mardi 25 mars 2008

Aux encenseurs de René Préval, la marionnette d’Aristide.


Cyrus Sibert, AVEC L’OPINION
Radio Kontak Inter 94.9 FM
reseaucitadelle@yahoo.fr
Cap-Haïtien, Haïti
23 Août 2007

Le Président René Préval est, après le cubain Fidel Castro, le chef d’Etat le plus fort de la Caraïbe. Grâce au silence négocié des partis politiques, à la naïveté du secteur privé des affaires et au support de la MINUSTAH, l’homme que Jean-Bertrand Aristide avait choisi en raison de sa faiblesse d’esprit afin d’éviter une primature forte, et qualifié par lui de ‘‘moins que nul’’ dans la presse étrangère, possède tous les pouvoirs réels. Sous le label de lutte contre la drogue et/ou contre la corruption, il s’impose en juge suprême de la République, un intouchable qui, avec ses copains, décide de poursuivre qui il veut en protégeant ses amis et son frère-siamois-obligé de l’Afrique du Sud.

Pourtant le Président Préval est l’homme sous la présidence duquel Haïti a connu le plus de crimes, d’assassinats politiques, de trafic illicites des stupéfiants et de corruption. On ne saurait oublier l’assassinat d’officiers de l’Armée d’Haïti en pleine rue de Port-au-prince, l’assassinat de Pasteur Leroy du parti MDN, l’assassinat des journalistes Jean Dominique et Brignol Lindor sans oublier le Colonel Jean Lami pour ne citer que ces noms. René Preval était chef de gouvernement et homme influent du pouvoir Lavalas quand Roger Lafontant fut assassiné dans sa cellule au Pénitencier National. Les multiples arrestations arbitraires et injustes pour complot contre la sûreté de l’Etat. Les violences du 28 mai 1999 contre des représentants de la société civile qui organisaient un sit-in contre l’insécurité sur le Champ de mars. L’assassinat du Sénateur Yvon Toussaint de l’O.P.L. le 1 mars 1999. L’avocate Mireille Durocher Bertin et la jeune officier de Police Marie Christine Jeune furent tuées sous son régime. Toutes les infrastructures du trafic illicite des stupéfiants furent renforcées sans difficultés sous la Présidence de René Préval. Les gangs de l’Opération Zéro Tolérance ont vu le jour sur René Préval. Les exactions du fameux Ronald Camille alias Ronald Cadavre contre des commissaires de Police dont Jacky Nau. La corruption qui régnait en Haïti durant le premier mandat de Préval força le FMI et la Banque Mondiale à abandonner le terrain haïtien aux bandits des frères siamois Aristide/Préval. Le Ministre Fred Joseph a une mauvaise réputation d’homme habile avec les chiffres.

Alors comment René Préval a pu obtenir cette marque de crédibilité pour aujourd’hui devenir le Messie qui sauvera Haïti ?

Cette question nous porte à penser à un compagnon de lutte qui malheureusement s’est exilé aux Etats-Unis. Il s’agit de Frandley Julien. Apres les élections de l’année 2006 ce dernier nous a confié une remarque importante : Cyrus nous perdons notre temps dans ce pays. Vu le volume de risques que nous prenons chaque jour, ni le peuple, ni les bourgeois, ni la communauté internationale ne travaillent pas pour un changement réel en Haïti. Le projet démocratique est une utopie. Par exemple : comment un peuple peut-il choisir un candidat ‘‘muet’’ et sans programme ? Comment, sans une repentance publique, la classe politique et la bourgeoisie puissent-elles encenser quelqu’un qui n’a pas su diriger lors de son premier mandat, un homme sous le régime duquel le pays a connu tant de mal et qui s’est réfugié dans un mutisme complice? Ces opportunistes n’ont aucun respect pour les victimes. Ils n’ont pas de principe. Ils en payeront un prix fort.

Aujourd’hui, les élites politiques de ce pays ont tellement Honoré René Préval qu’elles finissent par faire de lui le nouveau monstre d’Haïti; l’Etat haïtien étant par excellence l’exemple parfait du Léviathan de Hobbes.

Les élites haïtiennes commettent souvent l’erreur de respecter les principes quand cela va dans leurs intérêts. Le dossier des Forces Armée d’Haïti en est une preuve. On cautionne une décision arbitraire de Jean Bertrand Aristide. D’après elles, on peut violer la constitution au point de démobiliser une institution constitutionnelle, si cela concerne l’armée avec ces officiers encombrants. Puis elles adoptent une pensée unique, un évangile, qui fait obstruction à toute idée nouvelle et/ou contraire.

Après avoir encensé René Préval, elles font de lui le Dictateur Maître de la pensée juste. On se contente de pérorer : il faut prendre le Président au mot. Même les partis politiques qui ont durement obtenir un petit poste ministériel grâce à leur représentation au parlement se mettent à flatter le Président, oubliant le traitement que ce dernier avait infligé à la majorité parlementaire de l’O.P.L. (Organisation du Peuple en Lutte) lors de son premier mandat. Gérard Pierre-Charles, serait-il fier du comportement de ses compagnons face à René Préval ?

RENE PREVAL JUGE SUPREME DE LA NATION. LA JUSTICE INSTRUMENT DE PERSECUTION POLITIQUE.

Dany Toussaint est un cas d’espèce.

L’ancien Sénateur Lavalas Dany Toussaint est l’un des hommes les plus menacés par le pouvoir en place. Le Directeur Général de la Police Mario Andrésol ne cache pas sa haine contre cet homme avec qui il a un compte à régler. L’actuel Commissaire de Gouvernement près du Tribunal civil de Port-au-prince est du nombre de ceux qui en veulent à l’ancien homme fort du régime d’Aristide. L’ancien juge d’instruction et actuel Chef du Parquet Claudy Gassant a dû s’exiler aux Etats-Unis en 2002 pour échapper, dit-il, aux menaces du camp de Dany dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du Journaliste Jean Dominique le 3 avril 2000. Ce dernier fut un Grand Ami de René Préval, le Président en exercice de la République d’Haïti.

Dany Toussaint avait aussi commis l’erreur ou l’arrogance d’impliquer la voiture du Président Préval dans le trafic illicite des stupéfiants. Sur les ondes de Radio Vision 2000 les auditeurs pouvaient écouter le Premier Sénateur Lavalas de l’Ouest questionner la crédibilité de René Préval et de tous ceux qui osent l’indexer dans l’affaire Jean Dominique. Il avait crié au complot.

Complot qui consiste à éliminer les assassins du double meurtre - comme Wilner Lalane et Ti Panel ainsi que les vrais témoins - pour mieux tailler une accusation contre lui dans le but de le détruire politiquement. Wilner Lalane et Ti Panel ont trouvé la mort dans des conditions pas trop clair. Le premier est déclaré mort après avoir reçu une balle à la hanche et le second fut lynché par la population de Léogane sous les yeux de la Police du Commissariat de cette ville proche de la capitale. Les policiers l’avaient fait sortir de sa cellule pour le livrer.

Un troisième témoin du nom de Mackintosh vit actuellement en Floride. Après avoir fait des déclarations à Daniel Witman ancien porte-parole de l’Ambassade des Etats-Unis à Port-au-prince, il a trouvé l’asile politique aux Etats-Unis.

Selon une source crédible, Harold Sévère est un nom important. Cet ancien Maire de Port-au-prince au côté de Madame Pouponeau Duperval et de Luckner Momplaisir actuellement en France, était un assassin et un tueur, homme de main d’Aristide. Il aurait tenté d’assassiner le Sénateur Paul Denis aux Cayes. Il serait mort en prison. Earl Jean-Pierre et Cliford Larose deux anciens du pénitencier national auraient des choses à dire.

Dany Toussaint avait plaidé en faveur d’une enquête approfondie qui questionnerait tout le monde y compris la femme de Jean Dominique, Madame Michèle Montas. Cette dernière est l’actuelle responsable du bureau de communication du Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon. Durant la campagne électorale de l’année 2005, Madame Montas avait dénoncé ceux qui utilisent le cadavre de son mari pour attaquer le Candidat René Préval. Un message qui visait à soutenir le candidat en le gardant loin de l’affaire Jean Dominique. Un message intéressé, vu que Dany Toussaint, concurrent de René Préval aux présidentielles n’avait pas eu cette chance.

Ce sont ces ennemis de Dany Toussaint qui sont actuellement au Pouvoir. Ensemble, ils ont créé une Commission de Journalistes qui suivront l’avancement de l’enquête sur l’assassinat de Jean Dominque et de Brignol Lindor. Deux crimes d’Etat survenus lors du Premier mandant de René Préval et du Premier Ministre Jacques Edouard Alexis, comme nous l’avons mentionné plus haut. Madame Montas était assise à gauche du Président de la République lors de la présentation de la dite Commission.

Peut-on espérer une enquête indépendante sur l’affaire de Jean Dominique ? Doit-on accepter une conspiration de l’Exécutif contre un citoyen haïtien ? Quelle garantie pour la démocratie si des hommes au pouvoir peuvent liguer sans gêne contre une personne ou un groupe de personne ? Du point de vue de la séparation des trois pouvoir et de l’indépendance de la Magistrature, n’y a t-il pas là un mauvais précédent ? Quelle est cette tendance de l’Exécutif à orienter les enquêtes criminelles ? Pourquoi ignore-t-on les accusations du Sénateur contesté Dany Toussaint sur l’implication de la voiture de Préval dans le trafic des stupéfiants ? Les déclarations de Dany ne devraient pas être prises à la légère. Ce dernier est un ancien Commandant en chef de la Police, un ancien responsable de la sécurité rapprochée d’Aristide donc un ancien du Palais National, un ancien responsable de renseignement sur le régime d’Aristide, un membre influent du parti Fanmi Lavalas et Sénateur en fonction au moment de sa déclaration sur les ondes de Radio Vision 2000.

Nous devons avoir le courage de défendre des principes de liberté sur ce dossier.

Dany Toussaint a beaucoup d’ennemis. Ambitieux comme le Général Prosper Avril, il a oeuvré en faveur des populistes et contre notre armée. Il s’était rebellé contre ses supérieurs hiérarchiques et avec les anarchistes, il a collaboré à la destruction de l’armée nationale. Toutefois, il a essayé de se racheter en bloquant le vote au parlement visant à amender la constitution aux fins de dissoudre résolument les Forces Armées d’Haïti. Aussi a-t-il contribué à renverser la situation politique. Il a dû apporter une contribution juste à la libération d’Haïti et au retour de ces exilés qui aujourd’hui complotent contre lui.

Nous n’avons jamais été dans le camp du Major Dany Toussaint. Nous savons aussi que, militaire de profession, il est un homme capable d’agir souterrainement. Toutefois, nous pensons que même pour lui, on doit respecter les principes démocratiques.

En regardant Monsieur Toussaint dans la ville du Cap-Haïtien, on voit un homme pourchassé qui se replie dans sa terre natale. Sachant qu’avec ses ennemis au pouvoir, il est déjà condamné, alors il préfère attendre chez lui pour éviter les balles assassines de ces criminels d’Etat ?

Même quand nous risquons d’être associé à lui – des langues de vipères diront que nous sommes payé pour écrire ce texte – en démocrate défenseur de la liberté, notre conviction nous dicte de dénoncer ce syndicat anti-Dany Toussaint sachant que nous n’avons pas à avoir peur quand notre position est fondée sur des principes universels. Si aujourd’hui nous acceptons un syndicat gouvernemental contre Dany Toussaint, un jour nous aurons à l’accepter contre nous même. L’enquête sur l’assassinat de Jean Dominique doit être libre et indépendante. Tout le monde doit être questionné : le Président René Préval, Michèle Montas, Dany Toussaint et toute autre personne concernée de près au de loin, y compris Jean-Bertrand Aristide.

RENE PREVAL FIN MANIPULATEUR

Nous oublions trop vite les déclarations de René Préval en fin de son premier mandat : Paske noudi nou lavalas yo vle toye nou. Enben, nou roule amba yo, nou soti.

Le Président fera la même déclaration en 2010.

Il aura le mérite de protéger ses amis corrompus tout en lançant sa campagne de lutte contre la corruption, de garder en lieu sûr, ses amis trafiquants, durant sa guerre contre le trafic illicite des stupéfiants.

D’ici là, il aura roulé tout le monde dans la farine, satisfait ses ressentiments révolutionnaires anti-bourgeois et enfin persécuté sournoisement, avec l’aide de la communauté internationale, ceux qui ont renversé son frère-obligé. L’empressement de la Commission Nationale de Désarmement et de Démobilisation et de Réinsertion (CNDDR) à procéder au désarmement des membres du secteur privé est l’un des signes avant-coureurs. On n’a même pas encore désarmé les bandits agresseurs, on s’acharne sur les victimes de la société civile qui voulant rester au pays cherchent à se protéger.

On comprend mal que des politiciens professionnels comme nos compatriotes de la classe politique oublient les tactiques de René Préval. Il fait semblant de ne rien contrôler pourtant il est le gouvernement. Il facilite les choses à ces amis - impunité, corruption, pouvoir – tout en faisant du bruit avec des campagnes sans lendemain qu’il utilise pour persécuter uniquement ses opposants. René Préval est un homme rancunier. Il n’oubliera pas de sitôt les déclarations de Réginald Boulos, le qualifiant de candidat des bandits. Les lavalassiens étant ennemis de toujours des Boulos, en témoignent des violences d’Aristide contre cette famille pour la discréditer et reprendre contrôle de Cité Soleil. Celui qui contrôle Cité Soleil aura le Palais donc pas de quartier pour les Boulos, il faut les éclabousser. Tout en évitant de jouer le rôle de juge, le fait de savoir que dans le Nord-est des hommes du pouvoir, Grand Ami de Préval, faisaient récemment de la contrebande en toute quiétude nous porte à ne pas prendre au sérieux les accusations portées contre Réginald Boulos. C’est la même considération pour la lutte contre la corruption. Il n’y a toujours pas d’enquête administrative au Bureau Départemental de l’Agriculture. Le Directeur est un Grand Ami du Pouvoir, il est bien souché. Alors….

Une logique de l’Etat haïtien et surtout de Lavalas consiste à mutiler ceux de l’intérieur en acceptant toutes les exigences de l’extérieur. Préval ne refusera rien aux forces de pression réelle qu’est la communauté internationale. Après les opérations meurtrières de la MINUSTAH à Cité Soleil, il cherchera à regagner la sympathie des bandits en humiliant les grandes familles de la bourgeoisie haïtienne, le leader des rebelles Guy Philippe, comme si les dossiers de ceux qui lui sont proches ont moins de preuves. Toujours, il évitera les vraies décisions et dans cette logique Lavalas du Bouc émissaire qui a valu la démobilisation de nos Forces Armées, il gardera le pouvoir en planifiant l’arrivée d’un autre tordu.

Ceci est la conséquence de nos inconséquences. Nous avions encensé l’homme qu’Aristide méprisait. Nous lui avons donné le droit de négocier, à volonté, le stationnement de l’armée brésilienne en Haïti au cas ou le Conseil de Sécurité de l’ONU ne renouvellerait pas le mandat de la MINUSTAH. Il mène des négociations avec l’A.L.B.A. sans nous consulter. On était surpris quand Daniel Ortega lors d’une visite au Mexique, révélait que René Préval et Haïti participent d’un projet anti-américain. Personne n’a eu le courage pour exiger des explications du Président de la République.

Toujours, comme Aristide, Préval gère le pays comme une boutique personnelle, sans respect pour notre histoire, notre culture, notre identité de peuple nègre, fils d’esclaves qui ont combattu pour la liberté, longtemps avant nos amis sud-américains qu’il prend pour ses dieux.

Ne vous trompez pas ! La ligne idéologique de René Préval est claire. Il suit Fidel Castro, Hugo Chavez, Daniel Ortega, Evo Morales et les autres gauchistes sud-américains qui méconnaissent la réalité haïtienne. Il méprise la bourgeoisie, et encore, pire, les bourgeois flatteurs. On dirait que pour lui, les amis corrompus sont des bénéficiaires d’une sorte de justice sociale. Une redistribution forcée faite aux moyens de la corruption administrative, ce levier dont disposent les représentants légitimes du peuple pour vivre dans l’opulence et garder les masses dans la misère. Le trafic illicite des stupéfiants, une arme juste, utilisée par ses amis contre l’occident, en particuliers les Etats-Unis : ‘‘réparation et restitution’’. Les taxes, un instrument de la providence pour spolier par l’impôt* ceux qui travaillent ardemment dans un pays sans infrastructures ni services de base. Préval ignore, volontiers, les situations d’instabilités créées et entretenues par son régime Lavalas, son Etat-prédateur et l’étranger. Les cas de dépossession forcée faits aux préjudices des citoyens imposables ne sont pas pris en compte. Quant aux politiciens haïtiens, il les connaît. Pour avoir manipulé l’ESPACE DE CONCERTATION lors de son premier mandat, il identifie leur point faible. Il méprise aussi la presse et nous le savons. On n’a qu’à suivre ce qui se passe au Venezuela pour se faire une idée du rêve de René Préval.

A ceux qui se tuent à vanter le sens d’abnégation et d’ouverture du Président de la République, nous conseillons de prier pour que le Conseil de Sécurité de l’organisation des Nations Unis maintienne son engagement et sa présence en Haïti. Quant à nous dans le Nord, nous nous préparons aux pires. Sachant qu’on ne change pas un homme de plus de soixante ans, surtout s’il est malade et fait face chaque jour à des diagnostics alarmants, nous organisons la Nouvelle Opposition du Nord (NON). Aux élites têtues d’Haïti, nous disons que René Préval vous lâchera aux prises avec des hordes lavalassiennes. Et ce sera pour ce révolutionnaire raté et nostalgique une situation idéale de rapprocher son pays Haïti de celui de son homme adoré le cubain Fidel Castro.


Cyrus Sibert
Cap-Haïtien, Haïti
23 Août 2007

*Benjamin Constant, Commentaire sur l’ouvrage de Filangieri, Société d’édition les Belles Lettres, Paris, 2004, p.15

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