéral d'interdiction complète des essais nucléaires qui favorisera le désarmement nucléaire et la prévention de la prolifération des armes nucléaires sous tous ses aspects;

29. Prévenir et éliminer toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles;

30. Assurer l'égalité d'accès à l'éducation et aux soins de santé, ainsi qu'un traitement égal des femmes et des hommes, et améliorer la santé en matière de sexualité et de procréation ainsi que l'éducation des femmes;

31. Promouvoir et protéger tous les droits fondamentaux des femmes et des filles;

32. Redoubler d'efforts pour que toutes les femmes et les filles que de multiples obstacles, tenant à des facteurs tels que race, âge, langue, origine ethnique, culture, religion, incapacités ou appartenance à une population autochtone, privent de tout pouvoir et de toute possibilité de progrès puissent jouir à égalité de tous les droits de la personne humaine et de toutes les libertés fondamentales;

33. Faire respecter le droit international, notamment le droit humanitaire, afin de protéger les femmes et les petites filles en particulier;

34. Créer les conditions qui permettent aux petites filles et aux femmes de tous âges de réaliser tout leur potentiel, veiller à ce qu'elles participent pleinement et à égalité à l'édification d'un monde meilleur pour tous et leur confier un rôle accru dans le processus de développement.

Nous sommes résolus à :

35. Assurer l'accès des femmes, dans des conditions d'égalité, aux ressources économiques, notamment à la terre, au crédit, à la science et à la technique, à la formation professionnelle, à l'information, à la communication et aux marchés, en tant que moyen de favoriser la promotion des femmes et des filles et le renforcement de leur pouvoir d'action, y compris en leur donnant les moyens de tirer parti de ces ressources, notamment grâce à la coopération internationale;

36. Assurer le succès du Programme d'action, ce qui exigera une volonté résolue des gouvernements, des organisations internationales et des institutions à tous les niveaux. Nous sommes profondément convaincus que le développement économique, le développement social et la protection de l'environnement sont des éléments interdépendants et synergiques du développement durable, dans lequel s'inscrivent nos efforts visant à améliorer la qualité de vie pour tous. Un développement social équitable, qui permette aux pauvres, en particulier aux femmes vivant dans la pauvreté, d'utiliser de manière viable les ressources naturelles, est une assise nécessaire pour le développement durable. Nous reconnaissons également qu'une croissance économique large et soutenue, dans le contexte du développement durable, est nécessaire pour étayer le développement social et la justice sociale. La réussite du Programme d'action exigera également la mobilisation de ressources suffisantes, aux échelons national et international, ainsi que l'affectation aux pays en développement par tous les mécanismes de financement existants, tant multilatéraux que bilatéraux et privés, de ressources nouvelles et additionnelles pour la promotion de la femme; des financements pour renforcer la capacité des institutions nationales, sous-régionales, régionales et internationales; un engagement en faveur de l'égalité des droits, de l'égalité des responsabilités, de l'égalité des chances et de la participation égale des femmes et des hommes à tous les organismes et à tous les processus de prise de décisions nationaux, régionaux et internationaux; la création ou le renforcement, à tous les niveaux, de mécanismes de vigilance responsables devant toutes les femmes dans le monde entier;

37. Assurer également le succès du Programme d'action dans les pays en transition; à cet effet, la coopération et l'assistance internationales resteront nécessaires;

38
. En tant que gouvernements, nous adoptons le Programme d'action énoncé ci-après et nous nous engageons à le traduire dans les faits, en veillant à ce que le souci d'équité entre les sexes imprègne toutes nos politiques et tous nos programmes. Nous demandons instamment aux organismes des Nations unies, aux institutions financières régionales et internationales, aux autres institutions régionales et internationales compétentes et à tous les hommes et toutes les femmes, ainsi qu'aux organisations non gouvernementales, dans le strict respect de leur autonomie, et à tous les secteurs de la société civile, de souscrire résolument et sans restriction au Programme d'action et de participer à sa réalisation en coopération avec les gouvernements.

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