lundi 30 juin 2008

Cap-Haïtien : Nette amélioration du climat de sécurité. Des policiers plaident en faveur de l’Inspecteur Camille.



Par Cyrus Sibert

reseaucitadelle@yahoo.fr
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La sécurité s’est renforcée dans la cité Capoise. Environ un mois après la vague de kidnapping qui a provoqué peur et stress au niveau de familles, la vie nocturne est relancée. Le nombre des personnes dans les rues est en nette augmentation. Très tard dans la nuit, les jeunes s’amusent comme d’habitude. Il est possible de se rendre dans les différentes communes avoisinantes après le coucher du soleil.


Les multiples interpellations, les arrestations de criminels connus ou suspects restaurent - un peu - la confiance. Pour preuve, les fêtes patronales de Trou du Nord, de Limbé et de Terrier-Rouge respectivement les 24, 29 et 30 Juin sont une réussite. Le Quartier Sainte- Philomène vient de réussir la première édition de son festival culturel. Toute la nuit les jeunes ont dansé sous les yeux d’une patrouille policière. La PNH a passé son test. Des milliers de Pèlerins avaient fait le déplacement : la visite des Hauts Responsables de la PNH dans le Nord n’est pas sans effets positifs.


Des policiers ont été convoqués à Port-au-prince. Ils sont placés en isolement par l’Inspection Générale - la police des policiers. Ils ont été dénoncés par le kidnappeur Jean Reynald Hilaire alias Jean-Jean Cassé-Roche, dès son arrestation. Ces policiers répondent aux prénoms de Guillaume, Danley et Camille. Guillaume s’étant réfugié aux Etats-Unis, deux policiers sont actuellement à la capitale dans le cadre de l’enquête sur le kidnapping.


Si pour le premier les accusations sont de plus en plus sérieuses, pour le deuxième, il y a des pistes intéressantes. Quant au troisième un flou. Ce qui s’explique par le fait que Guillaume, le principal corrompu contre qui un mandat d’amener est décerné, aurait l’habitude de vanter ses contacts avec les responsables du service d’Investigation du Commissariat de la ville du Cap-Haïtien : Ne vous en faites pas, nous maîtrisons Camille, il n’y aura pas de problème. De ces allégations, les bandits déduisent que l’Inspecteur Camille, Chef du Service d’Investigation du Commissariat du Cap-Haïtien est dans le coup.


Les témoignages en faveur de Camille sont nombreux. Les policiers jurent sur son honnêteté et surtout sur sa prudence : Camille est tellement prudent qu’on n’arrive pas à comprendre son implication dans le kidnapping. D’ailleurs, il n’a pas grandes choses. Il mène une vie modeste. Il serait victime de son comportement trop prudent à ne pas s’immiscer dans les dossiers contrôlés par les hommes de la SDPJ. D’où la quiétude d’esprit de Guillaume pour donner des garanties aux bandits qui logiquement en déduisent l’implication de Camille dans le kidnapping.


On se pose des questions sur le mode d’organisation de la PNH. Comment un policier responsable du Service Départemental de la Police Judiciaire (SDPJ) peut-il facilement neutraliser les services d’investigation des commissariats municipaux ? Alors que classiquement, plusieurs enquêtes parallèles et cloisonnées sur un même dossier aident à éclaircir les points d’ombre et à avoir une meilleure analyse de la situation, pourquoi le Haut Commandement de la PNH n’avait-il pas réclamé les rapports d’enquête des Commissariats ? Y a-t-il disfonctionnement au niveau du système, erreurs, faute de suivi, pour ne pas dire implication d’officiers de haut rang dans les kidnappings orchestrés dans le Nord ?


Nous savons que souvent, il y a cette tendance à rançonner les gens du Nord. Au temps d’Aristide, des hommes du Palais National organisaient de fausses opérations anti-drogue avec comme objectif : extorquer de l’argent des mains des commerçants du Nord. Les gens ont été arrêtés, puis libérés contre de fortes sommes d’argent, alors qu’ils continuent de voyager tranquillement au Etats-Unis sans aucun problème avec la police antidrogue américaine DEA.


Les policiers du Commissariat municipal de Cap-Haïtien espèrent que l’enquête aille jusqu’au bout pour mettre un terme aux rumeurs leur qualifiant tous de corrompus impliqués dans le kidnapping. Ils ne souhaitent pas de transfert, car pour ceux qui sont originaires du Nord, tout transfert équivaudrait à une affirmation, une condamnation. Le policier et toute sa famille subiraient la vindicte populaire suivie de sanction sociale. Policiers, ils s’attendent à des transferts, mais pas dans ces circonstances.


Pour le moment le juge Heidi Fortuné fait son travail. Un mandat d’amener a été lancé contre Guillaume Dieuveuil. Tous les indices sont convergés contre lui. D’autres mandats seront décernés. Le kidnappeur Jean-Reynald Hilaire alias Jean-Jean Cassé-Roche a été jugé le mercredi 25 juin 2008 pour son implication dans un autre kidnapping. Il est condamné à perpétuité.


Aux autorités pénitentiaires de bien garder ces criminels, à la Direction Générale de la PNH de tenir ses promesses, pour que le calme régnant soit pérenne.


Cap-Haïtien, Haïti
30 Juin 2008.
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