Le directeur exécutif de Washington Democracy Project (WDP), Stanley Lucas, très critique envers le gouvernement de Jacques Edouard Alexis dénonce l’inorganisation et l’inefficience de l’équipe gouvernementale aujourd’hui démissionnaire.

Interrogé sur le choix d’un nouveau premier ministre, M. Lucas croit que les consultations constituent une manifestation de la faiblesse du président. Tout en dénonçant l’opacité du processus de sélection du nouveau premier ministre, M. Lucas estime qu’il faut mettre en place un cadre de dialogue entre le parlement et la présidence.

Les parlementaires ne seraient pas prêts à ratifier un premier ministre proche du chef de l’état selon M. Lucas, pour qui les techniciens tels, Eric Pierre, Philippe Rouzier ou Jacky Lumarck n’ont pas plus de chance. " Il faut de vrais consultations sans coup bas", dit-il s’étonnant de l’absence de consultations entre les chefs de partis politiques.

Tout en craignant de nouvelles manifestations contre la vie chère au début du mois de mai, le directeur de Washington Democracy Project rappelle que le premier ministre aura pour mission de négocier avec les institutions financières internationales. " Les parlementaires veulent défendre les intérêts de la population et analyseront minutieusement la proposition du chef de l’état", déclare M. Lucas rappelant que " la rue" a rejeté l’ancienne méthode de gouvernance.

Intervenant à la rubrique " Invité du jour" de radio Métropole, M. Lucas a dit espérer qu’une personnalité indépendante ayant des capacités technique et politique sera choisie par consensus pour occuper le poste de chef de gouvernement.

En ce qui a trait à l’aspect économique de la crise, Stanley Lucas dénonce la formule du monopole sur l’importation des produits alimentaires qui selon lui est une des causes de la crise. Dans le même temps il salue l’action de la Chambre de commerce qui encourage la libre concurrence. " La vallée de l’artibonite peut produire 300 000 tonnes métriques de riz au lieu de 60 000 si le gouvernement accorde 247 millions de gourdes au lieu de 30 millions aux producteurs", ajoute t-il.

De plus, Stanley Lucas critique l’inaction des hommes politiques qui n’ont pas pu résoudre les problèmes de la société ce qui a entraîné de grandes manifestations de rues.

Il déplore également l’attitude des autorités qui refusent de mettre en place une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les attaques contre les entreprises. " Ces attaques étaient très sélectives ", lance t-il craignant une répétition de telles exactions.