dimanche 18 novembre 2007

LA SECURITE NATIONALE UNE GAGEURE !!! (1ère partie)

Si Haïti persiste dans cette navigation à vue, en matière d’organisation de la sécurité et de la protection du territoire, il court le risque de stagner, pendant une période de temps anormale, dans cette ignominie répétitive où des Forces militaires étrangères font la loi sur la terre de Jean-Jacques Dessalines remplie d’hommes valables.

Si le pays ne reprend pas sa boussole dans une ambiance de respect des connaissances professionnelles jointes à l’expérience, au milieu d’un cadre global d’abord et ensuite dans celui d’une planification anticipant le départ des militaires étrangers, il est exposé à s’enliser dans l’adoration infâme d’un exotisme fâcheux et coûteux, alors que ses fils passent le plus clair de leur temps à briller à l’étranger dans les meilleures écoles et dans la vie.

Si les Responsables politiques rechignent à aborder, à temps, l’issue aléatoire de la stabilité étatique, en analystes lucides - s’ils résistent à accorder les violons sur le choix des institutions - s’ils continuent de prioriser les vues sectaires et idéologiques sur le fondamental, la nation va rater la chance de jeter, dans le timing, les bases sereines et dépouillées d’une Sécurité Nationale durable.

Réfléchissons sur ces synthèses presque universelles.

- La Sécurité des nations est fonction de la mise en commun adéquate d’une panoplie de mesures actives et passives destinées à protéger un territoire et son contenu contre les agressions internes et externes.

- La Sécurité effective et efficiente est la résultante d’une bonne mise en place des institutions préposées à cette fin, en tenant compte : de la configuration géographique des pays, des pores habituellement exploités, un peu partout, par les meneurs d’activités clandestines, et, surtout, en embrassant les ventres mous propres à chaque Etat.

- La Sécurité à l’échelle intérieure s’adresse toujours à la sécurisation des vies, des biens privés et publics. Elle se meut, en plus, vers la protection de la société dans l’exercice de ses droits et dans le genre de service à obtenir. Elle est le lot des Polices dans les villes et des gendarmeries dans les sections communales. Elle est enfin du ressort d’autres outils à mettre en branle dans plusieurs univers publics et privés.

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- La défense aérienne et des périmètres des territoires sont le boulot des Armées. Les Forces Armées endossent, de surcroît, les missions d’issues gouvernementales là où les solutions négociatoires échouent. Elles imposent, même avec un effectif maigre, le sentiment de neutralité contre les périls du dehors. Elles procurent le profit de l’équilibre interne des institutions armées. Elles anéantissent les besoins d’occupation étrangère peu importe le prétexte.

La Sécurité Nationale fournie par les trois entités de base, les deux composantes constitutionnelles (Police, Gendarmerie, Armée) est constamment soutenue par des services de renseignements propres à elles. Elle s’étend, au surplus, vers d’autres centres qui couvrent séparément les différents domaines où les causes d’un phénomène méritent d’être prévenues et corrigées.

La séparation permet de mieux sérier et de mieux répartir les charges. Elle offre l’avantage de sortir d’un amalgame improductif, d’amener chaque branche au point optimal de fourniture de rendement véritable. Elle va provoquer le divorce avec les pratiques excentrées, qui mettent en évidence, des personnes imbriquées dans une concentration, à la place des démarches appropriées. Cette dilution est la mode en vigueur chez les champions de l’Intelligence.

Néanmoins, une coordination centrale, régulée par une Direction Nationale des Renseignements, est essentielle. Cette instance n’est pas elle-même une Unité de renseignements. Elle favorise à l’Etat la jouissance des ressources synthétisées provenant de toute la gamme de services. Elle est gonflée avantageusement. Elle bénéficie d’une capacité de performance très utile aux stratèges du sommet du gratte-ciel.

Elle est l’interlocuteur privilégié d’un Conseil National de Sécurité en situation de crise. Sa partition est assez juteuse dans les prises de décision. C’est un palier supérieur au Conseil Supérieur de la Police Nationale. Cette inspiration de gestion fédérée des Services de Renseignements est exprimée et proposée ici avant même que Monsieur Georges w. Bush eût installé Monsieur John Negroponte comme Directeur National des Renseignements des Etats-Unis d’Amérique du Nord, en Février 2005. Sa mise en application, si le concept est bien maîtrisé, sera productive au pays et ponctuera un autre tournant dans la rentabilité des renseignements.

Au regard de ces déductions et si l’on s’en tient à la réalité ponctuelle, la Sécurité intérieure d’Haïti réclame une révision passant par une réforme au coeur de la Police Nationale. Elle est sujette à une consolidation portant sur la création de l’Institution qui allonge les bras de la Police dans les nombreuses et vastes sections communales.

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La Sécurité périphérique, la défense du territoire, elle-même, est orpheline. Elle n’est pas garantie. Elle est dépourvue du collectif national qui devait lui servir d’instrument. Quelle est son importance dans une vision internationale ? Comment se présente sa présence par rapport à la thèse d’un secteur ? Quels sont les acceptations et les ajustements perçus par certains militaires ?

L’existence d’une Armée dans la structure de sécurité d’un pays n’est pas facultative. C’est une composante indispensable qui nécessite de suivre le cheminement exclusif de ses règlements généraux et de la constitution du pays. Elle est supposée tenue à l’écart des tiraillements politiques. Elle est censée contenue à l’intérieur de sa mission, à l’abri des manipulations, sans faire de ses membres des vedettes, de faux héros, à des moments, et des pestiférés à d’autres.

Dans notre contexte, ce sont des offenses déchirantes infligées à des militaires qui avaient accepté de privilégier l’honneur dans des services anti- drogue, anti-contrebande et dans d’autres fonctions á tentation. Quand, des analystes qu’ils aiment, pris dans une polémique dépourvue de sens, affirment ex-cathedra : Armée (1934-1994). Armée de corrompus, de contrebandiers, de trafiquants de drogue etc. C’est trop affubler des silencieux à travers une totalisation irréelle.

Les militaires ne sont pas vraiment des extraterrestres. Ce ne sont pas des démons non plus. Ce sont des enfants normaux élevés sous la férule de parents rigides comme les autres. Ils ont été en classe sous le guidage attentif et ordonné des anciens Prêtres et Frères comme tout le monde. Ayons envers l’ensemble un regard plus naturel. Evitons les braquages préalables, trop souvent, infondés. La majorité respecte l’école, la logique, la raison et les lois. Et, elle est bel et bien rompue aux règles de la bienséance.

Sans équivoque, certains ont été utilisés comme les leviers chauds et armés d’une politique aveugle. D’autres ont, sans conteste, mis à profit une attitude sulfureuse. C’est dû à la manie sociopolitique haïtienne. En tout cas, l’Académie Militaire est une école classique et dogmatique. Elle a inculqué aux recrues le sens du commandement, de la discipline, de l’art militaire etc. Elle n’a pas un cours sur le maniement du bâton, des menottes etc. Jusqu’en 1981, elle n’enseignait rien sur la lutte contre le trafic de la drogue. Elle n’a donc injecté aucune dérive, aucune déformation, aucun endoctrinement pervers aux Cadets.

Un peu plus loin, tous les militaires qui ont été s’embourber, pendant leur carrière, dans un délit ou un crime, ont été limogés sans aucune forme de procès dans les cas flagrants. Dans d’autres situations, ils ont connu les rigueurs des cours martiales suivies de sanctions. Dans ces conditions, le parterre de critiques qui calomnie l’Ecole militaire des cadres ou l’Armée entière commet une profanation par manque d’informations.

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Dans la même veine, les officiers et les enrôlés contemporains ont suivi des cours de base en Haïti totalement dispensés par des Haïtiens. Sur 10 années de cours de spécialisation à l’étranger (1981-1991) par exemple, un Instructeur américain n’a jamais été remarqué dans une insinuation politique avec une classe ou un militaire. Les Officiers étrangers se sont toujours souciés du côté technique de leur matière. Au Collège Naval de guerre, lui-même, et au fort de la guerre froide, l’Américain instructeur informait sur le nombre de porte-avions, de croiseurs, de destroyers, de sous-marins etc. que son arsenal détenait par rapport à celui de l’Ex-URSS. Il n’avait pas de problème à signaler ses décalages en nombre par rapport au compétiteur.

Par contre, dans sa philosophie de respect de la liberté des autres, il ne se lançait jamais dans des opérations d’endoctrinement. Un diplomate peut tenter d’influencer une ligne politique comme dans tout pays. Le plateau de commentateurs qui abuse des clichés : Armée, (1934-1994) Instrument des Américains, ferait mieux d’avancer : Haïti au service d’un ordre international, (1934-1994). La généralisation des réalités historiques ainsi que la globalisation des personnes sont inadéquates. Arrêtez donc d’asséner de coups des individus qui ne vous veulent pas de l’inimitié et qui ne veulent pas se battre contre vous.

Une Armée n’est pas une femme, ni un jazz ou une chanson, ni un artiste ou un tableau, ni un plat, ni une couleur, ni une équipe de football ou autre. La latitude de l’aimer ou de ne pas l’aimer n’est pas compréhensible. La marge de l’aimer, selon sa subjectivité, son humeur occasionnelle, ne répond à aucune rationalité. En ce sens, on se singularise. Attribuez les fautes à qui les méritent. Laissez le nom de l’institution, lui-même, à l’écart. Allons dans la profondeur historique constante. Construisons notre Sécurité Nationale sans une déduvaliérisation inappropriée et inutile. Elle est même ennuyeuse pour toute la fonction publique haïtienne.

Une Armée est un membre vital de toute société. Son existence dépend d’un besoin internationalement admis. Son organisation et son fonctionnement s’adaptent à un standard international. (ETAT-MAJOR – Unités d’exécution), (Armée, Corps d’Armée, Division, Brigade, Régiment, Bataillon, Compagnie, Peloton et Escouade). C’est une approche mondiale. Elle n’est pas exclusive á Haïti.

Toute utilisation d’armes à feu par l’institution est officielle. Elle est exclusivement ordonnée par des autorités légales, en démocratie, et sur décision hautement politique. Tout comme, une Armée, dans aucun pays, ne peut endosser une déclaration de guerre vers un autre pays. La nôtre ne saurait se décider spontanément à laver l’affront fait pas le Président Rafael Léonidas Trujillo à notre pays. La lâcheté ou l’incapacité ne venait pas d’elle mais des autorités politiques constitutionnelles de l’époque.

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Penser fonctionner sans une Armée, c’est de l’infantilisme béat. C’est croire pouvoir vivre bien : sans tête, sans les deux bras, les deux jambes, sans le cœur même. Une mise en doute de sa nécessité frise de l’innocence. Une mise en question par un dirigeant s’apparente à de l’irresponsabilité due à une non initiation au domaine de la Sécurité Nationale et à une méconnaissance évidente de cette spécialité. Une armée a, tout simplement, un rôle neutre à jouer dans une mise en œuvre tactique générale garantissant la Sécurité Nationale.

Ces vérités exhibées ne sont pas du dédouanement. Clouez au pilori n’importe qui. Pourtant ces clartés n’expriment pas de la nostalgie pour un groupe d’hommes précis et une couleur d’uniforme. Elles font appel à un recul déterminant de tous dans la construction d’une nouvelle société sans œillères et préservée de la politique de l’Autruche. Elles sollicitent la bonne compréhension de tous dans l’organisation d’une Sécurité Nationale sans préjugé.

Normalement, la situation d’une personne, d’un groupe victime d’un dérapage, d’une répression aveugle, à un moment de l’histoire, est bel et bien comprise par la génération présente. Les compassions à leur endroit vont au tréfonds de nous-mêmes. Mais, ils n’ont pas subi ces brutalités superflues à cause d’un nom ou parce qu’une institution existe. Ils ont encaissé ces atrocités à cause de la mauvaise manière de faire de la politique sur cette presqu’île et de la disponibilité de certains entêtés.

Une pratique erronée des pouvoirs, qui s’érigent en Empires d’exclusion, de fanatiques, sans grands égards pour les connaissances, les spécialisations et les critères. Une attitude constante mais absurde des oppositions, qui s’opposent à tout et en tout, pendant plus de deux cents ans d’histoire, en a été à la base. Assez souvent, une levée de boucliers est enregistrée après l’installation de tous les fonctionnaires et après des mesures de fond adoptées par un gouvernement. Tandis que, il faut admettre que les changements qui modifient véritablement les horizons d’une nation dérangent régulièrement les habitudes, les aisances et les conforts antérieurs. Presque toujours, à ce stade, les déclenchements d’insurrections ne se font pas attendre.

Les regrettables meurtris par notre politique étriquée l’ont été, pas vraiment parce qu’une institution armée, en un intervalle de temps, a été méchante, mais plutôt parce que des hommes politiques avaient des démêlés avec eux et parce que des zélés armés étaient prêts à se faire couillonner. Tous les peuples ont tenu compte des contextes, des ordres internationaux à la mode, à une page précise de leur histoire. Ils passent au peigne fin les actes des contemporains dans chaque sphère. Ils interprètent en se plaçant dans la situation du personnage. Ils ne généralisent pas systématiquement tout.

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Les hésitations et les méfiances d’une mosaïque, à l’égard d’une concrétisation agrémentée de l’article 263 de la constitution, ne sont pas justifiées. Les causes du grand désarroi national se situent au niveau de notre attitude politique linéaire. Jugeons les hommes par leurs œuvres. Ménageons, quand même, ceux qui ont consenti des efforts dans leur pratique professionnelle.

Naturellement, un large contingent de militaires, de cette tranche d’histoire, à travers des échanges positifs, reconnaissent les erreurs commises dans l’accomplissement inopportun des tâches policières (1934-1994) et dans les incursions malencontreuses au niveau de l’arène politique (1806-1994) avec des intermèdes. Leur mea culpa à la nation se traduit par ces introspections :

1- De 1804 à 1913, de façon régulière, et dans l’histoire récente, de manière éparse, des militaires ont mené des luttes intestines pour la prise du pouvoir. Une large frange de ceux qui, croient utile à cet Etat, une remise sur pied de Forces Armées en Haïti, à partir d’une décision officielle, ont juré en faveur d’une rupture radicale avec cette pratique désavantageuse pour la nation.

2- Ces mêmes hommes, doués de transcendance et d’hauteur intellectuelle, reconnaissent qu’au cours de l’histoire, l’Armée a souvent joué un rôle d’arbitre imposé ou assumé. Ils ont communié et convenu de l’obligation pour cette génération de se démarquer de ce piège. L’arbitrage spontané a fait du tort au collectif et aux citoyens. Il n’est pas l’apanage du nouvel ordre international. Même dans les cas malheureux et non souhaitables de coupure démocratique, la culture actuelle couvée forcera les concernés vers le respect scrupuleux des prescrits de la constitution.

3- La nouvelle vague a confessé autour de l’acceptation formelle, réaliste et universelle de la primauté administrative du pouvoir civil responsable sur les Corps armés.

4- Les partisans unanimes d’une Armée relookée ont intériorisé sur la reconnaissance de l’effet pernicieux des errances politiques personnelles ou sectorielles de certains de ses membres au détriment de l’Institution.

5- Ces citoyens bien imbus des nouvelles donnes entendent redorer leur blason autour de l’adaptation à la réalité de l’effondrement de l’Ex- URSS qui a enfanté la fin de la guerre froide et un monde unipolaire. Ils sont conscients qu’un ajustement de perception était nécessaire au milieu des Forces Armées d’Haïti depuis 1991.

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6- L’analyse froide des défenseurs pluriels de la modernisation de l’image de l’institution, a conduit à l’apprentissage des vertus de la globalisation. Un réglage perceptif les a amenés à la compréhension que les pays sont des livres ouverts. Ce qui se passe à l’intérieur d’un Etat intéresse tous les autres et est sujet à leur réaction.

7- Une sensibilisation a été mûrie sur les quatre fils conducteurs de la stratégie du puissant pays qui coiffe le monde unipolaire. Les Etats-Unis d’Amérique du Nord ont vocation de déployer l’étendard de la liberté sur la planète, de promouvoir la démocratie, l’économie de marché et de combattre les tyrannies. Toute croyance militaire actuelle veut être balisée par ces quatre parapets.

Ces extériorisations introspectives sont très sincères. Elles n’ont pas pour objectif de courtiser qui que ce soit. Elles visent à rassurer les hésitants, ceux atteints du syndrome antimilitaire, pour des raisons banales et puériles, autour d’un dépassement, dans l’organisation, malgré tout, de la sécurité nationale avec tous les pans nationaux institutionnels justes. C’est la combinaison des œuvres inhérentes à chacun d’eux qui sécurise réellement. C’est la potion magique universellement accueillie par les stratèges.

Vibrons un peu :

Même au fort de la désagrégation et de reniements (1994-2006), les Agents des Forces Armées, affectés dans les unités à missions strictement militaires, n’étaient jamais inquiétés contrairement à ce que couvait plus d’un. C’est surtout la branche policière de la gendarmerie qui était sur des charbons ardents. Les heureux sélectionnés de cette composante ne seront non plus sous les feux des projecteurs, au moment d’une remise en fonctionnement d’une Armée. Car, avec la séparation des Corps, les attributions de cette branche la mettront, encore plus à l’abri du contact frontal avec la population et du jeu politique ardent.

Les flèches qui étaient lancées, antérieurement, de façon globale, n’atteindront plus les Forces Armées comme Corps Séparé. A l’abri des manipulations politiques, les productions seront à la hauteur et les mêmes que leurs homologues étrangers nettement professionnels. Sur la base de ce tassement, la détermination et la sincérité envers une armée en Haïti, dans la mise de l’ordre dans la sécurité nationale, peuvent illuminer tous les cœurs.

Ce n’est pas sans raison que l’absence de ces colonnes importantes au bâtiment a son pesant d’or dans la débâcle de l’insécurité. La sécurité n’est jamais compagne du hasard. Les aventuristes et les aventuriers en ont fait l’amère expérience. Comme de fait, 7 à 8 mille militaires étrangers entrent quand même et tout le temps dans le scénario de Sécurité Nationale.

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L’amour ou le désamour personnel ne compte pas en matière scientifique et professionnel. Un rapport individuel, bon ou mauvais, expérimenté avec un élément, n’a rien à voir avec une collectivité, en toute honnêteté. Arrêtons de classer nos amis ou parents militaires pour les bons et les autres qui ne sont pas des connaissances pour les mauvais. Distribuons, de préférence, le mérite à qui il est dû et le blâme à qui a semé pour.

La protection des vies et des biens, le maintien de l’ordre - la protection, la sécurité et la défense d’un territoire résultent des bonnes mises en oeuvre des entités nationales universellement acceptées. C’est une impasse. C’est un bloc. Il est non élastique. Des approfondissements ou des torsions ne vont amener nulle part. C’est du (a+b) ². C’est du = b²-4ac. Une personne atteinte du cancer est soumise à la chimiothérapie, à la chirurgie et à la radiothérapie. Il n’y a pas de détour. Acceptons tous, nos fautes, rebâtissons le pays en corrigeant tout ce qui le mérite mais sans préjugé inutile et superficiel vis-à-vis d’une génération. Elle n’a commis d’erreur que d’avoir fait un choix professionnel de sauvetage, en toute innocence, après les études secondaires ou des études supérieures, en dehors de tout prisme idéologique.

A l’intention des sentimentaux toujours à la recherche de sensations nouvelles, toujours enclins à prendre les symptômes pour la maladie, toujours prêts mêmes à corriger les dictionnaires, le rappel de ces définitions n’est pas dénué de sens.

Les Forces sont un ensemble de personnes armées et organisées, chargées d’une tâche de protection, de défense ou d’attaque. Ex Forces Armées du Canada – Forces de Police d’Angleterre.

Une Armée est un ensemble de Forces militaires, une réunion d’Armes et de Corps Techniques au service d’un Etat. Ex. l’Armée française

Une Armée se définit également comme l’ensemble des hommes réunis sous un commandement militaire. Ex. l’Armée d’Italie.

Une Arme est une branche de l’Armée chargée d’une mission particulière au combat. Ex. :

1- L’armée d’Haïti de 1934 à 1994 renfermait trois Armes : L’Infanterie, la Marine et l’Aviation.

2- L’Armée américaine comporte quatre Armes : L’Infanterie, la Navy (Force maritime), l’Aviation et le Corps des Marines.

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Une Gendarmerie est une force militaire chargée d’assurer le maintien de l’ordre public et l’exécution des lois d’une nation.

Une gendarmerie assurait la sécurité des sections communales en Haïti de 1804 à 1916. Cette institution à formation mixte sécurise les sections communales dans toutes les grandes démocraties. Elle est un prolongement des Polices des pays. Elle ne peut être une substitution à l’une des composantes de la Force Publique ou aux deux.

Une Police est l’administration ou la force qui veille au maintien de la sécurité publique. C’est un groupe d’Agents qui surveillent et maintiennent l’ordre.

A travers la loupe de ces définitions, il est aisé de maîtriser l’essence et la véracité de la multiplicité des Corps. L’expérience haïtienne d’institution unique a montré ses lacunes (1934-1994). Il est également explicite d’apprécier que les dénominations : Forces Armées ou Armée d’un pays se conforment à un jargon technique et spécifique. Elles ne peuvent être l’objet du caprice d’un groupe. Elles sont assujetties à un vocabulaire mondialement standardisé. Un gouvernement choisit d’être rigoureux ou sentimental dans les critères de sélection des membres. La dénomination elle-même est inattaquable. N’essayons pas de plaire en tombant dans le ridicule à la face du monde. Montrons de préférence notre sérieux technique.

Il ne s’agit pas : d’Aciérie d’Haïti, de Mosaïques Gardère qui sont des institutions privées et nationales. Elles peuvent être, elles-mêmes, appelées autrement à une autre étape quelconque de la vie. Il ne s’agit même pas de Garde d’Haïti ou de Gendarmerie d’Haïti qui sont des noms occasionnels qui ont fait recette à un moment de l’histoire mais qui n’ont revêtu aucune connotation technique.

Les décideurs politiques qui ont la tentation de s’adonner à des changements d’appellation par populisme, aventurisme historique ou snobisme traditionnel, sont invités à réfléchir sur le caractère tabou et sur l’universalité des terminologies des espaces professionnels. Ce n’est pas une question à choix multiples mais bien une question à réponse unique. La médecine, les génies, le droit etc. n’ont pas une dénomination en fonction d’un pays. Les appellations sont les mêmes partout. Elles couvrent un champ universel.

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Les institutions armées n’ont pas droit d’être les boucs émissaires des errements d’un mode politique tumultueux, tempétueux et non adapté. Des militaires en ont été certainement partie prenante (1804 – 1913) – (1946 – 1994). Cependant, les institutions, elles-mêmes, n’ont pas à porter le fardeau d’un échec politique. Elles n’ont pas toute cette carrure, d’ailleurs, dans la hiérarchisation des services publics. Et, nous ne sommes pas sortis du tunnel à problèmes depuis 1994. Comme toujours un changement mental, en matière politique, bien démarqué des mêmes paramètres historiques, fera d’elles des inoffensives drapées des lignes constitutionnelles, comme dans toute démocratie. A l’instar de tout liquide, elles doivent prendre, sans musellement et sans être le dindon d’une farce, la forme des vases qui le contiennent.

Sans nier les dérapages occasionnels de petits groupes, sans faire abstraction des torts faits aux uns et aux autres, il est très évident que les institutions armés ne peuvent, à aucun moment, se payer la fantaisie de choisir une ligne dictatoriale quand les pouvoirs, les oppositions et la société civile veulent suivre une ligne démocratique. Les institutions armées, dans aucun pays, ne peuvent s’aviser de provoquer des interruptions démocratiques quand les pouvoirs, les oppositions et la société civile optent catégoriquement pour l’alternance démocratique. La disposition systématique à être sur ses gardes, le sentiment de rejet à priori ne sont que dans le mental politique traditionnel.

Alors une conception non étriquée et toujours morale de la gestion politique, une adhésion naturelle aux rotations aux divers échelons des pouvoirs, un attachement sans condition à la pluralité politique, banaliseront, tout naturellement, les ardeurs belliqueuses éventuelles des Corps Armés. Ces avancées substantielles constitueront des atouts majeurs dans la mise en route d’un Etat démocratique, sans armes illégales offensives, sans bandits à capacité de nuisance, sans corrupteurs, sans corrompus, sans insurrections, sans coups d’Etat...

Une nation fraîche et parée pour les nouveaux défis du Vingt-et-unième siècle se tiendra, conséquemment, sur ses deux pieds. Sur ces bases, l’établissement de l’ordre, dans la Sécurité Nationale, avec les trois montants universels, les deux composantes constitutionnelles, ne représente plus un drame en réalité. Cette mise en oeuvre arrachera le pays du grand déshonneur, répété malheureusement dans l’histoire, et créera des conditions pour les investissements, la croissance et le développement.

Le 5 Octobre 2005

Yves CELESTIN

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